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Bitcoin : Semaine 42

mar 18 Oct 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus d’une cessation complète des relations internationales et de l’hyperinflation. Et pourtant, le bitcoin s’accroche au plancher.

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Les nouvelles du front

Le sabotage des gazoducs sous-marins et du pont de Crimée ont torpillé d’éventuels retours à la table des négociations. Moscou livre désormais une guerre totale à l’Ukraine et un nouveau front pourrait bientôt s’ouvrir au nord de Kiev.

Le général Sergueï Surovikine qui supervise les hostilités n’y est pas allé par quatre chemins :

« Je ne suis plus disposé à sacrifier des soldats russes dans une guérilla contre des hordes sauvages de fanatiques armés par l’OTAN. Nous avons suffisamment de forces et moyens techniques pour conduire l’Ukraine à une capitulation totale. »

En réponse, le commissaire européen aux affaires étrangères Josep Borrell a promis d’augmenter l’aide militaire de l’UE à 3,1 milliards d’euros et de former les militaires ukrainiens [2000 en France].

Les récents bombardements russes « n’ébranleront pas notre détermination, ils ne feront que la renforcer », a-t-il déclaré du haut de sa tour d’ivoire bruxelloise.

Le président Zelensky a lancé pour sa part ce mardi qu’il n’y a « pas de place pour des négociations avec Poutine ». Cette bravade intervient alors que l’armée russe vient de détruire une bonne partie des infrastructures énergétiques ukrainiennes, ce que Moscou s’était abstenu de faire jusqu’à présent.

De nombreuses villes, dont la capitale Kiev, seront sans eau ni électricité cet hiver.

« Deux explosions filmées à Kiev. Deux quartiers de Kiev ont été privés d’électricité et d’eau courante.
Certains médias affirment que les autorités préparent les habitants au fait qu’ils pourraient être privés d’électricité pendant un certain temps.
»

Le président russe a déclaré que « la Russie pourrait livrer environ 27 milliards de mètres cubes de gaz [via Nord Stream II] ». « La balle est dans le camp de l’Union européenne, si elle le souhaite ».

Non merci. Le vieux continent a choisi de s’aligner sur la politique étrangère américaine et de flirter avec la troisième guerre mondiale.

Les politiques européen préfèrent l’hyperinflation, des années de récession, et se retrouver captifs du gaz des États-Unis, bien heureux de pouvoir nous vendre leurs surplus cinq à six fois plus cher que le gaz de Sibérie.

Au grand dam de Bruno Le Maire, celui-là même qui voulait « provoquer l’effondrement de l’économie russe », et qui aujourd’hui s’offusque de se faire racketter par l’oncle Sam :

L’Europe s’est gentiment fait rouler dans la farine par les Américains. Son industrie va s’atrophier et il faudra dire en plus merci pour le gaz vendu à prix d’or.

M. Biden fera tout pour envenimer la situation, même au prix de la destruction de l’Ukraine. En face, le Kremlin n’acceptera rien d’autre qu’un gouvernement neutre à Kiev, la dénazification du pays et l’annexion des régions russophones.

En somme, nous allons au devant de pénuries et d’une inflation de plus en plus forte. Ce qui en retour incitera de plus en plus de monde à convertir une partie de ses euros en bitcoins.

Et maintenant l’inflation de l’électronique ?

Beaucoup ne savent pas que les États-Unis ont lâché une bombe sur la Chine la semaine passée. Tous les ingénieurs américains travaillant dans l’industrie chinoise des semi-conducteurs et des cartes mémoires ont dû choisir entre quitter leur emploi et perdre la citoyenneté américaine.

Le but étant de freiner les avancées chinoises en matière d’intelligence artificielle, de supercalculateurs et d’armement. In fine, il s’agit évidemment de provoquer un changement de régime.

Cela dit, les firmes américaines contrôlent seulement 10 % du marché. Les poids lourds du semi-conducteur sont désormais le taïwanais TSMC et le coréen Samsung.

Néanmoins, ces deux pays sont alliés aux États-Unis et ne se feront probablement pas prier pour cesser de vendre des semi-conducteurs de dernière génération à la Chine qui pourra continuer à construire des choses basiques comme des lave-linges.

Le laquais européen n’est pas en reste. Le néerlandais ASML compte aussi se plier à cet embargo électronique. ASML (Advanced Semi-conductor Materials Lithography) est la seule entreprise au monde à construire des machines de lithographie dans l’ultraviolet extrême indispensables à la fabrication des meilleurs semi-conducteurs.

Les semi-conducteurs sont le talon d’Achille de l’Empire du Milieu. Il en a importé 369 milliards d’unités de janvier à août. Ces importations ont coûté 277 milliards de dollars, soit davantage que les importations de pétrole.

Il faut toutefois préciser que la Chine contrôle près de 20 % du marché. Certes, nous sommes loin des puces en 3 nm de Samsung. Sans parler de TSMC qui vise 1.4 nm d’ici à cinq ans. Mais Shanghai produit de façon industrielle des semi-conducteurs en 14 nanomètres.

Par ailleurs, la firme SMIC basée à Shanghai semble avoir maîtrisé la fabrication des puces en 7 nm. Elles sont notamment utilisées dans les machines de mining de bitcoin MinerVa.

[Sept nanomètres… C’est aussi bien que l’Américain Intel, même si les volumes de production restent faibles et que nous comparons peut-être des oranges avec des bananes. En effet, ce qu’Intel appelle 10nm est par exemple légèrement meilleur que ce que TSMC appelle 7nm en terme de densité de transistors.]

Rappelons également que la Chine maîtrise plus de 90 % du raffinage de terres rares, cruciales dans la haute technologie. Un avion de chasse F-35 a besoin de 417 kg de matériaux contenant des terres rares. Dit autrement, chacun se tient par la barbichette.

Tout cela signifie davantage de sanctions et de perturbations des chaînes d’approvisionnement potentiellement vitales à long terme. Si vous pensiez que la guerre avec la Russie est inflationniste, la pénurie de semi-conducteurs sera encore pire.

Surtout si la Chine décidait en représailles d’envahir Taïwan…

Malheureusement, ce début de déglobalisation pointe vers plus d’inflation, ce qui fera tôt ou tard les affaires du bitcoin.

« Toutes les routes mènent au Bitcoin », comme l’a justement déclaré Greg Foss à la conférence Bitcoin Amsterdam.

Résumé de l’analyse hebdomadaire On-Chain de Glassnode

L’essentiel de l’analyse de cette semaine s’est basée sur le marché des Futures. Notons simplement que les volumes d’échange sur ce marché sont assez bas (24 milliards de dollars par jour tout de même).

Nous sommes de retour sur des niveaux observés pour la dernière fois en décembre 2020, juste avant le dernier cycle haussier nous ayant emmené jusqu’à 67 000 $ :

Bitcoin : Future volumes

Glassnode anticipe de la volatilité à venir, avec potentiellement un « breakout » à la clé…

Terminons en disant que le bear Nassim Nicholas Taleb a clôturé son short. Il y a des signes qui ne trompent pas. Bottom is in…

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Nicolas T.

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