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Dakar et le bitcoin : que sait-on du bitcoin au Sénégal ?

sam 11 Juin 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.

Deux noms viennent à l’esprit quand on évoque les cryptomonnaies en Afrique : d’abord la Centrafrique qui s’est rendue célèbre sur la question en donnant cours légal au bitcoin sur son territoire, et ce, sans même informer la banque centrale régionale. Ensuite Liyeplimal, la fameuse et fumeuse cryptomonnaie issue du Cameroun et dont tout le monde, Binance en premier, s’est désolidarisé pour ses allures de Ponzi.

Senegal bitcoin flag, national flag cryptocurrency concept black background

Mais, et le Sénégal dans tout cela ? Le Pays de la Téranga serait-il resté en dehors de l’économie de la blockchain à laquelle le continent commence à s’ouvrir ?

Dans cet article, nous faisons le point de l’intégration du bitcoin et des cryptomonnaies en général dans la vie des Sénégalais.

Le Sénégal, une terre de cryptomonnaie

Bien qu’il y ait peu de battage médiatique sur le sujet, le Sénégal est peut-être la porte dérobée par laquelle la cryptomonnaie pénètre le continent africain. Déjà, c’est à Dakar que la cryptomonnaie Afro a trouvé son inspiration. Comme le souligne RFI, « une cryptomonnaie lancée en 2018 et qui reprend l’idée de l’artiste sénégalais Mansour Sy Kanakassy » porte la double ambition du développement et de l’intégration panafricaine. Aujourd’hui, l’Afro est disponible sur coingecko et l’on peut y suivre son cours.

En 2019, un jeune sénégalais, Elhadji Malick Fall lance un projet de cryptomonnaie, le Labocoin. Même si aujourd’hui le projet n’a pas vraiment survécu au temps (ce qui est le sort de plusieurs projets crypto), il aura eu le mérite de la tentative.

Au-delà de ces projets, il est important que nous nous intéressions à la réceptivité des cryptomonnaies et du bitcoin, en particulier au Sénégal.

Maman Bitcoin du Sénégal

Une chose est certaine, le Sénégal n’est pas le Salvador, encore moins la République centrafricaine : le bitcoin n’y a pas cours légal. Cependant, on note ces dernières années une incursion positive de l’information sur les cryptomonnaies dans les rangs juvéniles, grâce notamment au travail acharné accompli par des personnes comme la « Maman Bitcoin du Sénégal ». Il s’agit de Bineta NGOM.

Bineta NGOM est une grande passionnée de l’écosystème des cryptomonnaies qui a découvert le bitcoin en 2017. Dans une interview qu’elle avait accordée à Cointribune en 2017, elle avait avoué qu’au départ, elle recherchait simplement une source de revenu passif pour financer un projet. Ce n’est qu’après qu’elle découvrira « l’idéologie de Bitcoin » . Depuis lors elle travaille à vulgariser l’usage du bitcoin à travers diverses initiatives qu’elle prend. Elle a créé notamment une communauté dynamique nommée Tezos Sénégal. Comme elle l’a confié à Cointribune, le but envisagé est de « constituer une communauté de développeuses et développeurs capables de travailler sur des projets blockchain à forte valeur ajoutée ».

Une chose intéressante à retenir à propos de la Maman Bitcoin de Dakar, c’est qu’en 2021, elle confiait à Cointribune qu’elle avait, parallèlement à son activité de défenseur de la cryptomonnaie, une entreprise dénommée  Bleu Comme La MER. En mars dernier, nous avons découvert qu’elle s’est appuyée « sur le bitcoin (BTC) pour lancer une plateforme décentralisée de commerce des produits de pêche. » Cela démontre une réelle utilisation du bitcoin dans la vie quotidienne des gens.

Bineta NGOM réunit aujourd’hui autour d’elles plusieurs jeunes qui, eux aussi, partagent la même passion pour la pilule orange.

En définitive, Dakar s’éveille à la cryptomonnaie, sa jeunesse en est le héraut. Les initiatives de vulgarisation sont en cours, de plus en plus de jeunes sont informés, plusieurs commencent à investir déjà sur le bitcoin. Il existe même localement des plateformes d’acquisition des cryptomonnaies. Cependant, nous invitons les investisseurs à beaucoup de prudence lorsqu’ils doivent choisir une plateforme pour investir. Ici plus qu’ailleurs, beaucoup de plateformes de trading se révèlent n’être que des scams.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.