Bitcoin : Baisse historique de la difficulté de minage

Cela faisait longtemps que les mineurs de Bitcoin n’avaient pas été surpris par un tel ajustement de la difficulté de minage.

Qu’est-ce que la difficulté de minage ?

Le protocole Bitcoin ajuste régulièrement la difficulté à miner des blocs de transactions. Tous les 2 016 blocs pour être précis, soit toutes les deux semaines en temps normal.

Ce recalibrage (« difficulty adjustment » en anglais) vise à s’assurer que les blocs soient minés toutes les 10 minutes environ, quelle que soit l’évolution du nombre de mineurs.

Si davantage de mineurs rejoignent le réseau, la difficulté s’ajuste à la hausse afin de ralentir la production de blocs. Et vice versa. Si des mineurs quittent le réseau, la difficulté s’ajuste à la baisse pour accélérer la production de blocs et revenir au rythme d’un bloc toutes les dix minutes.

« Miner » signifie faire varier frénétiquement un nonce (c’est-à-dire un nombre arbitraire) qui, une fois haché par l’algorithme cryptographique SHA-256 avec les transactions du bloc, produit un hash.

Ce hash est concrètement un nombre. « Miner un bloc » consiste à trouver, par essais et erreurs, un nombre inférieur à une valeur cible. C’est cette valeur cible qui est ajustée tous les 2 016 blocs, en fonction du temps qu’il a fallu pour miner les 2 016 blocs précédents.

Par exemple, si les derniers 2016 blocs ont été minés en plus de 20 160 minutes, le nombre cible sera modifié pour ralentir le rythme auquel les mineurs parviennent à miner des blocs. Et ainsi de suite.

Il faut en moyenne 480 000 milliards de milliards d’essais (hashrate) pour miner un bloc et recevoir la récompense de 3.125 BTC. Dans notre exemple, cela signifie qu’il faudra en moyenne moins d’essais pour trouver un bloc.

Le 29 juin dernier, l’ajustement fut de 7,50 %. Nous n’avions plus vu un tel recalibrage depuis plusieurs années.

Pourquoi ?

Il s’agit du plus violent ajustement depuis le fameux « ban » de 2021, lorsque les autorités chinoises avaient brutalement forcé de nombreux mineurs à fermer boutique. L’ajustement fut à l’époque de 28 %.

En cause, l’effondrement du hashrate de 175 EH à 85 EH. Dit autrement, plus de 50 % des mineurs étaient chinois en 2021. Cette fois-ci, la baisse du hashrate fut plus modeste. Nous sommes passés de 942 exaHash à 782 EH.

Certains ont mis cet ajustement sur le compte des bombardements des centrales nucléaires iraniennes. L’Iran étant déconnecté du réseau SWIFT, le pays utilise depuis plusieurs années le bitcoin pour régler ses importations. Peut-être est-ce une partie de l’explication.

Il semblerait toutefois que la baisse du hashrate soit surtout liée au programme d’effacement des mineurs texans. Explication :

Le Texas s’est rendu compte que les mineurs de Bitcoin permettent aux énergéticiens de lisser les pics de consommation impromptus, pendant les vagues de chaleur par exemple.

Il est en effet difficile d’anticiper la demande d’énergie lors des heures les plus chaudes de l’été ou les plus froides de l’hiver. Il en résulte qu’il faut garder des centrales de pointe au cas où. Des centrales qui restent à l’arrêt la plupart du temps et qui ont un coût.

L’idée est de remplacer ces centrales de pointe par des mineurs de Bitcoin qui ont l’avantage de pouvoir rendre de la puissance au réseau de manière instantanée et aussi longtemps que nécessaire.

La récente baisse du hashrate tient au fait que les températures aux États-Unis étaient de 5 à 8 °C au-dessus des moyennes. Et avec environ 40 % de la puissance de calcul (hashrate) située aux États-Unis, il n’est pas surprenant d’observer une baisse du hashrate.

Bitcoin, le fusible de luxe

Les mineurs se distinguent par leur capacité unique à consommer une charge de base élevée et s’effacer durant les pics. Y a-t-il quelqu’un chez RTE (Réseau de transport électrique français) qui planche sur le sujet ?

L’équilibre du réseau électrique par la demande est essentiel pour accommoder à moindre coût l’essor des énergies intermittentes et le casse-tête qu’elles représentent.

La présence de mineurs élimine les risques de pannes et réduit le coût de l’énergie en offrant un débouché pour les énergies intermittentes autrement subventionnées. Et ne parlons pas des centrales nucléaires que l’on abîme pour accommoder le solaire et l’éolien.

Le Bitcoin est une variable d’ajustement par la demande qui rend service à tout le monde. Il est une formidable solution de délestage pour équilibrer en temps réel la demande et la production d’électricité.

Plus de 57 % des mineurs texans se sont effacés sur demande en 2023. Ils ont rendu un total de 888 GWh au réseau. Cette symbiose marche si bien que le gestionnaire du réseau a finalement annulé la construction de plusieurs centrales de pointe. Et cela grâce aux 3 GW que les mineurs peuvent rendre à tout instant.

En France, les députés continuent d’ignorer les appels du pied pour miner grâce aux centrales nucléaires. Autre aberration, les mineurs norvégiens seraient sur la sellette alors que le nord du pays croule sous les excédents d’énergie hydraulique.

Finissons en ajoutant que la chaleur produite par l’industrie du bitcoin peut également se recycler. De nombreux projets sont en cours, notamment dans les pays scandinaves :

Cerise sur le gâteau, l’industrie du Bitcoin est la plus verte au monde, à plus de 52 %, en constante augmentation. La raison étant que l’électricité la moins chère provient des ENR.

Ne manquez pas notre article : Pas de blackout avec des mineurs de Bitcoin !