BCE : La vraie responsable de la dette ?
Fitch a abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+, principalement à cause de l’instabilité gouvernementale et des difficultés à réduire le déficit public. Cette situation révèle l’échec du gouvernement français, mais aussi des interventions massives de la Banque centrale européenne (BCE).
En bref
- Fitch a abaissé la note souveraine de la France, de AA- à A+, en raison de l’instabilité gouvernementale et des difficultés à réduire le déficit public.
- La dette française atteint 114 % du PIB.
- La BCE a créé des incitations perverses avec ses taux négatifs et ses programmes d’achat d’obligations.
Une dette française qui inquiète les marchés
Bayrou est tombé, mais la dette française continue de se creuser et d’inquiéter les marchés.
Le risque de défaut sur cinq ans a bondi de 20 % en douze mois. Ce risque se mesure généralement via le prix des CDS (Credit Default Swaps) et les taux souverains.
Plus alarmant encore, le rendement des obligations françaises à deux ans dépasse celui de l’Espagne et de la Grèce.
Cette inversion des primes de risque illustre parfaitement l’ampleur de la crise. La France, autrefois modèle de stabilité fiscale européenne, paie aujourd’hui plus cher sa dette que des pays considérés comme plus fragiles. C’est un renversement historique !
Enfin, les engagements de retraite non provisionnés représentent des milliers de milliards d’euros et ternissent encore un peu plus le tableau français.
La BCE, complice de l’irresponsabilité budgétaire
La Banque centrale européenne porte une responsabilité majeure dans cette dérive. Ses taux directeurs sont passés de plus de 4 % en 2008 à un territoire négatif pendant des années. Cette politique accommodante a supprimé tout mécanisme disciplinaire en matière budgétaire.
Les programmes d’achat d’obligations comme le PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) et l’OMT (Opérations monétaires sur titres) ont saturé les marchés obligataires. Ils ont créé un effet d’éviction massif pénalisant le crédit aux familles et entreprises. En parallèle, ils ont masqué les problèmes de solvabilité des États européens.
L’outil anti-fragmentation de la BCE a encore aggravé cette situation. En promettant des interventions illimitées, la BCE rassure les marchés qu’elle soutiendra la dette souveraine à n’importe quel prix. Cette garantie implicite dilue complètement la discipline que les primes de risque imposaient autrefois aux gouvernements dépensiers.
Les pertes latentes de la BCE sur ses programmes d’achat atteignent plusieurs centaines de milliards d’euros, ce qui illustre l’ampleur de cette monétisation déguisée de la dette.
La BCE a accéléré la zombification de l’Europe
L’Union européenne a réduit ses émissions sans aucune croissance économique. Contrairement aux États-Unis qui combinent réduction des émissions et croissance, l’Europe sacrifie sa compétitivité.
L’écart de productivité avec les États-Unis ne cesse de se creuser. Cette différence explique 72 % de l’écart de PIB par habitant. En subventionnant les activités peu productives et en pénalisant fiscalement les secteurs à haute valeur ajoutée comme la technologie, l’UE détruit méthodiquement sa base productive.
Le déclin technologique européen est frappant. Les fonds de capital-risque levés aux États-Unis représentent 3,2 fois ceux de l’UE. Les investissements en capital-risque dans les start-ups atteignent 2,3 fois le niveau européen. Cette faiblesse de l’innovation condamne l’Europe au décrochage.
Les projections de croissance à long terme de la BCE sont passées de 2,6 % à des niveaux bien inférieurs. Cette révision constante à la baisse traduit l’inefficacité des politiques interventionnistes européennes.
L’euro numérique sursaut ou désir de la BCE de tout contrôler ?
Face à cette perte de compétitivité, les autorités européennes préparent leur riposte : l’euro numérique. Officiellement destiné à moderniser les paiements, cet outil constitue en réalité un instrument de contrôle sans précédent.
L’euro numérique permettra aux autorités de surveiller toutes les transactions en temps réel. Contrairement aux systèmes électroniques actuels, les données seront directement accessibles aux gouvernements et à la banque centrale. Cette surveillance généralisée déguisée en progrès technologique menace fondamentalement les libertés individuelles.
Le caractère programmable de cette monnaie numérique autorise les autorités à créer ou détruire de la masse monétaire selon leurs besoins. Elle permet également de récompenser ou pénaliser les comportements jugés conformes ou non aux objectifs politiques.
Cette centralisation monétaire extrême vise à maintenir le monopole étatique de la monnaie face à la défiance croissante des citoyens et au développement d’alternatives non censurables comme bitcoin. L’euro numérique constitue donc, non pas une innovation financière souhaitable, mais l’ultime tentative de préserver un système économique dysfonctionnel par la contrainte technologique.
La BCE porte une responsabilité écrasante dans la crise de la dette française actuelle. Ses politiques accommodantes ont supprimé les mécanismes naturels de discipline budgétaire et encouragé l’irresponsabilité fiscale des États membres. Les gouvernements européens, assurés d’un financement bon marché, n’ont plus aucune incitation à réformer leurs budgets. Devant la situation de zombification de l’Europe, l’euro numérique constitue aujourd’hui l’ultime tentative de la BCE pour maintenir son contrôle face à cette crise de confiance. Cette fuite en avant technologique ne résoudra aucun problème structurel et risque de compromettre définitivement la crédibilité de l’euro comme monnaie de réserve mondiale. Des alternatives comme bitcoin pourraient alors s’imposer pour préserver son épargne du contrôle étatique généralisé.
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