BlackRock investit 99,5 M$ dans Bitcoin et Ethereum via Coinbase

Le géant de la gestion d’actifs BlackRock poursuit son offensive sur les cryptos. L’entreprise vient d’acquérir pour 99,5 millions de dollars de bitcoin et d’Ethereum auprès de Coinbase, franchissant ainsi une nouvelle étape dans le rapprochement entre finance traditionnelle et actifs numériques.

Un investissement stratégique qui confirme une tendance de fond

BlackRock, première société de gestion d’actifs au monde, a effectué un achat massif auprès de Coinbase : 567 bitcoins pour environ 65 millions de dollars et 8 238 ethers pour 34 millions de dollars. Cette transaction de 99,5 millions de dollars intervient dans un contexte où les institutions financières traditionnelles multiplient leurs positions sur les actifs numériques.

L’opération ne constitue pas un coup d’essai. Elle s’inscrit dans la continuité du succès fulgurant de l’ETF iShares Bitcoin Trust (IBIT) lancé par BlackRock, qui a attiré 28,1 milliards de dollars en 2025. 

Ce fonds détient aujourd’hui 92,66 milliards de dollars d’actifs, représentant environ 4 % de l’offre totale de Bitcoin. Sans l’IBIT, les flux nets vers les ETF Bitcoin seraient même négatifs cette année.

Cette acquisition directe renforce la crédibilité des cryptomonnaies auprès des investisseurs conservateurs. En choisissant Coinbase comme plateforme d’achat, BlackRock envoie également un message sur l’importance des infrastructures réglementées pour sécuriser les transactions institutionnelles.

Le timing de cet investissement mérite attention. Avec le ralentissement de l’inflation et les perspectives de baisse des taux directeurs par les banques centrales, les capitaux commencent à se redéployer vers des alternatives numériques offrant un potentiel de croissance supérieur aux actifs traditionnels.

Bitcoin et Ethereum, les piliers incontournables de l’adoption institutionnelle

Pourquoi BlackRock privilégie-t-il exclusivement bitcoin et Ethereum ? La réponse tient à trois facteurs essentiels : la liquidité, la stabilité relative et l’utilité économique de ces deux cryptos.

Le bitcoin s’est imposé comme « l’or numérique », une réserve de valeur reconnue même par les institutions les plus conservatrices. Ethereum, de son côté, offre bien plus qu’une monnaie : sa blockchain héberge les contrats intelligents qui alimentent la finance décentralisée (DeFi) et la tokenisation des actifs. 

Cette complémentarité explique pourquoi les deux actifs représentent systématiquement le cœur des allocations institutionnelles en cryptomonnaies.

Jamie Elkaleh, directeur marketing chez Bitget Wallet, analyse cette évolution : 

L’accélération de la demande institutionnelle en bitcoins témoigne d’une infrastructure en pleine maturation. À mesure que les grands investisseurs et les dépositaires jouent un rôle plus important, la décentralisation évolue vers des modèles hybrides, où la transparence de la chaîne coexiste avec une conservation réglementée hors chaîne.

L’acquisition de BlackRock illustre parfaitement cette préférence stratégique. Pendant que de nouveaux projets émergent quotidiennement, les institutions continuent de concentrer leurs capitaux sur les blockchains éprouvées. 

Les chiffres confirment cette tendance. Les ETF Bitcoin et Ethereum captent l’essentiel des flux, laissant peu de place aux altcoins malgré leurs promesses.

Cette stratégie prudente reflète également les anticipations macroéconomiques de BlackRock. Face à un environnement économique incertain, le groupe mise sur des actifs liquides pouvant être cédés rapidement si nécessaire. Bitcoin et Ethereum offrent cette flexibilité que les tokens de niche ne peuvent garantir.

En somme, l’impact de BlackRock dépasse la simple accumulation d’actifs. Avec 60 % des parts de marché des ETF Bitcoin américains, l’entreprise influence directement la perception institutionnelle des cryptos. Sa présence rassure notamment les investisseurs hésitants et légitime progressivement le secteur auprès de Wall Street. Sans BlackRock, l’écosystème crypto manquerait cruellement de cette crédibilité institutionnelle.