L’étau se resserre autour de Karatbars. Quelques jours après son homologue Sud-Africain, c’est en effet le régulateur financier allemand qui vient d’ordonner à la société de cesser toutes activités en lien avec le token KaratGold, un jeton adossé à de l’or physique (et à ce qui ressemble à s’y méprendre à un système pyramidal).
Le début de l’effondrement pour un des projets les plus sulfureux du moment ?
Karatbar, montagnes d’or, smartphone révolutionnaire et drapeau rouge
Avant toute chose, il convient d’aller dépenser très utilement 5 minutes de vigilance cérébrale à la très bonne enquête/rétrospective de France24 (média qu’on peut difficilement accuser d’être piloté par la concurrence, « argument » classique des défenseurs de ce type de projet), « La cryptomonnaie de Karatbar, une escroquerie de plus ? ».
L’article vous présentera dans le détail, l’historique et les caractéristiques de ce bien étrange projet, mettant en valeur un certain nombre de détails troublants, pour le dire élégamment.
Une organisation tentaculaire
Karatbars, KartGold, Karatbit, KaratBank…Une myriade de noms qui ensevelissent sous les paillettes et les effets de manches une galaxie protéiforme. Une banque rachetée en Floride (mais sans licence bancaire), des mines d’or malgaches qui appartiennent en réalité à une autre société), des smartphones et des ordinateurs « reliés et fonctionnant grâce à la blockchain » et « aux standards de sécurité militaires »…et bien sur, des tokens, adossé à de l’or physique (le KBC et le KCB).
Problème, la société accumule depuis un moment les rebondissements rocambolesques. Du détournement de centaines de millions de tokens par un collaborateur félon, à la mise en place de sites conspiratifs pour décrédibiliser la société.
Une baffe par la BaFin
Cette petite révision effectuée, et dans la droite ligne du parcours rien moins que chaotique de l’entreprise Karatbar, c’est dans un étonnement tout relatif que la nouvelle vient de tomber : L’autorité allemande de surveillance financière (BaFin) a révélé qu’elle avait émis le 21 octobre une ordonnance « de cesser et de s’abstenir » à l’encontre de la Fondation Karatbit pour avoir émis sa cryptomonnaie KaratGold sans licence nécessaire dans le pays.
Défense tous azimut
Confrontés à des accusations des plus sérieuses (le gendarme financier allemand ce n’est pas vraiment le premier « hater » venu ou un supposé concurrent jaloux), Karatbar et son PDG ont décidé de riposter de la plus solide des manières, via un post Facebook :
« Nous sommes totalement transparents, nous n’avons rien à cacher, s’il y a des questions sans réponse, nous allons les clarifier, bien sûr, nous coopérons pleinement avec les autorités compétentes et sommes très désireux de dissiper tout malentendu aussi vite que possible ».
« La BaFin s’est fondée sur un faux site web karatgoldinternational.com) comme base de sa vérification. Karatbars a entamé des poursuites judiciaires contre ce site web depuis septembre 2019, puisqu’il a publié de fausses informations. »
« Il faut encore préciser que Karatbars International GmbH avec son siège à Stuttgart n’est pas l’émetteur de la pièce. L’émetteur du coin KaratGold (KBC) et du Karatcoinbank (KCB) est la Fondation Karatbit dont le siège est au Belize. » Harald Seiz, PDG de Karatbars, déclaration sur Facebook
Autrement dit un premier argument efficace sous la forme d’un « Complot ! c’est pas nous ! » de bon aloi, immédiatement suivi d’un non-moins efficace « et de toute façon, vous ne pourrez jamais nous attraper »
Pour l’heure, la BaFin a statué que – au-delà du fonds et de la sincérité du projet –Karatbit faisait des affaires en Allemagne sans la licence nécessaire. Elle a ainsi fort logiquement enjoint la société à cesser toute activité dans le pays (en précisant cependant que cette décision était susceptible d’appel).
Début d’un effet domino pour une société qui a déjà eu maille à partir en Afrique du Sud et au Canada ou simple caillou sur le chemin d’un projet qui projette – comme c’est original – une révolution financière ? Affaire à suivre.
Enchanté, moi c’est Hellmouth ! Rédacteur en chef de TheCoinTribune, le média crypto que vous me faites l’honneur d’arpenter en ce moment même (bravo, vous avez du goût).
Crypto-enthousiaste de la deuxième heure, rien n’a plus d’importance à mes yeux que d’accompagner l’adoption globale et la démocratisation des trésors que nous propose la blockchain.
Je rédige des articles entre deux cocktails à Tahiti, mon île d’adoption, et ne rechigne pas, si l’occasion se présente, à me repaître d’un scam bien dodu ou d’une pyramide de Ponzi un peu trop entreprenante.
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