Bitcoin (BTC) : Enjeux climatiques et financiers, le monde d’après 2100 (1/2)
« La fin du monde est pour 2100 », alertent de nombreux blogs, sites et forums. Certains dans l’incrédulité et d’autres dans la panique. Les prévisions alarmistes d’une équipe internationale de chercheurs publiées dans la revue Nature commencent maintenant à enflammer la Toile : sous l’intitulé « Approaching a state-shift in Earth’s biosphere » (un état de décalage dans la biosphère terrestre), l’étude cosignée par une vingtaine de chercheurs appartenant à une quinzaine d’institutions scientifiques internationales n’est, il est vrai, pas optimiste. Elle pointe « l’imminence d’un effondrement irréversible des écosystèmes terrestres ». Ce collapse planétaire entraîne aussi celle de la finance qui alerte à son tour la BCE si rien n’est fait aujourd’hui. L’année 2100 est devenue un symbole fort qui cristallise souvent les prises de décisions générales en matière d’adaptation et de limitation du réchauffement climatique anthropique. Il est prévu à la fin du siècle plus de 216 millions de réfugiés climatiques qui se déplaceront dans tous les sens et pour qui la notion de limite territoriale n’aura quasiment plus grand sens. Et face aux multiples besoins humains, il faut bien penser à une monnaie sans frontière étatique. Les bitcoins (BTC) et ses nombreux autres altcoins fixent ceci.

Effondrement irréversible des écosystèmes planétaires
Nombreux scientifiques, écologistes et hommes politiques ont depuis des décennies alerté sur le risque d’un effondrement écologique. Ces dernières années, plusieurs organes n’ont pas manqué pour alerter sur l’urgence de la lutte contre le changement climatique. Avec parfois un succès relatif que l’on sait : la prise de conscience a fini par se faire, mais sans que les actes suivent à la même vitesse. Le fait que les instances financières, dont la Banque centrale européenne (BCE), s’emparent à son tour du sujet donne au message une nouvelle dimension.
L’institution s’est livrée, dans un passé très récent, à un exercice inédit en publiant les résultats de différents scénarios pour mesurer l’impact du changement climatique sur l’économie européenne. Régulièrement, la BCE teste des hypothèses de crise financière afin d’évaluer la capacité de résistance du secteur bancaire. L’idée de ces « stress tests » consiste à envisager le pire pour mieux le prévenir. L’initiative d’intégrer l’environnement dans les facteurs de risques qui pèsent sur l’économie constitue une nouvelle étape dans la prise de conscience des enjeux climatiques. Alors que les scénarios les plus apocalyptiques prévoient une instabilité généralisée, ne pas agir pour le climat pourrait laminer l’économie mondiale.
Alors que les catastrophes naturelles se multiplient, la BCE, plus grande institution financière européenne, veut attirer l’attention sur le coût économique de l’inaction. L’absence de mesures ordonnées pour décarboner l’économie pourrait amputer le PIB de l’Union européenne de 10 % d’ici à 2100, estime l’institution. La banque centrale évoque notamment une explosion des défauts sur les prêts accordés aux projets les plus exposés au risque climatique. Continuer à les financer alors que les réglementations en faveur de l’environnement vont rapidement les rendre obsolètes devient un aléa qui doit être pris en compte. C’est notamment le cas des centrales à charbon, qui pourtant continuent à être financées par les banques alors que l’urgence climatique nécessiterait que l’on en sorte rapidement et complètement.
Il y a comme une réglementation laxiste, tout semble rester théorique. Malgré les discours rassurants des acteurs de la finance sur leur volonté de participer à l’effort visant à décarboner l’économie, la réalité est moins idyllique. L’exemple de la multiplication des forages pétroliers et gaziers dans le Grand Nord est édifiant. Grâce à des règles à géométrie variable, les établissements financiers parviennent à contourner les contraintes censées protéger l’Arctique, une région qui contribue à réguler le climat de la planète. Un rapport publié, le 23 septembre, par l’ONG Reclaim Finance montre que les projets pétroliers et gaziers continuent de prospérer grâce à des financements toujours aussi abondants. Les acteurs financiers soutiennent l’expansion pétrolière et gazière et alimentent la crise climatique.
Les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions mondiales de CO2
Les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions mondiales de CO2, première cause du réchauffement climatique. La finance constitue un levier essentiel pour contenir le phénomène. Or la réglementation actuelle reste laxiste, en accordant trop facilement des soutiens bancaires à des projets qui ne font que retarder l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris.
Si le travail de la BCE va dans la bonne direction, l’institution ne doit pas se contenter d’être un lanceur d’alerte, mais elle doit aussi jouer son rôle de régulateur. Elle est déjà prête à devenir plus sélective dans ses rachats d’actifs selon des critères climatiques. L’efficacité de la mesure dépendra du calendrier d’application, qui doit être fixé en 2022.
Agir contre le dérèglement du climat ne devrait pas être que la préoccupation de la BCE, elle doit l’être pour toute banque centrale. L’institution pourrait aussi obliger les banques à provisionner davantage de capitaux pour tenir compte du risque climatique. Enfin, la création d’une structure de défaisance pourrait être envisagée afin d’aider les établissements financiers à se débarrasser des actifs les plus toxiques. Poursuivre au même rythme l’extraction des énergies fossiles est suicidaire sur le plan environnemental, il faut maintenant prendre conscience que cela devient aussi irresponsable du point de vue économique.
