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Bitcoin - Semaine 41

mar 11 Oct 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Guerre, envolée du prix du baril, planche à billets, hyperinflation… Face au chaos ambiant, Bitcoin semble enfin tirer son épingle du jeu.

Bitcoin, BTC, Crypto

Bitcoin – bilan du troisième trimestre

Après avoir abandonné 58 % au cours du second trimestre, le bitcoin s’est relevé de 4 % au T3.

Sa capitalisation de marché atteignait 383 milliards de dollars fin septembre. Soit 38 % de l’ensemble du marché. Il reste donc 62 % de shitcoins amenés à se passer de mode..

Les volumes d’échange journaliers ont sombré de 44 %, mais la frêle appréciation de 4 % fait du BTC l’investissement le plus performant des trois derniers mois.

Florilège des performances des autres actifs :

  • Métaux précieux : 1.3 %
  • Or : -2.9 %
  • Marché obligataire US : -4.2 %
  • Titres de dette à 10 ans US : -4.7 %
  • Titres de dette de multinationale : -6 %
  • Bourse européenne : -9.7 %
  • Bourse US : -9.3 %
  • Matières premières : -7.5 %
  • Immobilier : – 13 %

Le grand gagnant fut toutefois le dollar. Le billet vert s’est apprécié de 6.5 % face à l’euro. A contrario, la paire GBP/USD s’est effondrée, perdant plus de 22 % au cours des neuf derniers mois.

C’est l’hécatombe du côté les marchés traditionnels, plombés par l’inflation et le resserrement monétaire de la FED. La bonne tenue du Bitcoin contraste et NYDIG pense même que 17 500 $ sera le « bottom de ce cycle ».

La firme new-yorkaise rappelle dans son rapport trimestriel que « le bitcoin est passé par quatre cycles de prix majeurs, chacun d’entre eux s’étant caractérisé par une hausse parabolique des prix suivie d’une forte baisse ».

Le graphique suivant illustre la durée et la sévérité du drawdown actuel (74,5 % par rapport à l’ATH) par rapport à ceux des cycles précédents :

« Ce cycle ne se répétera peut-être pas exactement, mais l’histoire rime souvent dans le monde de la crypto »

A quand le bull run ? Qui sait… Il est toutefois fort possible que la baisse de confiance dans les nations souveraines et les banques centrales puisse bientôt servir de catalyseur. Pour NYDIG, les récentes actions de la banque d’Angleterre sont révélatrices :

« Investisseurs et citoyens pourraient perdre de plus en plus confiance dans les élus et les banques centrales à mesure que le marasme économique mondial se poursuit ».

La vieille dame double déjà la mise

Pour rappel, fin septembre, le chancelier de l’Échiquier britannique Kwasi Kwarteng dévoilait des réductions d’impôts pour les riches (45 milliards £). Cette politique, alliée à l’explosion des déficits publics (bouclier énergie), a provoqué une chute vertigineuse de la valeur des gilts (obligations d’État britanniques) dont dépendent les pensions de retraite…

« Les obligations d’État britanniques à long terme ont affiché un rendement total de -52,3 % depuis décembre 2021. Une décennie entière de gains effacée. »

Si bien que la Banque d’Angleterre s’est vue forcée de ressortir sa planche à billets. Et les taux d’emprunt du gouvernement britannique continuant de grimper, la BoE a déjà doublé la mise en achetant chaque jour pour 10 milliards £ de gilts.

Ce mini QE de 65 milliards de livres est supposé se terminer vendredi. Et après ? Well… Les fonds de pensions réclament déjà que l’on imprime jusqu’au 31 octobre. Soit environ 110 milliards de plus, ce qui représenterait 20 % de tout l’argent injecté via les QE depuis 2008…

L’Europe n’est pas en reste. La France vient par exemple d’annoncer 100 milliards pour son bouclier énergie. Les taux d’emprunt français, allemands, Italiens et espagnols atteignent des niveaux que nous n’avions plus vus depuis la crise de la dette 2012-2014.

Les temps sont troubles et ces milliards imprimés à la va-vite risquent fort d’ébranler la confiance dans les banques centrales, la monnaie fiat et les politiques européens va-t-en-guerre.

Bien que tout ne soit pas encore évident pour tout le monde, beaucoup ont l’intuition que la fuite en avant s’accélère. La population s’éveillera tôt ou tard aux limites de la croissance (pic pétrolier) et de la dette.

« S’il y a une échappatoire, elle sera utilisée » – Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne [à propos du Bitcoin]. La BCE imitera très bientôt la Bank of England, alors échappez-vous…

La vraie monnaie, c’est le joule

La réaction des États-Unis à la décision de l’OPEP+ d’abaisser sa production de pétrole ne s’est pas faite attendre. La Maison Blanche accuse le cartel de « s’aligner sur la Russie ».

Ce qui est probablement vrai. Le prince MLS n’a pas oublié que Joe Biden avait juré pendant sa campagne de faire du royaume un « paria » (affaire khashoggi).

Peut-être aussi que l’Arabie Saoudite estime qu’il est temps de revoir ses alliances et d’abandonner le pétrodollar. Après tout, ses plus gros clients que sont la Chine et l’Inde seraient plus qu’heureux d’acheter l’or noir en yuans et roupies.

La dernière fois que l’Arabie saoudite a défié les États-Unis remonte au début des années 1970. À l’époque, Riyad provoqua un choc pétrolier pour inciter Washington à stopper la colonisation de la Palestine par Israël.

Mais au bout du bout, le roi Faisal bin Abdulaziz Al Saud sera assassiné et les Américains imposeront au royaume de vendre son pétrole uniquement en dollar. Ce fut la naissance du fameux « pétrodollar ». Une sale histoire

Cette semaine, un sénateur démocrate de premier plan a riposté en proposant de bloquer toutes les ventes d’armes à l’Arabie saoudite.

« En tant que président de la commission sénatoriale des relations étrangères, je ne donnerai mon feu vert à aucune coopération avec Riyad tant que le royaume n’aura pas réévalué sa position vis-à-vis de la guerre en Ukraine », a déclaré le sénateur Menendez dans une déclaration obtenue par POLITICO. « Trop, c’est trop ».

L’horizon se dégage pour la future monnaie de réserve internationale par excellence : Bitcoin. En outre, l’hyperinflation guette si l’énergie continue d’être utilisée comme une arme. De quoi achever de convaincre des millions d’hésitants que leur épargne ferait mieux d’être investie dans le Bitcoin.

Résumé du rapport hebdomadaire On-Chain de Glassnode

Conclusion du rapport similaire à celle de NYDIG :

« Plusieurs métriques indiquent que le bottom est derrière nous. Nous observons de nombreuses similitudes avec les bottoms des cycles précédents. »

Quant au timing du bull run, Glassnode estime que « si l’histoire se répète, il faudra patienter encore plusieurs mois ».

Parmi les nombreux graphiques proposés, le suivant montre les retraits de BTC des exchanges par les whales. On constate que ça frétille ces dernières semaines. Ce qui est bon signe puisque les migrations de whales préfigurent toujours les bull runs.

Bitcoin : whales deposits and withddrawal volumes from exchanges

Parmi les informations intéressantes du rapport, notons que « 50 % des BTC en circulation affichent un gain latent ». Par ailleurs, « 3,7 millions de bitcoins n’ont pas bougé depuis au moins sept ans ».

Hodl! Google vient juste d’accepter le Bitcoin…

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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