Après une annonce pour le moins tonitruante il y a un peu plus de 6 mois, les observateur s’étonnaient du silence radio entourant le projet VOICE du géant crypto EOS (4 milliards de dollars levés lors de l’ICO, on le rappelera).
Ce silence est désormais rompu : EOS vient d’annoncer le lancement de la version bêta de VOICE le 14 février 2020. L’occasion sera enfin offerte de tester ce nouveau modèle de réseau social qui prévoit que la monétisation des data des utilisateurs leur bénéficiera, plutôt que d’aller engraisser les géants du secteur. Et oui, c’est bien Facebook qui est dans le viseur.
This is The Voice
Vous vous en souvenez peut-être, en juin 2019, le CEO de EOS Brendan Blumer et Dan Larimer, CTO de Block.one (maison mère de EOS), profitaient d’un keynote fort spectaculaire pour présenter leur nouveau projet : VOICE, un réseau social à la sauce blockchain et crypto.
Construit sur la blockchain EOS, VOICE était alors présenté comme incarnant un changement de paradigme, tranchant radicalement avec les standards des géants du secteur tels qu’établis au cours de la dernière décennie : récupération du contrôle – et de la monétisation – des data par leurs propriétaires, dispositif anti-troll et fake news, valorisation du contenu de qualité par consensus…le tout sur une blockchain publique et distribuée, en partenariat avec la société Yubico, le fabricant de YubiKey, pour la dimension sécuritaire de l’ensemble.
L’architecture tournera autour d’un jeton dédié, initialement baptisé Voice Token qui soutiendra la monétisation des contenus, la rétribution de l’attention et incitera à des interactions de qualité, c’est en tout cas ce qu’espèrent les créateurs du réseau.
Si cette approche vous semble quelque peu familière, c’est normal : un service comme Steemit (également fondé par Dan Larimer) et son système de rémunération de contenu par la communauté, a déjà un peu ouvert la voie. On pourra également citer BRAVE, le crypto-navigateur associé à la monnaie numérique du même nom, qui permet à ses utilisateurs de sélectionner les annonceurs publicitaires et de récupérer une partie de la monétisation de leur attention.
Une bêta bientôt disponible
On savait que les choses avançaient discrètement, l’information vient d’être délivrée à ceux qui s’étaient pré-inscrit sur le site Voice.com : une version bêta du réseau social d’EOS sera mis à disposition le 14 février 2020 !
Le communiqué rappelle notamment la rupture (ou l’absence) de contrat social entre les plateformes géantes avides des données personnelles de miliards d’individus, et l’absence de prise en considérations des droits et intérêt de ces même individus :
« Les médias sociaux sont corrompus. Conçues pour nous utiliser, nos données et notre attention se traduisent par des profits de plusieurs milliards de dollars pour les intérêts de géants de la tech, des banques et de Wall Street, tandis que nous luttons pour nous protéger contre les conséquences de la vente de notre attention à des acteurs anonymes et contre le commerce de nos informations personnelles. Ce décalage d’intérêt entre nous et les plateformes auxquelles nous faisions autrefois confiance continue à nous exposer de plus en plus au profilage de données, au vol d’identité, au cyber-harcèlement, aux fake news et à l’influence passive. Il n’a jamais été aussi difficile de savoir ce qui est réel dans cette mer croissante de propagande fabriquée destinée à manipuler nos pensées et à contrôler notre comportement.»
Les ambitions initiales sont confirmées : exit les algorithmes obscurs ayant droit de vie ou de mort sur la visibilité des contenus, disparition des enchères opaques et unilatérales autours des data des utilisateurs…bref, tout ce qui est communément pratiqué aujourd’hui par les tout puissants GAFAM.
Difficile de déterminer le futur succès de l’initiative VOICE en dépit des moyens déployés par EOS (rien que le nom de domaine a coûté 30 millions de dollars ! Et on ne parlera pas des influenceurs recrutés à prix d’or ces derniers mois).
En revanche, l’émergence d’acteur de ce nouveau genre, proposant à l’utilisateur de reprendre le pouvoir, dans un environnement toujours plus décentralisé, préfigure probablement le visage du futur Internet 3.0 que la blockchain et ses innovations laisse entrevoir.
Enchanté, moi c’est Hellmouth ! Rédacteur en chef de TheCoinTribune, le média crypto que vous me faites l’honneur d’arpenter en ce moment même (bravo, vous avez du goût).
Crypto-enthousiaste de la deuxième heure, rien n’a plus d’importance à mes yeux que d’accompagner l’adoption globale et la démocratisation des trésors que nous propose la blockchain.
Je rédige des articles entre deux cocktails à Tahiti, mon île d’adoption, et ne rechigne pas, si l’occasion se présente, à me repaître d’un scam bien dodu ou d’une pyramide de Ponzi un peu trop entreprenante.
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