Arthur Hayes : Les banques centrales européennes feront grimper le Bitcoin
Arthur Hayes remet une pièce dans la machine. Cette fois, sa cible n’est pas la Fed, mais la zone euro. Et son message est clair : si la BCE vacille, Bitcoin en profite.
En bref
- Arthur Hayes estime que l’instabilité financière en Europe renforce l’attrait de Bitcoin comme actif rare.
- La dette française et les dilemmes de la BCE pourraient accélérer la dilution de l’euro.
- Pour Hayes, ces tensions créent un catalyseur structurel en faveur de Bitcoin, au-delà des cycles de marché classiques.
Pourquoi la politique monétaire pourrait devenir un catalyseur inattendu
Hayes avance un mécanisme simple. Quand une banque centrale fait face à une crise de confiance, elle achète du temps avec la planche à billets. Pas par plaisir. Par nécessité. Dans ce contexte, l’euro se dilue. L’actif rare gagne mécaniquement en attractivité.
Ce raisonnement n’est pas théorique. Les épisodes de stress monétaire créent des arbitrages. Les investisseurs vendent ce qui se déprécie en termes réels. Ils se réfugient vers des actifs à offre limitée. L’or joue ce rôle depuis des décennies. Bitcoin l’endosse de plus en plus souvent lors des chocs de liquidité.
Surtout, la transmission est rapide. Politiques non conventionnelles, achats d’actifs, promesses de soutien « quoi qu’il en coûte » : tout cela nourrit la prime de rareté. À chaque tour de vis monétaire, la narration « actif dur vs monnaie papier » se renforce. Hayes ne fait qu’extrapoler cette dynamique au cas européen.
France, dette et risque systémique
Le point d’achoppement, selon Hayes, est la France. Économie clé, dette lourde, besoins de financement permanents. Une hausse des primes de risque sur la dette française mettrait la BCE face à un dilemme. Laisser le marché faire, ou monétiser. Dans les deux cas, la confiance dans l’euro serait testée.
Si la BCE choisit l’impression, l’euro se déprécie. Si elle refuse, le risque de fragmentation ressurgit. Les capitaux se protègent. Pour lui, l’issue est identique. Les bilans gonflent. La monnaie se dilue. Bitcoin en tire un avantage structurel.
Ce débat dépasse la France. Il touche l’architecture de la zone euro : une monnaie unique, des budgets multiples, une banque centrale au mandat délicat. À chaque crise périphérique, la BCE est sommée d’arbitrer entre stabilité financière et orthodoxie. Ce flou institutionnel est, en soi, une volatilité latente et un carburant narratif pour le bitcoin.
Ce que cela implique pour bitcoin et le marché
En phase de choc, Bitcoin peut chuter avec les actifs risqués. Mais si la réponse politique est l’assouplissement, la trajectoire se renverse souvent. La liquidité revient. La préférence pour les actifs rares repart. C’est ce second souffle que vise l’analyse de Hayes.
Les cycles monétaires ne changent pas en un week-end. Ils s’annoncent, se contestent, puis s’imposent. Pour un investisseur crypto, cela implique une gestion patiente : thèse claire, taille mesurée, trésorerie prête à être déployée lorsque la narration macro bascule. Les entrées échelonnées restent, ici, une discipline plus qu’une opinion.
Une hypothèse n’est pas un fait. La BCE peut surprendre. La politique budgétaire française peut pivoter. Les marchés peuvent réévaluer le risque sans panique. Dans ce scénario, le BTC progresse moins par « crise » que par « adoption » : infrastructures, produits régulés, flux institutionnels. L’un n’exclut pas l’autre. Mais confondre catalyseur et certitude reste la meilleure façon de se brûler.
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Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.
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