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Préparez-vous à la dernière bulle sur bitcoin (BTC)

lun 11 Juil 2022 ▪ 13 min de lecture ▪ par Satosh

Bitcoin ne se porte pas bien. Il n’est pas le refuge contre l’inflation que l’on nous a vendu. Mais ses qualités intrinsèques pourraient alimenter une nouvelle bulle dans les années à venir. Une dernière occasion pour le BTC de transformer l’essai et de s’imposer comme l’ultime norme monétaire face au dollar ?

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Qu’est-ce qu’une bulle ?

Beaucoup de gens considèrent que le BTC est une bulle. Une bulle qui éclate, puis se reconstitue avant d’éclater de nouveaux. Une bulle qui créerait de nouveaux riches et beaucoup de nouveaux pauvres. En général, ceux qui expriment cet avis souhaitent montrer que le bitcoin est une marchandise inutile, sans valeur fondamentale. Son prix n’évoluerait que grâce à l’euphorie médiatique.

Pour rappel, une bulle désigne le phénomène d’augmentation rapide du prix d’un actif, suivie par un effondrement brutal. Les économistes se disputent pour déterminer l’origine de ces bulles financières. Spéculation ? Phénomènes moutonniers ? Anticipations des investisseurs ? Sans doute un peu des trois. Finalement, peu importe l’origine des bulles, le phénomène est toujours identique : un prix qui augmente rapidement, puis chute rapidement.

En reprenant cette définition, on compte de nombreuses bulles sur bitcoin. A ce stade, on constate que ces phénomènes coïncident généralement avec les halvings, qui ont lieu tous les 4 ans. Lorsque la politique monétaire du protocole devient plus stricte et réduit de moitié la récompense des mineurs, le prix a tendance à s’envoler. Bien sûr, ce n’est qu’une hypothèse. Ce n’est peut-être qu’une coïncidence. N’oublions jamais que les hommes aiment inventer des histoires pour comprendre un monde trop complexe pour eux.

Des rendements de moins en moins importants au fil du temps

Au fil des dernières bulles, les rendements en pourcentage du BTC ont diminué. Un investisseur précoce en 2009 qui aurait gardé ses actifs serait probablement extrêmement riche. Bien plus riche qu’un investisseur qui serait entré sur le marché en 2018 ou en 2020. Nous avons donc l’impression que le spectacle devient de plus en plus ennuyeux à mesure que les années passent. Il s’agit sans doute d’un phénomène de saturation de l’adoption.

Lorsque nous passons de quelques dizaines d’utilisateurs du protocoles à quelques milliers. Lorsque nous passons des cypherpunks présents sur la mailing list de Satoshi aux libertariens qui lisent Hayek au petit-déjeuner. Puis des libertariens aux amoureux de la technologie qui travaillent dans la Silicon Valley jusqu’aux Salvadoriens qui espèrent transporter leur épargne dans le temps.

Certaines théories économiques montrent que l’adoption croissante d’une technologie conduit de manière prévisible à des bulles et à des krachs. Le monde finit par manquer de gens qui veulent acheter des bitcoins, et l’augmentation de la demande ralentit, et les rendements baissent. Cela ne signifie pas que le bitcoin est destiné à finir à zéro mais simplement que les plus gros pourcentages de gains obtenus en achetant et en hodlant appartiennent au passé.

La question que tout le monde se pose : quand s’arrête la musique ? Le bitcoin a-t-il la capacité de produire une nouvelle bulle ou va-t-il stagner à partir de maintenant ? Et s’il y a une autre bulle, quelle sera sa taille ?

Personne n’a la réponse, évidemment. Mais spéculons tout de même.

Les conditions nécessaires à la formation d’une nouvelle bulle bitcoin

Les choses sont simples. En supposant que les rendements du bitcoin soient liés à une plus grande adoption, alors il suffit de trouver de nouveaux utilisateurs. Quelles peuvent-être les sources inexploitées de ces nouveaux entrants ? Actuellement, on distingue globalement trois catégories d’acteurs qui ne possèdent pas encore de BTC et qui pourraient alimenter une nouvelle bulle :

L’entrée des institutionnels

Les investisseurs institutionnels ont des capacités d’investissement colossales. Pourquoi entreraient-ils sur bitcoin ? Sans doute pas en raison de la prétendue « protection contre l’inflation ». Bitcoin n’est pas pour l’instant un refuge contre l’inflation. Ceux qui professent le contraire sont soient des fanatiques qui ne remettent pas en question leur jugement et passent trop de temps sur Twitter, soit des personnes qui ont beaucoup de BTC (comme Michael Saylor). Il y a également ceux qui ont regardé deux vidéos sensationnalistes sur youtube.

