Comme nous l’avions rapporté le mois dernier, suite aux révélations de Reuters, la BCE va bel et bien « assouplir » sa politique monétaire. « Nous n’allons pas rester sans rien faire » a déclaré hier Christine Lagarde. Beau cadeau de Noël pour le Bitcoin qui s’est apprécié de 5 % dans le sillage de la conférence de presse…
La BCE a déclaré dans son communiqué que les risques pour l’économie étaient « clairement orientés à la baisse » et que des mesures supplémentaires seraient prises si les nouvelles projections économiques le demandent. Ces projections étant mises à jour une fois par trimestre, il faut s’attendre à ce que la BCE ouvre les vannes au mois de décembre.
Dans le jargon orwellien des Banques Centrales, l’assouplissement monétaire ne signifie pas autre chose que de faire tourner la planche à billets (Quantitative Easing, dit QE). La BCE a en effet injecté des centaines de milliards depuis le début de la crise Covid. 1350 milliards pour être précis. Le Bilan de la BCE atteint désormais 59 % du PIB. Pour la comparaison, ce chiffre est de 34 % du côté de la FED.
Christine Lagarde n’a pas explicitement annoncé une nouvelle couche de QE mais que peut-elle faire d’autre ? Le taux directeur est déjà à 0. Et cela depuis 2016 maintenant. Mieux encore, les banques peuvent même emprunter au taux de -1 % via le fameux programme LTRO. Oui, la BCE paie les banques pour qu’elles lui empruntent de l’argent…
Qui sait, peut-être qu’un jour les prêts immobiliers se feront aussi à taux négatif. Pourquoi pas ? C’est autant d’argent qui finira véritablement dans l’économie réelle. C’est-à-dire dans la poche des gens… Ce qui n’est pas le cas avec ce QE dont l’argent ne SERT qu’à générer de l’inflation boursière. D’où la corrélation positive du Bitcoin avec les bourses, soit dit en passant.
La BCE a commencé à faire tourner la planche à billets en 2012 et détient désormais environ 21 % de la dette des États de la Zone Euro. D’après les calculs de la banque Citygroup, les achats de la Centrale européenne dépasseront la quantité de dette que les États contracteront en 2021.
Et cela quand bien même la BCE décidait finalement de ne pas augmenter le QE en décembre. Le montant actuel du QE (1350 Mds) implique que la BCE injectera de toute façon davantage d’argent que les États n’en emprunteront l’année prochaine. En sachant que la BCE annoncera en réalité très probablement 650 milliards de plus le 10 décembre.
Citygroup s’attend à ce que les pays de la Zone Euro empruntent 1200 milliards d’euros l’année prochaine. 800 milliards pour faire rouler des dettes arrivant à maturité et 400 milliards de dette supplémentaire.
Dit autrement, les banques vont se retrouver avec environ 50 milliards de cash en plus par rapport à 2020. 50 milliards auxquels vont venir s’ajouter les 650 milliards qui seront annoncés en fin d’année…
De quoi éviter tout crash boursier avant la fin de l’année… Mais surtout de quoi donner de plus amples marges de manœuvre budgétaires aux États car rappelons que la BCE reverse aux États les intérêts qu’elle perçoit sur les dettes achetées via le QE.
La BCE détenant un peu moins de 21 % de la dette de la Zone Euro, les pays ne paient donc plus que 21 % des intérêts. Appréciable, surtout quand on sait que le paiement des intérêts (seulement les intérêts) représente environ 40 milliards par an. Autant d’argent qui alimentent les bonus et dividendes des banquiers…
Le système monétaire moderne est ainsi fait. Il est une fuite en avant ponzienne, résultat de décennies d’usure et de création monétaire à partir de dette. L’instrument d’esclavage le plus abouti de tous les temps, saupoudré d’idéologie libérale ignorante de la finitude de nos ressources énergétiques, est en roue libre.
Tous ces milliards restent pour le moment relativement contenus dans la sphère financière, alimentant la bulle boursière et ne ruisselant que très lentement jusque dans l’économie réelle. Mais le confinement et l’écroulement orchestré des économies promettent une explosion des déficits budgétaires et, in fine, de l’inflation… Surtout quand on sait que nous avons très probablement passé le pic pétrolier en 2018 et que la rareté des matières premières est précisément la plus sérieuse menace inflationniste.
La dette mondiale est désormais au même niveau que lors de la seconde guerre mondiale…
Comment les pays ont-ils réglé le problème à l’époque ? Avec de l’inflation. Elle avait atteint près de 20 % par an aux États-Unis dès 1946, permettant de rembourser la dette en spoliant le pouvoir d’achat des citoyens.
Ne soyez pas les dindons de la farce. La masse monétaire absolument fixe du Bitcoin (21 millions d’unités) en fait une formidable réserve de valeur au même titre que la bonne vieille relique barbare.
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Journaliste rapportant sur la révolution Bitcoin. Mes papiers traitent du bitcoin à travers les prismes géopolitiques, économiques et libertaires.
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