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Le Mining de Bitcoin peut atténuer le réchauffement climatique

sam 10 Sep 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Pour Daniel Batten, Fondateur d’Exponential Founders Fund, le bitcoin pourrait réduire de 23 % les émissions de méthane dans l’atmosphère.

Torchage de gaz

Le méthane est un gaz dont le volume ne représente que 0.00018 % de l’atmosphère. Cette dernière se compose à 80 % d’azote et un peu moins de 20 % d’oxygène. Le reste est principalement constitué de vapeur d’eau (0.3 % de nuages) et de CO2 (0.04 %).

Ces minorités gazeuses ont toutefois un puissant impact sur l’effet de serre. Un peu comme quelques gouttes de colorant qui suffisent à rendre de l’eau opaque.

Depuis 1850, l’humain a rajouté des petites gouttes d’opacifiant dans l’atmosphère en augmentant de 40 % la quantité de CO2. Ce gaz carbonique a pour effet d’emprisonner les infrarouges émis par la terre lorsqu’elle réfléchit l’énergie du soleil vers l’espace.

Le méthane n’est pas en reste. Il est à lui seul responsable de près de 30 % de l’effet de serre. La raison étant que son action « opacifiante » est 80 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone. Cela dit, le méthane ne reste qu’une dizaine d’années dans l’atmosphère.

A contrario, si l’essentiel du CO2 libéré dans l’air se dissout dans l’océan sur une période de 20 à 200 ans (ce qui acidifie les océans…), il faudra attendre quelques milliers d’années pour que la totalité du CO2 en trop soit éliminé de l’atmosphère…

Or il se trouve que les émissions de méthane non brûlé sont en réalité 3,5 fois pires qu’anticipé. C’est ce qu’il ressort des études menées par Daniel Batten grâce aux satellites de la NASA qui ont été utilisés pour scruter les gaz brûlés par l’industrie pétrolière et gazière.

Alors que faire puisqu’il est hors de question de se passer de pétrole ? Un début de solution est de l’extraire de la manière la plus respectueuse de l’environnement possible. L’atténuation des fuites de méthane des torchères est le moyen le plus facile de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

D’après l’ONU, réduire de 45 % le méthane d’origine humaine cette décennie permettrait d’éviter un réchauffement climatique de 0,3 degré Celsius.

Le Bitcoin pour « éteindre » les torchères

Voici le problème avec le méthane s’échappant des torchères :

« Lorsqu’une compagnie pétrolière extrait du pétrole, elle n’extrait pas seulement du pétrole. Il y a aussi du méthane qui vient avec. Malheureusement, il est souvent non rentable d’acheminer ce gaz vers la civilisation en raison de l’éloignement des gazoducs. Alors que fait-on ? On le brûle faute de pouvoir le stocker. Cependant, le torchage ne résout pas entièrement le problème des émissions de méthane. Selon l’Agence internationale de l’énergie, une partie du méthane est toujours libéré dans l’atmosphère à cause du vent qui empêche une combustion complète du méthane en CO2. Il en reste environ 8 %. »

Coup de chance, il existe une industrie capable de consommer de l’énergie n’importe où elle se trouve : le mining de bitcoin.

Crusoe Energy, une société spécialisée dans la récupération du gaz brûlés par l’industrie pétrolière et gazière, a récemment levé 505 millions de dollars pour déployer des machines de mining de BTC sur les sites pétroliers aux États-Unis.

Le Français Big Block était également tout proche de commencer des opérations en Russie avant que la guerre n’éclate en Ukraine. Deux autres projets sont toutefois en cours au Moyen-Orient ainsi qu’en Afrique.

« En plus d’être très rentable et de remplir la case ESG, Crusoe Energy participe à résoudre l’un des problèmes environnementaux les plus importants de notre époque », s’est félicité Daniel Batten lors de la conférence Surfin’Bitcoin (à partir de 47 minutes ICI).

« Crusoe Energy brûle le méthane dans un générateur pour produire de l’électricité servant à miner le Bitcoin . La quantité de méthane qui s’échappe passe de 8 % à 0,1 %. Soit une division par 80 des émissions. »

Les émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière et des décharges représentent 41 % de toutes les émissions de méthane d’origine humaine. Si bien que M. Batten estime que « le mining de bitcoin pourrait réduire de 23 % les émissions de méthane ». « Cela permettrait de réduire de 0.15 °C le réchauffement climatique ».

Même la maison blanche est d’accord :

« Le mining de Bitcoin à l’aide de méthane de torchère « peut donner des résultats positifs pour le climat ». »

Pour aller plus loin, ne manquez pas nos deux précédents articles sur le sujet :

Ainsi, en plus de consommer 60 % d’énergie renouvelable, le mining de bitcoin contribue à tacler le problème du réchauffement climatique. Mieux encore, cette énergie achetée agit comme une subvention dont l’industrie des énergies fossiles aura bien besoin pour réaliser la transition énergétique.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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