- Le président iranien Hassan Rouhani appelle les pays musulmans à s’unir monétairement autour d’une cryptomonnaie commune
- Ces propos ont été tenus à l’occasion d’un discours en date du 19 décembre à une conférence islamique à Kuala Lumpur (Malaisie)
- 49 nations musulmanes sont appelées à joindre leur efforts
- L’ennemi commun est clairement désigné : les Etats-Unis et leur vecteur de domination monétaire, le dollar.
Bitcoin est-il ?ar?m ?
C’est une question qui revient régulièrement dans le débat théologique en lien avec les cryptomonnaies : Bitcoin est-il “?ar?m” (interdit) ou halal ? En avril 2018, un rapport sur la finance islamique (« applications de la mudarabah dans les institutions financières islamiques ») avait statué : oui, le Bitcoin pouvait être considéré comme religieusement acceptable. Résultat, une certification “charia compliant” et 1000 dollars de hausse en quelques heures !
Pas sûr cependant que le président iranien ait eu ces considérations en tête à l’occasion d’un sommet islamique en Malaisie où a il a notamment évoqué hier la thématique financière.
Si l’ennemi désigné de l’Iran en particulier, et de tous les pays musulmans en général a été clairement identifié comme celui arborant une bannière étoilée, le président Rouhani, a plus particulièrement désigné le dollar en tant que vecteur de l’oppression impérialiste, et autres gentillesses habituelles du même tonneau.
Or, pour contrer l’hégémonie du dollar, Hassan Rouhani a une solution toute trouvée : une crypto-devise musulmane qui unirait toutes les nations du Livre .
La future guerre sera monétaire
Le président iranien le martèle « les États-Unis ont utilisé les sanctions économiques comme principaux outils de domination de l’hégémonie et d’intimidation des autres nations », et il est donc indispensable que ces nations – et au premier chef les nations musulmanes – soient en mesure de répliquer sur le terrain monétaire.
Le président de la République Islamique d’Iran propose donc la création d’une cryptomonnaie musulmane, de nature à unir les pays dans un réseau commercial et monétaire commun.
L’ambition n’a rien d’inédit, de la Russie à la Chine, tous les pays “non alignés” (tous les pays qui ne sont pas les Etats-Unis en fait), réfléchissent à des options leurs permettant de sortir de la domination, parfois fort contraignante, du dollar en tant que monnaie de change de référence. Et à ce titre, les cryptomonnaies, et plus particulièrement les stablecoins de Banques Centrales sont particulièrement à propos.
On notera que le sommet de Kuala Lumpur a été boudé par l’Arabie Saoudite, nation leader du sunnisme, et par ailleurs alliée des Etats-Unis sur des sujets stratégiques. Une manière de rappeler que les ambitions du président iranien de réunir les nations islamiques autour d’une bannière monétaire commune (cryptographique ou pas) risquent d’avoir des difficultés à faire consensus.
Enchanté, moi c’est Hellmouth ! Rédacteur en chef de TheCoinTribune, le média crypto que vous me faites l’honneur d’arpenter en ce moment même (bravo, vous avez du goût).
Crypto-enthousiaste de la deuxième heure, rien n’a plus d’importance à mes yeux que d’accompagner l’adoption globale et la démocratisation des trésors que nous propose la blockchain.
Je rédige des articles entre deux cocktails à Tahiti, mon île d’adoption, et ne rechigne pas, si l’occasion se présente, à me repaître d’un scam bien dodu ou d’une pyramide de Ponzi un peu trop entreprenante.
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