A
A

Bitcoin (BTC) et CBDC : le monde arabe a son mot à dire sur les monnaies numériques

jeu 30 Sep 2021 ▪ 8 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Il est impossible de croire en un monde arabe qui ne soit pas intéressé par les actifs numériques de type CBDC ou crypto monnaies. Sans nul doute, ce monde est actuellement marqué par des bouleversements de diverses natures qui ne laisseront aucun observateur de marbre. Les acteurs économiques de cette région sont en train d’écrire l’histoire avec un grand H, alors que le développement économique et démographique font chaque jour grandir l’Oumma.

A skyline of Downtown Dubai with Burj Khalifa and Dubai Fountain

Crypto monnaie et tokenisation, nouveaux leviers de croissance

De plus en plus de dirigeants mondiaux semblent conquis par cette éventualité d’amélioration d’une situation économique par le biais de la crypto monnaie et de la tokenisation. Si le Salvador s’était offert la vedette récemment à l’issue de son initiative d’intégration du Bitcoin dans l’économie nationale, les Émirats Arabes Unis ne veulent pas rater le train de la crypto monnaie et sont disposés à mettre les moyens nécessaires pour sauter à bord les premiers.

Ainsi, le gouvernement local ne ménage pas ses efforts en vue d’atteindre des objectifs concrets dans le futur proche. N’a-t-il pas annoncé un plan d’amélioration économique sur une durée de 10 ans en début d’année ? À titre de rappel, les EAU sont actuellement le 34e pays le plus puissant économiquement parlant. Avec une hausse annuelle de 7% du PIB couplée à une conjoncture favorable à la structure économique des Émirats, il est tout à fait plausible que ce classement sera revu à la hausse sous peu.

Le ministère de l’Économie des Émirats Arabes Unis mise sur la crypto monnaie et la tokenisation à échelle mondiale en générale et dans la région en particulier, se voulant un hub de développement et d’initiative sur la question. Ces alternatives viendront en effet compléter d’autres initiatives déjà menées par les départements concernés témoignant de l’intérêt concret du ministère pour la cryptosphère. À une certaine époque, le grand argentier des EAU étalait publiquement ses projets, dont ceux dédiés au financement des PME via une plateforme de tokens gérée par le gouvernement.

Plus ambitieuse que jamais, la même institution avait également annoncé plus de mesures de protection à l’endroit des investisseurs et du système financier. Car les questions d’ordre qualitatif et quantitatif concernant les réglementations régionales des crypto monnaies étaient peu abordées. Or, en l’absence d’harmonisation et de sécurisation, n’importe quel effort gouvernemental restera vain. Que ce soit pour promouvoir de nouveaux modèles d’actifs ou pour réaliser des expérimentations dans l’écosystème financier des EAU.

Vers une CBDC régionale ?

Si des pays comme la Chine, le Royaume-Uni ou encore le Brésil s’adonnent à une compétition sérieuse pour la création d’une monnaie unique respective, le monde arabe ne voudra ni ne pourra pas occuper durablement le banc de touche. Ce qui a poussé une alliance entre banques centrales régionales partageant les mêmes ambitions, à l’instar de la banque des Émirats Arabes Unis et celle de l’Arabie Saoudite.

En janvier 2019 déjà, les deux institutions financières annoncent conjointement le lancement du projet de monnaie numérique basé sur les technologies CBDC et DLT. Aber est le nom attribué à celui-ci, signifiant « franchir les frontières ». Une manière, pour les banques centrales des économies les plus puissantes du Moyen-Orient, de décrire leur  ambition transfrontalière et leur intérêt pour la technologie du futur.

Comme toute initiative de grande envergure, Aber a aussi connu des phases de test. Ainsi, des essais ont eu lieu dans des banques commerciales. Le but étant l’accroissement de l’intérêt des utilisateurs pour le mix monnaie fiat-monnaie numérique. Et les premiers bilans étaient positifs : viabilité, sécurité, alternative aux systèmes de paiement centralisés…, tant d’avantages associés à une CBDC à double émission.

À ces constats s’ajoutent des évaluations détaillées contenues dans un rapport publié par les deux banques. Ce document loue l’efficacité des monnaies numériques dans l’écosystème régional puisqu’elles arrivent à satisfaire les principales exigences, notamment en matière de confidentialité et de décentralisation. Bien évidemment, le projet Aber récoltait de bonnes notes sur d’autres paramètres, entre autres la traçabilité des monnaies émises, l’atténuation des risques économiques ou encore la visibilité de la banque centrale.

Cela étant, les banques centrales du Moyen-Orient n’auront plus qu’à faire quelques ajustements avant que les monnaies numériques ne deviennent de plus en plus prisées, sachant que l’émission de celles-ci demande plus d’investissement sur la sécurisation des systèmes existants, sur l’établissement d’une politique idoine. D’ailleurs, plusieurs acteurs régionaux espèrent une démarche plus inclusive dans le cadre du projet Aber. Ce qui signifie tout simplement que d’autres banques centrales attendent d’être appelées pour tester le même produit financier.

Le projet Muslim Coins pour unir le monde de la finance islamique autour du token MUSC 

Comme vous avez pu le voir dans cet article, l’innovation au Moyen-Orient autour des projets de blockchain et de cryptomonnaies bat son plein. Dans la même dynamique, le projet Muslim Coins que nous avions eu l’occasion de vous présenter en détail dans un article précédent souhaite déployer une cryptomonnaie à l’échelle mondiale. Cette cryptomonnaie, le MUSC est un standard Binance BEP-20 qui permet d’assurer une sécurité et une transparence très importante. 

Le projet Muslim Coins réalise actuellement une IEO sur l’exchange international Probit. Le MUSC sera ensuite listé sur l’exchange Probit à partir du 1er novembre prochain ainsi que sur le DEX Pancake Swap. 

Suite à la phase de levée de fonds, le projet ambitionne de développer un wallet et une carte bancaire qui permettra aux utilisateurs de simplement dépenser leurs MUSC à l’international et plus particulièrement dans le monde islamique qui compte une population d’1,8 milliards d’individus, bientôt 2,2 milliards à l’horizon 2030-35 selon toute vraisemblance, une démographie galopante associée à un développement économique à marche forcée, comme remarqué plus haut.. 

Un projet plein de potentiel qui s’inscrit véritablement dans la révolution technologique engagée par les pays du Moyen-Orient et notamment les Emirats Arabes Unis dont le plus médiatisé est l’Émirat de Dubaï. 

Pour conclure 

Le futur nous en apprendra beaucoup plus sur le devenir de toutes formes de monnaies numériques, gouvernementales ou non gouvernementales, dans le monde arabe. En tout cas, les banques centrales de la région ne chôment pas. Avides de succès, ces institutions ne cesseront jamais de trouver des alternatives adaptées à leurs objectifs économiques à moyen et long terme.

D’ailleurs, elles ne se sont pas fait attendre pour entamer des phases de test d’une éventuelle monnaie numérique collective comme l’ont fait les banques centrales des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite.

Assurément, ce qui se passe actuellement dans ces pays et les projets comme Muslim Coins sont à surveiller de près. Car le reste du monde a quelque chose à apprendre sur ces mouvements pour la construction d’un monde meilleur à l’avenir, avec les atouts que représentent les nouvelles formes de monnaies.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.


A
A
Mikaia A. avatar
Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.