Deux risques ont particulièrement été identifiés. Le premier est physique, lié à l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes naturelles. Les usines de production situées dans des zones exposées aux risques naturels, par exemple près des rivières ou en bord de mer, et donc sujettes aux inondations, pourraient alors subir des dommages importants. « Ces dommages pourraient interrompre le processus de production à court terme et potentiellement conduire à la faillite de l’entreprise à plus long terme », note la banque centrale. Le second consiste en un risque de transition, celui du coût de l’introduction de politiques coercitives pour réduire les émissions de CO2, en particulier pour certaines industries fortement émettrices.
Pour poser leur diagnostic, les auteurs ont analysé les travaux décrivant les bouleversements biologiques intervenus lors de sept grandes crises planétaires : l’explosion cambrienne, il y a 540 millions d’années, les cinq extinctions massives qui ont anéanti pour certaines jusqu’à 90 % de la vie sur terre et le passage de la dernière période glaciaire à notre époque, il y a 12 000 ans. « Toutes ces transitions ont coïncidé avec des contraintes qui ont modifié l’atmosphère, l’océan et le climat à l’échelle mondiale », résument les auteurs.
Le même phénomène se produit actuellement : selon les chercheurs, presque la moitié des climats rencontrés aujourd’hui sur la Terre pourraient avoir bientôt disparu, laissant place à des conditions qui n’ont jamais été rencontrées par les organismes vivants sur 12 % à 39 % de la surface du globe. Surtout, cette transition radicale pourrait se faire avec une brutalité jamais vue. « Le dernier bouleversement planétaire a fait apparaître des changements biologiques extrêmes en seulement mille ans, souligne un des coauteurs de l’étude, Arne Moers, professeur en biodiversité à la Simon Fraser University de Vancouver. À l’échelle géologique, c’est comme passer du stade de la tendre enfance à l’âge adulte en moins d’une année. Or ce qui se produit aujourd’hui va encore plus vite. »
Les pressions exercées par l’espèce humaine
Les émissions massives de gaz à effet de serre ne sont pas les seules responsables. Les pressions exercées par l’espèce humaine vont de la « fragmentation des habitats naturels » à « la croissance démographique » et « la consommation à outrance des ressources », listent les chercheurs. Déjà 43 % des écosystèmes terrestres sont utilisés pour subvenir aux besoins de 7,7 milliards d’habitants sur la Terre, un nombre qui pourrait atteindre 8,5 milliards d’habitants en 2030 et 10 milliards en 2050. Le seuil qui peut saturer les capacités d’endurance et d’adaptation de l’espèce humaine, voire la précipiter dans le vide est proche : « 7 % de plus et nous aurons atteint un point de non-retour », pensent les scientifiques.
Les travaux de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), le « GIEC de la biodiversité » ne contredisent pas ces chiffres. Ils constatent déjà qu’une espèce disparaît de la planète toutes les vingt minutes, et que le rythme s’accélère. Ces deux cents dernières années, depuis le début de l’ère industrielle, il a déjà été, selon les espèces, de 10 à 100 fois au rythme naturel d’extinction constaté par les scientifiques sur une période de 500 millions d’années (en gros, une espèce sur un million chaque année). Il pourrait être bientôt 10 000 fois supérieur. Considéré à l’échelle géologique, c’est une disparition quasi instantanée.
Nos enfants pourront-ils échapper à cette « supernova écologique » ? Depuis l’appel poignant de la jeune Severn Cullis-Suzuki, qui enjoignait aux adultes de « cesser de casser ce qu’ils ne savent pas réparer » il y a vingt ans lors du premier sommet de la Terre à Rio, l’écodiplomatie marque certes quelques discrètes avancées. Mais le rythme lent de sa musique s’accommode-t-il du tempo prestissimo de l’effondrement biologique ? Saura-t-elle aussi sortir de la zone d’influence gravitationnelle des lobbys qui dispersent son efficacité ?
Un courant plus radical suggère de forcer l’humilité de l’espèce humaine. Les signataires de l’article anxiogène de Nature, qui se disent non pas inquiets, mais « terrifiés à la vue de leurs propres résultats », estiment que l’homme n’a désormais plus d’autre choix que d’opérer une vraie révolution dans son style de vie : il doit réduire sa pression démographique, repenser ses structures sociales et concentrer ses populations dans les zones déjà denses pour donner à la Terre les moyens de retrouver ses équilibres naturels. L’énergie est aussi un secteur participant dans l’effondrement écologique. Avec la consommation en quantité de l’électricité des cryptomonnaies, l’on se demande bien leur part de responsabilités dans ce collapse écologique.
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quotidienne et hebdomadaire pour ne rien manquer de l’essentiel Cointribune !Internationaliste de formation et militant écolo, j’entre dans l’univers crypto car attiré par son côté intriguant et fascinant. Depuis fin 2020, je m’y investis chaque jour parce que je reste convaincu que les cryptomonnaies et sa technologie blockchain représentent une alternative monétaire du future et une technologie indispensable dans ce monde menacé des multiples crises.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.