Bref, les institutionnels investisseraient vraisemblablement sur bitcoin en tant que classe d’actif familière. Un pari sur une technologie qui semble prometteuse et qui n’a pas encore montré tout son potentiel. Lorsqu’une classe d’actifs existe depuis un certain temps, les gestionnaires ont tendance à allouer un certain pourcentage de leurs actifs sous gestion pour être exposé à sa volatilité. Une fois que cette classe est installée, elle disparaît difficilement. Nombreux sont les institutionnels qui ne considèrent toujours pas que la crypto ou le BTC soient des actifs dans lesquels il est déterminant d’investir. Une potentielle source d’entrants existe donc à ce niveau.

Les particuliers

Bien sûr, il y a aussi les investisseurs particuliers. Force est de constater que personne n’utilise le BTC comme moyen de paiement. Même les salvadoriens utilisent Bitcoin comme un simple rail de paiement et préfèrent conserver du dollar. L’USDT est pour l’instant un bien meilleur refuge contre l’inflation que le BTC.

Toutefois, au vu de la faible utilisation du bitcoin, on peut s’attendre à une croissance du nombre d’utilisateurs. De nombreux pays sont encore frileux à adopter les cryptos et le bitcoin. Pourquoi ? Parce qu’il fait peur et qu’il est bien bien trop complexe ! Lorsqu’il ne suffira que de trois clics au maximum pour utiliser le système de paiement, alors il commencera à se démocratiser. Il n’y a pas assez d’artistes qui travaillent sur Bitcoin. Trop de Wozniak, pas assez de Steve Jobs.

Lorsque les médias cesseront de parler de bitcoin comme monnaie de la drogue, alors il commencera à se démocratiser. Lorsque Apple intégrera le BTC dans son Wallet alors il se démo… On commence déjà à voir les premières évolutions : l’UX se simplifie et les grands journaux créent même des émissions dédiées à l’analyse du BTC. Gradually, then Suddenly.

Lorsqu’on voit des pays comme le Japon qui vantent les mérites du BTC dans les trains, on se rend compte de la marge potentielle de croissance. Il est évident que le récent krach va atténuer une partie de cet engouement, mais il reste probablement une fraction substantielle de personnes que l’on peut convaincre de placer un peu d’argent dans la crypto et en particulier sur BTC.

Les gens sont en train de s’appauvrir avec l’inflation créé par le gouvernement (à travers ses déficits, ses décisions énergétiques sur le nucléaire, et leur soumission à Poutine en 2014). Beaucoup voudront s’enrichir facilement et iront vers le BTC. L’essor du trading particulier depuis 2 ans facilitera cette entrée.

Concernant leur utilisation en tant que médium d’échange en Occident, cela ne commencera que par des activités jugées immorales à l’instar de la pornographie, de plus en plus régulée par l’industrie bancaire. Et peut-être qu’un jour, cela concernera les jeux d’argent, voire même les jeux vidéos.

Surtout, pour convaincre les particuliers, il faudra expliquer de manière convaincante pourquoi le BTC est important. Les bitcoiners devront continuer à dénoncer les Ponzi qui sont légion dans l’écosystème et qui ternissent l’image de la crypto. Être intraitable avec les pyramides algorithmiques et éduquer sur la différence entre ces deux systèmes sera crucial. De l’éducation et des valeurs solides pour répondre au désir de sécurité des gens.

Les dictatures

Enfin les banques centrales pourraient également entrer dans la danse et générer une nouvelle ascension du prix. Dans ce cas, le principal moteur serait de nature géopolitique. Les tensions dans le Pacifique et les folies néo-impérialistes du tsar autoproclamé sont en train de diviser le monde en deux blocs économique et militaire.

Nous sommes en train de passer d’un monde multipolaire unipolaire, dominé par l’Amérique depuis 1945 à une structure (au moins) bicéphale. Naturellement, le système financier qui découla de la Pax Americana pourrait lui aussi être fragilisé. Les tensions politiques que l’on observe aux Etats-Unis sont extrêmement fortes, ce qui n’arrange pas la situation.

