Selon un rapport publié il y a une semaine par Chainalysis, BitForex simulerait – ce n’est rien de le dire – ses volumes de transactions. Ce rapport présente notamment comment, pour chaque Bitcoin (BTC) enregistré sur la blockchain de janvier à novembre, BitForex en revendique 40 000 d’échangés sur sa plateforme, OKLM, ça passe. Le volume de transactions présenté doit ainsi être pris avec de très grosses pincettes.
Des outils plus innovants pour détecter des fraudes sur les volumes
Le rapport de Chainalysis indique que BitForex exposerait des volumes de transactions profondément faux : 1 BTC réellement tradé apparaîtrait ainsi comme en représentant… 40?000 ! Or, de l’analyse de la blockchain BTC, la distorsion habituelle pour les principaux exchanges serait de « seulement » 1 pour 6 (on respire).
Philip Gradwell, économiste en chef de Chainalysis et le compilateur du rapport expliquent :
«?Il devrait y avoir une relation entre le nombre réel de bitcoin entrant sur la plateforme d’exchange et la quantité qui y est tradé?»
Ce rapport de Chainalysis intervient après que des influenceurs du monde de la crypto aient mis davantage de pression sur les exchanges soupçonnés de fausser leurs volumes de transactions.
Il existe de nouveaux outils et paramètres pour identifier les faux. Un rapport rédigé par Bitwise Asset Management et présenté en mars à la Securities and Exchange Commission (SEC) indique que près de 95 % du volume de transactions du Bitcoin rapporté ne présente pas la situation avec précision. Cela signifie que le volume de transactions de BitForex n’est qu’une partie infime d’un ensemble beaucoup plus vaste. Le ratio indiqué par la société est très élevé comparé à n’importe lequel des 10 autres exchanges principaux où Bitwise 10, la métrique des principaux exchanges, base de l’analyse. Pendant que le ratio moyen est de 6 : 1, celui de BitForex est de 40?000 : 1.
Plus il y a de transactions, plus on grimpe sur le ranking
Lors d’une interview, Gradwell a rappelé que les plateformes d’exchange deviennent de plus en plus populaires et attirent de nouveaux utilisateurs lorsque leur volume de trade apparaît comme bien classé. On peut donc comparer cet effet avec un Search Engine Optimiser (SEO) qui utilise des stratégies numériques pour classer les sites web sur Google. C’est de la même manière que les exchanges augmentent leur visibilité grâce aux volumes de transactions élevés et c’est la raison qui pousse certains exchanges à manipuler leurs données. Gradwell a déclaré à ce sujet :
«?Cela va altérer l’expérience utilisateur. Si vous êtes un nouvel entrant dans le domaine de la crypto et que vous choisissez un exchange populaire (qui présente un volume factice), vous risquerez de ne pas obtenir les meilleurs prix, encore moins être en mesure d’acheter ou de vendre avec célérité.?»
BitForex, le mauvais élève de la classe
Le rapport de Chainalysis n’est pas le seul à incriminer BitForex quant à ses faux volumes. En juillet dernier, Alameda Research a en effet publié un rapport sur le volume de transactions de 48 exchanges crypto et BitForex a échoué à 5 des 6 tests.
Chainalysis avait déjà examiné en 2018 12 exchanges soupçonnés de fausser le volume de leurs transactions parmi lesquels Huobi et Bithumb. Après le rapport final de cet examen, les ratios de ces derniers ont commencé à être cohérents avec ceux des leaders du marché.
Enchanté, moi c’est Hellmouth ! Rédacteur en chef de TheCoinTribune, le média crypto que vous me faites l’honneur d’arpenter en ce moment même (bravo, vous avez du goût).
Crypto-enthousiaste de la deuxième heure, rien n’a plus d’importance à mes yeux que d’accompagner l’adoption globale et la démocratisation des trésors que nous propose la blockchain.
Je rédige des articles entre deux cocktails à Tahiti, mon île d’adoption, et ne rechigne pas, si l’occasion se présente, à me repaître d’un scam bien dodu ou d’une pyramide de Ponzi un peu trop entreprenante.
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