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Le KYC va-t-il tuer la crypto ?

dim 24 Juil 2022 ▪ 4 min de lecture ▪ par Marc-antoine Caen-Poletti

Tous les échanges de crypto sur les blockchains sont transparents. Malgré cela, les détenteurs de wallet peuvent se cacher derrière le pseudonymat qui est lié à cette transparence. Mais cette possibilité de cacher son identité a toujours eu mauvaise presse auprès de la finance traditionnelle. Celle-ci veut en effet une application stricte du KYC (Know Your Customer). Les cryptomonnaies pourront-elles intégrer cette norme sans perdre leur âme ? Peut-on envisager d’autres mécanismes de vérification des identités ?

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Les cryptomonnaies face aux procédures KYC

Par définition, dans l’univers crypto, tous les échanges sur les blockchains reposent sur le principe du pseudonymat. Tout le monde peut suivre les transactions. Mais il est impossible de savoir qui possède les wallets. On ne peut connaître que l’adresse d’un wallet comme Ledger, ou le pseudonyme lorsqu’on utilise Ethereum Name Service.

Cependant, les régulateurs refusent de plus en plus cet état de fait. Ils imposent par conséquent aux exchanges crypto un respect rigoureux du KYC. Binance, qui faisait partie des mauvais élèves il y a encore quelques mois, a ainsi renforcé ses contrôles depuis fin 2021. Cependant, beaucoup de petits exchanges ne respectent toujours pas cette règle. Ainsi, ils permettent à leurs utilisateurs de déjouer les règles financières internationales. Cette opacité ne fait pas que des heureux. Les différents scandales qui ont éclaté dans le marché des cryptomonnaies poussent les investisseurs vers des équipes plus respectueuses des règles de vérification d’identité.

Vers un processus de vérification décentralisé ?

Cependant, il ne faut pas croire que la norme KYC soit si idyllique et si simple à respecter. Charles Hoskinson, le fondateur de Cardano, a affirmé que de toute façon les garanties du KYC n’étaient pas suffisantes et que le blanchiment de capitaux n’était pas endigué par ce processus. Il faut donc se demander si la communauté crypto n’est pas capable de créer un processus KYC plus décentralisé et sécurisé. La technologie blockchain permet en effet de sauvegarder et de rendre inviolables des données tout en assurant leur confidentialité.

Certains projets comme Litentry sur Polkadot (DOT) proposent de sécuriser les données personnelles confiées par les utilisateurs. Ils peuvent ainsi jouer le rôle de tiers de confiance. Ils garantissent alors l’identité des utilisateurs auprès des protocoles et des institutions qui le demandent. Décentralisés et modifiables à volonté pour s’adapter à tout changement de norme, ces projets pourraient apaiser les régulateurs. Et ils pourraient aussi montrer l’apport de la technologie blockchain.

Souvent critiqués par les régulateurs pour leur manque de transparence, les projets de cryptoactifs doivent se soumettre de plus en plus aux normes KYC. Il faut cependant espérer que l’émergence de projets d’identité décentralisée permette de rapprocher ces deux mondes.

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Marc-antoine Caen-Poletti

Actuel président du Club Français de la Cryptomonnaie, ma mission est d'accompagner les entreprises ainsi que les particuliers crypto francophones pour faire de la France la première crypto nation au monde.

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