Dans ce cadre-là, bitcoin pourrait jouer un rôle extrêmement intéressant. Disposer d’un outil neutre politiquement et non manipulable grâce à son système de gouvernance pourrait séduire de nombreux Etats. De nombreux pays chercheront probablement à se protéger et à anticiper l’arrivée de sanctions financières émanant de l’Occident. Les dictateurs et parias du monde moderne sont terrifiés à l’idée de se voir imposer un tel régime. Ils savent que lorsqu’une population a faim et qu’elle est frustrée, elle a tendance à produire des révolutions.

Si les institutions financières russes (Poutine) semblent de plus en plus favorables au BTC, ce n’est pas pour délivrer le monde du méchant impérialiste Américain, mais parce que Poutine a besoin d’une porte de sortie qui soit compatible avec ses désirs de puissance.

Le bitcoin est donc un moyen pour de nombreux Etats voyous d’avoir une alternative monétaire au dollar américain, sans pour autant tomber dans les bras du Parti Communiste Chinois et de son yuan numérique. Des pays comme l’Inde ou même la Russie n’auraient aucun intérêt à devenir les laquais de Xi Jinping. Ils rêvent de grandeur et pourraient paradoxalement utiliser la monnaie de la liberté pour échapper à l’Amérique.

La Cour Suprême au service du bitcoin ?

La SEC ne pourrait-elle pas suréglementer la crypto et le BTC afin d’asphyxier l’écosystème ?

C’est possible. Mais aux Etats-Unis, une institution démiurgique a plus de pouvoir que la SEC. Il s’agit de la Cour Suprême.

La nouvelle Cour Suprême penche clairement vers le conservatisme, notamment suite aux nominations de Donald Trump. Cette institution est en train de changer des pans entiers de la loi et d’impacter la vie des américains. Il ne s’agit pas uniquement de questions sociétales comme la suppression du droit à l’avortement. La Cour Suprême est également impliquée dans la structure de l’Etat régulateur.

La majeure partie de l’autorité légale de l’État régulateur américain dépend de l’interprétation par la Cour de la clause sur le commerce de la Constitution. Si la Cour Suprême décide que le gouvernement fédéral a massivement outrepassé son autorité constitutionnelle dans des domaines tels que la réglementation financière, et bien la SEC pourrait être neutralisée.

Dans l’affaire Jarkesy v. SEC, les plaignants soutiennent que l’octroi par le Congrès de certains pouvoirs réglementaires à la SEC est inconstitutionnelle. Si la Cour se prononce en faveur de Jarkesy, ce qui est possible avec une telle Cour conservatrice, cela pourrait limiter les pouvoirs de l’autorité régulatrice.

Par conséquent, même si la SEC décidait de châtier durement le bitcoin, il y aurait toujours l’espoir que la Cour Suprême se positionne en faveur de la dérégulation. Et si en France, le BTC n’est pas un sujet, aux Etats-Unis, certains ténors républicains comme Ted Cruz défendent le bitcoin.

La dernière bulle

Au regard de l’historique du BTC (qui ne présage rien de l’avenir), s’il devait y avoir une nouvelle bulle, alors il est probable que les rendements diminuent encore. Si la baisse des rendements s’accélère, on ne pourrait même pas atteindre les sommets de 2021. Est-ce que bitcoin a encore la capacité de créer une nouvelle classe de riches ? Sans doute moins qu’avant.

Surtout, si la blockchain Bitcoin en reste à des usages monétaires et n’entre pas en concurrence avec Ethereum sur la DeFi et les NFT, alors le BTC sera uniquement en concurrence avec le dollar.

La prochaine bulle doit donc être celle où le bitcoin transforme l’essai et s’impose comme un concurrent crédible. En effet, n’oublions jamais que dans un marché libre, une monnaie qui n’a pas la crédibilité de devenir la prochaine norme monétaire finit par tomber à zéro. Bitcoin vs dollar, épilogue ? Rendez-vous dans quelques années.

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Satosh

Chaque jour, j’essaie d’enrichir mes connaissances sur cette révolution qui permettra à l’humanité d’avancer dans sa conquête de liberté.

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