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2030 : une échéance critique pour la survie de Bitcoin ?

11h05 ▪ 4 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Et si le bitcoin jouait contre la montre ? Pour Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, l’avènement de l’informatique quantique n’est plus une hypothèse lointaine. Il y aurait, selon lui, 50 % de chances qu’une percée majeure survienne d’ici cinq ans. Une échéance qui pourrait rendre obsolète la cryptographie actuelle du bitcoin, et contraindre la première crypto du marché à revoir d’urgence son architecture de sécurité.

2030 : une échéance critique pour la survie de Bitcoin ?

En bref

  • Le cofondateur de Solana, Anatoly Yakovenko, estime qu’il y a 50 % de chances qu’une percée majeure en informatique quantique survienne d’ici 2030.
  • Il appelle la communauté Bitcoin à migrer vers une cryptographie post-quantique pour éviter une faille critique dans la sécurité des portefeuilles.
  • L’algorithme actuel de Bitcoin (ECDSA) pourrait devenir vulnérable si un ordinateur quantique suffisamment puissant voyait le jour.
  • Une mise à jour sécuritaire impliquerait un hard fork, une option souvent rejetée par la communauté Bitcoin.

L’urgence de l’adaptation cryptographique

Lors du All-In Summit 2025, Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, a lancé un avertissement direct à la communauté Bitcoin, tandis que la SEC se saisit également du sujet de la sécurité quantique.

Estimant que les progrès dans l’informatique quantique sont bien plus rapides qu’on ne le pense, il a déclaré : « je pense qu’il y a 50 % dans les cinq prochaines années pour qu’il y ait une percée quantique ».

Selon lui, l’heure n’est plus à la spéculation théorique, mais à la préparation concrète. « Nous devrions migrer le bitcoin vers un schéma de signatures résistant à la cryptographie quantique », a-t-il affirmé.

Une telle déclaration fait écho à ses inquiétudes face à l’effet cumulatif de technologies convergentes comme l’intelligence artificielle, l’optique avancée ou les nouveaux paradigmes de calcul.

Yakovenko révèle la vulnérabilité fondamentale du protocole Bitcoin face à une avancée quantique, qui pourrait remettre en cause les fondements de sa sécurité. Actuellement, les portefeuilles Bitcoin s’appuient sur l’algorithme ECDSA (Elliptic Curve Digital Signature Algorithm), dont la solidité repose sur la difficulté à résoudre le logarithme discret elliptique, un problème mathématique irréalisable pour les ordinateurs classiques.

Toutefois, voici ce qui pourrait changer si un ordinateur quantique fonctionnel voyait le jour :

  • Les clés privées pourraient être dérivées à partir des clés publiques, rendant des millions de fonds vulnérables ;
  • Les algorithmes de hachage et de signature actuels seraient obsolètes, compromettant les transactions passées et futures ;
  • Un passage à une cryptographie post-quantique nécessiterait un hard fork, une opération techniquement lourde et politiquement délicate ;
  • David Carvalho (Naoris Protocol) précise qu’un ordinateur quantique pourrait « déchirer la cryptographie du bitcoin en moins de cinq ans », si les tendances actuelles se confirment.

Cette alerte de Yakovenko sur le bitcoin n’est pas une simple spéculation. Elle s’insère dans un contexte où l’accélération technologique rend obsolètes les anciennes échéances. Pour lui, repousser l’adaptation reviendrait à sous-estimer un risque existentiel.

Un scepticisme persistant au sein de la communauté Bitcoin

Si l’avertissement d’Yakovenko a déclenché une attention certaine, il n’a pas été reçu avec la même urgence par l’ensemble de l’écosystème. Du côté des Bitcoiners historiques, le ton est beaucoup plus mesuré.

Interrogé en juin dernier, Adam Back, PDG de Blockstream et figure respectée du mouvement cypherpunk, a déclaré que les ordinateurs quantiques actuels « ne représentent pas une menace crédible pour la cryptographie du Bitcoin », tout en concédant qu’une menace future restait probable. À ses yeux, il faudrait peut-être 20 ans avant d’atteindre un niveau de danger réel. Cette temporalité tranche fortement avec celle évoquée par Yakovenko.

Samson Mow, fondateur de Jan3, reconnaît aussi un risque réel, mais juge que le calendrier est probablement encore à une décennie de devenir critique. Il a même relativisé l’impact potentiel de cette menace : « je dirais que tout le reste échouera avant que le bitcoin échoue ».

Toute modification cryptographique majeure du protocole Bitcoin impliquerait un hard fork, un changement de règles sur lequel le consensus communautaire est notoirement difficile à obtenir. Une telle opération pourrait être techniquement complexe, car la crypto phare change en profondeur.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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