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La Russie veut payer ses importations en bitcoin

mer 31 Mai 2023 ▪ 4 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Après l’Iran, ce sera bientôt la Russie qui utilisera le bitcoin pour contourner les sanctions qui l’empêchent de réaliser des transactions internationales.

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Le gouvernement russe s’intéresse de près au Bitcoin depuis la déconnexion de ses banques du réseau SWIFT. Agissant furtivement, les ministères des Finances et de l’Énergie sont parvenus à mater la banque centrale russe qui ne voulait rien entendre.

« Les exchanges seront utilisés pour effectuer des transactions internationales et ainsi contourner les restrictions liées aux sanctions », a déclaré le président de la commission des marchés financiers de la Douma Antoly Aksalov.

« L’idée de créer un exchange gouvernemental a été abandonnée », a-t-il confié dans une interview avec le journal Izvestia. « Nous allons plutôt établir un cadre réglementaire pour les exchanges privés ». Un texte de loi pourrait être soumis à la Douma avant la fin du second trimestre 2023.

Le journal Izvestia rapporte que la banque centrale russe régulera ces exchanges et qu’un compromis a également été trouvé pour encadrer la vente des bitcoins par les mineurs.

Le vice-président de la Banque centrale russe Alexei Guznov a toutefois déclaré à Izvestia « qu’il est encore prématuré de parler d’exchanges au sens classique du terme ». « Il s’agira très probablement d’organisations qui effectueront des transactions en monnaies numériques. Les sociétés russes pourront régler des importations parallèles par leur intermédiaire. »

Les bitcoiners russes sont satisfaits

Le secteur privé s’est réjoui de ces derniers développements. « Cela permettra de minimiser les risques liés aux sanctions, aux cyberattaques ainsi qu’aux abus de position dominante », lance Oleg Ogienko, directeur des relations gouvernementales chez le mineur BitRiver.

« Un tel système permettra à l’émergence d’entreprises plus compétitives et innovantes », estime pour sa part Ivan Gostev, directeur commercial de GIS Mining. « Certains pays ont déjà élaboré une législation qui réglemente les exchanges tout en laissant une certaine liberté nécessaire au développement de l’industrie. »

« Ces exchanges permettant des transactions internationales en cryptomonnaies aideront les sociétés nationales à contourner les sanctions », déclare Alexey Tarapovsky, fondateur d’Anderida Financial Group. « Des paiements d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars par an sont déjà effectués en cryptomonnaies », confie-t-il.

Même son de cloche du côté de la directrice de la communication de l’exchange Garantex. Evgenia Burova estime le marché à « plusieurs milliers de milliards de roubles ». « Il existe désormais de nombreux pays où des sociétés et des particuliers sont en mesure d’accepter des paiements en cryptomonnaies. »

Les transferts transfrontaliers seront difficiles à dissimuler, mais ils ne pourront pas être bloqués, souligne Stanislav Rozhdestvensky, directeur du développement stratégique chez CoinKit :

« Les plus grandes cryptomonnaies [Bitcoin] ont une structure publique. Mais leurs transactions sont impossibles à censurer, contrairement aux transactions bancaires. »

Toutes ces déclarations sont raccord avec le fait que le président Poutine ait tout récemment plaidé pour « un système financier décentralisé ».

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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