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Bitcoin - semaine 45, spécial FED

mar 01 Nov 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Est-ce que la FED imitera la BCE en suggérant un ralentissement de la hausse des taux ? Serait-ce une occasion pour le Bitcoin de sortir de son range ?

FED

Rendez-vous avec la FED mercredi

La banque centrale américaine n’a jamais remonté ses taux de manière aussi agressive en 109 ans d’existence. Et cela ne se fait pas sans heurts.

Les rendements sur le marché de la dette du gouvernement US (24 000 milliards) connaissent de puissantes fluctuations. La valeur totale des obligations est en baisse de 23 %. Du jamais vu depuis 1786 ! Nous entrons dans un nouveau monde…

Rendements obligation à 10 ans US

Le Wall Street Journal rapporte que « les grandes banques et les grands fonds d’investissement, qui ont longtemps été des acheteurs importants, sont en retrait ».

Andrew Kreicher, directeur chez Wells Fargo, a déclaré que « la liquidité des titres de dette US est à peu près la pire qu’il ait vu sur une période si prolongée ».

Pour Jim Caron, de chez Morgan Stanley, « si le marché du Trésor US ne fonctionne pas, rien ne fonctionne ». Les fonds d’investissement « comptent sur la facilité de vendre les bons du Trésor US pour obtenir des liquidités rapides afin de pouvoir rapidement payer les appels de marge », a-t-il déclaré.

Pourquoi tant de tensions sur la dette US ?

L’une des nombreuses raisons est le gel des 300 milliards de dollars que la banque centrale russe avait placé dans la dette US.

Et si l’oncle Sam prévoyait de ne rembourser personne ? De quoi faire réfléchir les banques centrales étrangères qui possèdent pour 7 000 milliards de dollars de dette américaine…

Cela dit, la raison principale est l’inflation qui force la Federal Reserve à remonter ses taux. Sans parler du fait que la FED a entamé le processus de réduction de son bilan de 9 000 milliards de dollars.

La FED ne vend pas les dettes qu’elle détient. Mais elle a cessé de réinvestir l’argent provenant de ses titres de dette qui arrivent à échéance. La FED réduit actuellement son bilan à hauteur de 95 milliards de dollars par mois. Soit une baisse d’environ 1 % par mois.

La BCE pourrait pour sa part attendre 2024. Plus d’informations ICI. La BoE, qui devait être la première banque centrale à vendre des obligations, a déclenché une minicrise le mois dernier.

Mais la vieille dame va remettre le couvert cette semaine, mettant ainsi fin à 13 ans de QE (838 milliards £ de dette achetée). Six petits milliards de livres sterling devraient être vendus d’ici à la fin de l’année. Wait and see…

balance sheets of central banks
Projection de la réduction des bilans des principales banques centrales si tout se passe comme prévu (La FED a essayé de réduire son bilan en 2018 avant de devoir rapidement faire marche arrière…)

FED’s Pivot ?

En attendant de voir comment le marché londonien va réagir, les projecteurs se tournent vers la FED. Il se dit que Jérôme Powell pourrait suggérer que les hausses de taux à venir seront moins rudes. Le fameux « pivot ».

Compte tenu de l’intensité des pressions inflationnistes, peu de choses sont susceptibles de dissuader la Fed de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire. Toutefois, certains scénarios existent.

Par exemple, une rupture grave dans les échanges de titres de dette US. Ce qui est loin d’être impensable. Une aggravation des tensions géopolitiques alliée à la raréfaction énergétique pourrait facilement forcer la FED à ressortir sa planche à billets.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois que le S&P 500 et l’obligation du Trésor à 10 ans US baissent tous deux de plus de 10 % sur une année. Nous entrons dans des eaux inexplorées.

Arrivons-nous au bout d’un système ? Les limites physiques de la croissance vont-elles inciter les investisseurs à quitter le marché des dettes pour se réfugier dans la valeur refuge nommée bitcoin ? Cela fait beaucoup, beaucoup d’argent…

Le BTC pourrait s’apprécier si Jérôme Powell laisse à penser que les taux vont bientôt cesser de monter malgré l’inflation qui continue de grimper.

Les mineurs de bitcoins dans la tourmente

D’après la banque Morgan Stanley, 78 % de l’ensemble des BTC n’ont pas bougé depuis plus de six mois. Un record. Les bitcoiners sont là pour le long terme.

Les mineurs de bitcoins aussi, mais malheureusement, certains sont pris à la gorge. La hausse du prix de l’électricité, la baisse de la valeur du bitcoin et l’arrivée de nouvelles machines toujours plus efficientes sur le marché font des ravages.

Le plus grand mineur au monde, Core Scientific, en a fait les frais. La firme est au bord de la faillite. Malgré ses économies d’échelle liées à sa puissance de 22,5 millions de TH par seconde (soit l’équivalent de 200 000 antminers S19 Pro, ou encore 7 % du hashrate total), Core n’arrive pas à joindre les deux bouts.

Le 27 octobre, la firme accusait une dette d’un milliard de dollars. La firme a déjà bradé ses réserves de BTC et pourrait déposer le bilan dès ce mois-ci.

Le mineur Argo a également vu sa valeur boursière s’effondrer de plus de 70 % vendredi dernier. Le mineur londonien, installé au Texas ainsi qu’au Canada (Hydroélectricité), a, lui aussi, bradé beaucoup plus de BTC que ses concurrents au cours des derniers mois.

Bref, le bear market commence à se faire long pour les mineurs qui n’ont pas fait l’effort d’aller chercher l’électricité la moins chère.

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Après Fidelity, BNY Melon, et bien d’autres, c’est au tour du fonds Apollo de profiter de la faiblesse du bitcoin pour en proposer à ses clients. En sachant que ce fonds sulfureux de 500 milliards $ gérait au départ les retraites des employés de la CIA…

Résumé de l’analyse hebdomadaire On-Chain de Glassnode

Parmi les graphiques du rapport, le suivant est très intéressant. Il permet de visualiser sur quels niveaux de prix l’ensemble des BTC ont été obtenus.

Nous pouvons y observer que 20 % des BTC (en rouge) ont changé de mains entre 16 000 $ et 22 000 $. Pour Glassnode, ce graphique « indique certainement qu’une base de hodlers résilients accumule activement dans cette zone » :

FED

GN note par ailleurs que 56 % des BTC affichent un profit latent et qu’il faudrait que BTC/USD « regagne 21 700 $ pour éventuellement signaler une reprise de la hausse ».

En conclusion, GN note que « la demande n’est pas encore de retour » et qu’il faudra probablement que le bottom actuel dure encore un peu avant de découvrir le prochain bull run.

À moins que la FED ne s’en charge plus rapidement que prévu.

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Nicolas T.

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