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Russie : Rien ne va plus pour le pair rouble-cryptomonnaie, estime le FMI

mer 20 Avr 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Le FMI estime que le manque de liquidité handicaperait les transferts les échanges de rouble russe contre de la cryptomonnaie. Or, tout le monde pensait que l’alternative crypto jouerait bien en faveur des Russes mis à K.O. par les sanctions économiques.

FMI et cryptomonnaie

La paire rouble-cryptomonnaie, une issue qui a ses limites

Le Fonds monétaire international constate que la paire rouble-cryptomonnaie souffre d’un handicap lié au manque de liquidité. En effet, ces dernières semaines, les échanges reliant ces deux actifs ont considérablement diminué. Ce qui « rend les transferts de valeur à grande échelle par le biais des échanges peu pratiques ».

Force est de constater que l’alternative cryptomonnaie a toujours servi aux Russes sur fond de sanctions économiques. Et le FMI admet que ce sera toujours le cas en l’absence de contrôles préalables suffisants et de limitation du recours aux outils d’anonymisation.

Dernièrement, cette institution financière a publié un rapport décrivant les menaces pesant sur la stabilité financière mondiale. En effet, les pays sanctionnés seraient à même d’intensifier leurs efforts pour extraire des actifs numériques comme le bitcoin (BTC). De la sorte, ils auront la facilité de « monétiser les ressources énergétiques » d’une autre manière.

La pandémie a fait du bien aux exchanges de cryptomonnaies

Ledit rapport met également en exergue une hausse du volume des échanges de cryptos par rapport à un certain nombre de devises de marchés émergents. Cela se manifestait notamment depuis le début de la pandémie du Covid-19. Au FMI de conclure que l’adoption progressive des cryptomonnaies comme moyen de paiement « pourrait pousser des problèmes importants aux décideurs ».

La Turquie figure parmi les pays affichant une demande très élevée. La raison est que le prix de la lire turque a été divisé en deux au cours des 12 derniers mois. Cela proviendrait d’une inflation battant tous ses records depuis 20 ans. Conséquence : les consommateurs se ruent vers le bitcoin pour préserver la valeur de leurs économies.

En guise d’alerte, le FMI voudrait convoquer les dirigeants mondiaux à une réunion visant l’élaboration d’« une approche réglementaire globale, cohérente et coordonnée des cryptomonnaies ». Histoire de stopper l’hémorragie actuelle.

Déjà, il reconnait que le combat va être rude, vu la divergence des positions de certains pays à l’égard du bitcoin et du Tether. Pour ne citer que le Royaume-Uni qui, dernièrement, présentait son ambition de devenir un « centre mondial » de la cryptomonnaie.

Par ailleurs, il y a des pays comme la Chine qui n’est pas très crypto-friendly. En effet, elle a décidé de troquer les actifs cryptographiques contre du yuan numérique. Et cela a dû couter la stabilité à plusieurs acteurs économiques misant sur les cryptomonnaies.

Le FMI a critiqué la finance décentralisée (DeFi)

Une bonne partie du rapport du FMI traite du secteur de la DeFi, marqué par une « croissance extraordinaire aux courses des deux dernières années ». Ce phénomène pourrait notamment s’expliquer par son efficacité et son rendement meilleur par rapport à la TradFi.

Ce qui inquiète le Fonds monétaire international là-dessus, c’est le développement de l’interconnexion entre la DeFi et les marchés traditionnels. Tôt ou tard, cela entrainera « des risques de marché, de liquidité et de cybercriminalité sur fond d’incertitudes juridiques ».

Voici un extrait de ces écrits !

« L’absence d’entité centralisée régissant la DeFi est un défi pour une réglementation et une supervision efficaces. La réglementation devrait se concentrer sur les éléments de l’écosystème crypto qui stimulent la DeFi, tels que les émetteurs de stablecoins et les exchanges centralisés. Les autorités devraient également encourager les plateformes DeFi à être soumises à des systèmes de gouvernance robustes, y compris des codes industriels et des organismes d’autorégulation. Ces entités pourraient constituer un canal efficace pour la surveillance réglementaire. »

En d’autres termes, la DeFi représente un vrai danger aux yeux de la FMI. Surtout dans le cadre d’une perspective de liquidations liées à l’effondrement des marchés, les « périodes de stress » qui engendrent généralement un manque de liquidités.

Le FMI alarmé par les cyber-attaques incessantes

L’institution financière a également pointé du doigt le risque d’exploitation de la sécurité vu la recrudescence des hacking des protocoles. Sauf que la réglementation peut être plus facile à dire que faire.

D’où cet avertissement :

« Les risques élevés du DeFi en matière de marché, de liquidité et de cybernétique peuvent nécessiter un ajustement du périmètre réglementaire, mais l’anonymat du DeFi, l’absence d’un organe de gouvernance centralisé et les incertitudes juridiques rendent l’approche traditionnelle de la réglementation inefficace. »

Raison pour laquelle il faut mettre fin à cet accolade entre la TradFi et la DeFi puisqu’il menace de « ralentir le rythme de la croissance tout en abordant les risques de l’interconnexion. »

En se prononçant sur les cryptomonnaies, le FMI risque la foudre des believers. Car bon nombre d’entre eux l’accusent de promoteur du statu quo, ainsi que de la domination du fiat. D’ailleurs, n’a-t-il pas enjoint le Salvador à abandonner le bitcoin dernièrement ?

Source : CoinMarketCap

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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