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Pourquoi l’avenir du bitcoin va se jouer en Afrique (Partie 1)

lun 08 Fév 2021 ▪ 5 min de lecture ▪ par Gloire K.

Notre thème semble trop ambitieux. Il ressemble même à une affirmation utopiste. Il semble difficile d’imaginer que l’adoption massive du bitcoin arrive en Afrique. Pourtant la fragilité du système bancaire, l’absence d’emplois pour les jeunes et bien d’autres causes que nous allons détailler dans cette série d’articles, font du continent Africain un terrain privilégié pour la conquête du bitcoin.

L’absence d’emplois décents pour les jeunes

La Banque Africaine de Développement (BAD) indique que plus de 65% de la population africaine a moins de 30 ans, et plus de 200 millions d’entre eux sont dans la tranche d’âge entre 15 et 24 ans. Bien que les jeunes représentent une large partie de la population active, ils sont allègrement touchés par le chômage.

Selon la Banque mondiale, 60% de l’ensemble des chômeurs africains sont jeunes. Cette tranche de la population est largement impactée par le chômage. D’après la BAD le chômage des jeunes est «deux à trois fois plus important que celui des adultes » dans la plupart des pays Africains. 

Evolution de la population jeune en Afrique
Evolution en pourcentage de la population jeune en Afrique. Source: BAD

Par ailleurs, il est important de souligner que ces statistiques ne tiennent pas compte de l’emploi précaire. En effet, selon l’organisation Internationale du travail, près de 60% des travailleurs africains sont pauvres, avec un niveau de vie inférieur à 3.10 dollars par jour. 

L’inclusion financière au plus bas

Mis à part l’extrême pauvreté, l’accès aux services financiers  n’est pas garanti partout en Afrique. Étant donné que le secteur de l’assurance est à la traîne (1.5% du marché mondial), il est difficile pour les autres intermédiaires financiers non bancaires de se déployer avec succès sur le continent. Dans ces conditions, la question de l’inclusion financière a tendance à ne concerner que le secteur bancaire.

En effet, une grande partie de la population n’ayant pas accès à un simple compte bancaire, la fragilité du secteur bancaire est un réel frein à la croissance en Afrique. Il est irrationnel, pour une population qui vit déjà sous le seuil de pauvreté, de s’octroyer le luxe d’un compte bancaire, compte tenu des frais exorbitants et  des longues procédures nécessaires.

Par exemple, en République Démocratique du Congo, au moins 25 dollars américains sont nécessaires  à l’ouverture d’un « compte épargne ». Pour obtenir une carte Visa, il faut payer pas moins de 30 USD.

La montée en puissance du mobile money apparaît comme étant un signe positif pour l’inclusion financière. Le Global Findex est un rapport de la banque mondiale qui regroupe les données sur l’utilisation des services financiers dans plus de 144 pays. Dans son édition de 2017, on constate une explosion de l’utilisation du mobile money en Afrique depuis 2014.

                                       

Croissance du mobile money en afrique depuis 2014
Evolution de l’adoption du mobile money en Afrique depuis 2014. Source: Global Findex 2017

Bitcoin se fraie un chemin au milieu de l’incertitude  

L’économie numérique est en train de monter en puissance en Afrique. Avec l’utilisation croissante des smartphones et donc du mobile money, les jeunes semblent être sur la voie de l’émancipation du système bancaire traditionnel. 

Plus besoin de longues procédures ni de files d’attente pour pouvoir accéder aux services bancaires. Désormais, il suffit d’un téléphone. Le mobile money mène cette révolution même s’il souffre de maux que nous avons détaillés dans notre précédente analyse sur le sujet.

Les jeunes qui découvrent bitcoin pourraient l’apprécier au mobile money notamment à cause de frais élevés et de différentes limites comme le nombre de transactions par jour (3 au Congo) ou encore du plafond autorisé pour les transferts journaliers (1000 USD). Bitcoin lui n’impose aucune restriction.

En plus d’être émancipé du contrôle des Etats et d’entreprises, la création d’un wallet bitcoin est relativement simple. En plus, la doyenne des cryptomonnaies peut être acceptée partout sur un continent qui compte plus de 40 monnaies.

L’écosystème autour du bitcoin ouvre la possibilité d’accéder à des services jusqu’ici inaccessibles aux africains lambda. La liste est longue mais on peut citer la finance décentralisée, l’épargne avec un taux d’intérêt attractif, les prêts, la tokénisation des actifs (actions, immobilier, art …) le tout au calme, loin des pouvoirs publics et des entreprises qui souvent baignent dans la corruption.

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Gloire K. avatar
Gloire K.

Salut, c’est Gloire. En 2014 j’ai entendu parler de bitcoin à la télé avant de m’intéresser du sujet fin 2017. Depuis, chaque jour j’apprends à le comprendre tout en partageant mes petites découvertes avec la communauté.

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