La BCEAO va a lanzar el e-CFA: Una versión digital del franco CFA para 8 países
Alors que plusieurs grandes puissances économiques hésitent encore à adopter une monnaie numérique de banque centrale, l’Afrique de l’Ouest, elle, accélère. Huit pays membres de l’UEMOA s’apprêtent à franchir un cap avec le e-CFA. Une révolution technologique à portée géopolitique ? Dans une région où le franc CFA cristallise les débats sur l’héritage colonial, ce tournant digital pourrait bien être le premier pas vers une indépendance monétaire réinventée.

En bref
- Le e-CFA sera indexé sur le franc CFA, avec une équivalence garantie par la BCEAO.
- Il promet des paiements rapides, accessibles même sans compte bancaire ni connexion Internet stable.
- Les fintechs régionales devront s’adapter ou disparaître selon l’évolution du modèle programmable du e-CFA.
- Le projet alimente le débat sur la souveraineté monétaire dans un cadre toujours lié à l’euro.
e-CFA vs cryptos : un duel technologique… mais pas à armes égales
La BCEAO présente le e-CFA comme une réponse stratégique à l’expansion des fintechs et à la montée en puissance de la crypto. Orange Money, Wave ou encore Binance (et les autres plateformes pour acheter du bitcoin) séduisent déjà des millions d’utilisateurs sur le continent. Pour garder la main, la Banque Centrale contre-attaque avec sa propre solution : officielle, régulée, interopérable.
Le e-CFA sera utilisable par carte, téléphone ou app mobile, même hors ligne. Objectif : toucher aussi les non-bancarisés, majoritaires dans la région. C’est un véritable repositionnement de l’institution, qui cherche à retrouver sa centralité dans les transactions du quotidien. Le e-CFA promet rapidité, sécurité et inclusion. Mais il conserve une particularité : il reste arrimé à l’euro. Ce qui soulève une critique forte.
Dans une tribune publiée en août 2025, l’économiste Adama Wade pointait déjà le paradoxe du e-CFA : ce dernier ne rompt pas avec le système hérité, il en numérise simplement les mécanismes. Il modernise la dépendance sans offrir de réelle émancipation.
Face à lui, les cryptomonnaies offrent la liberté mais manquent de stabilité. Le duel continue.
Quand les billets deviennent fantômes : révolution dans nos poches
Plus de pièces. Plus de billets. Le e-CFA annonce la disparition progressive de la monnaie papier. C’est une petite révolution dans les marchés, les taxis ou les boutiques de quartier. La monnaie passe au tout-numérique, et tout le monde est concerné.
Mais les critiques existent. Certaines voix pointent les risques d’un contrôle renforcé sur les transactions. D’autres redoutent une surveillance étatique accrue. Sans parler du fait que le e-CFA est programmable : en théorie, son usage pourrait être limité à certaines dépenses ou durées.
Dans cette mutation, l’Afrique de l’Ouest doit jongler entre innovation et préservation des libertés individuelles. La crypto, même instable, continue d’attirer ceux qui veulent fuir les modèles centralisés.
Inclusion numérique ou fracture sociale : le grand test du e-CFA
L’un des arguments phares du e-CFA, c’est l’inclusion financière. Mais comment inclure sans exclure ? Dans certaines zones rurales, l’accès à l’électricité reste incertain. Sans compter l’analphabétisme numérique qui touche une grande partie de la population.
Pour réussir, la BCEAO devra dépasser la simple innovation technique. Des campagnes d’éducation financière, des partenariats locaux, des applications accessibles aux plus fragiles seront indispensables. Sinon, cette monnaie numérique restera un luxe urbain.
Le Dr. Mohamed H’Midouche alerte sur un risque bien réel : si la fracture numérique n’est pas anticipée, l’inclusion financière promise par le e-CFA pourrait, paradoxalement, se transformer en exclusion pour les populations les plus vulnérables.
e-CFA : les chiffres clés pour comprendre
- 24 % : taux moyen de bancarisation dans l’UEMOA en 2023 ;
- 52 % : population ayant accès à des services financiers grâce au mobile money ;
- 30 septembre 2025 : lancement officiel de la plateforme PISPI pour les paiements instantanés ;
- 6 % : taux de bancarisation au Niger, l’un des plus faibles de la région ;
- 90 % : part des transactions digitales assurées par M-Pesa au Kenya (hors UEMOA).
Le e-CFA ouvre une nouvelle ère. Mais ce n’est qu’un début. L’Afrique devient un laboratoire monétaire où l’on expérimente tout : du stablecoin local aux ambitions de Telegram, qui se voit déjà comme la clé de l’essor crypto sur le continent. La prochaine bataille ne se jouera pas dans les banques, mais dans les poches connectées de ses citoyens.
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