BlackRock veut prendre toute votre épargne
Larry Fink, PDG de BlackRock, a récemment publié un article révélateur dans le Financial Times sur sa vision de la « mondialisation 2.0 ». Cette nouvelle approche vise à diriger l’épargne des citoyens vers des investissements dans les infrastructures locales, sous la houlette de gestionnaires d’actifs comme BlackRock.
En bref
- BlackRock prône une « mondialisation 2.0 » pour rediriger l’épargne des citoyens vers les infrastructures locales.
- L’objectif réel serait de privatiser les infrastructures mondiales tout en servant l’agenda ESG.
- Les épargnants risquent de voir leurs capitaux bloqués dans des actifs illiquides pendant des années.
La mondialisation 2.0 selon BlackRock
Larry Fink, le CEO de BlackRock reconnaît, que la première mondialisation a engendré de multiples problèmes. L’accroissement des inégalités de richesse figure en tête de liste. Cependant, sa solution pourrait aggraver la situation plutôt que l’améliorer.
Le PDG de BlackRock critique le nationalisme économique actuel, notamment les droits de douane de Trump. Il considère ces mesures comme une réponse inadéquate aux problèmes de la mondialisation. Ainsi, il plaide pour une approche différente combinant marchés ouverts, bénéfices nationaux et protection des travailleurs à l’échelle locale.
Sa définition de la mondialisation révèle ses intentions : « Avec la mondialisation, l’argent court souvent après les rendements à l’international sans nécessairement bénéficier aux populations locales. » Par conséquent, sa solution consiste à diriger l’épargne des citoyens vers les entreprises et infrastructures locales. Cette approche permettrait théoriquement aux populations locales d’en bénéficier directement.
Le plan BlackRock pour accaparer votre épargne
La stratégie de BlackRock repose sur plusieurs piliers fondamentaux. Le premier consiste à aider davantage de personnes à devenir investisseurs. Larry Fink prend l’exemple du Japon, où les modifications fiscales encouragent désormais plus d’investissements pour la retraite.
L’inscription automatique aux fonds de pension constitue l’élément central du dispositif. Maria Louise Albuquerque, architecte de l’Union de l’Épargne Européenne, a révélé que tous les travailleurs européens cotiseraient par défaut à ces fonds. Or, ces fonds de pension sont généralement gérés par des gestionnaires d’actifs comme BlackRock.
En Europe, Larry réitère la même opinion que les élites : les Européens épargnent beaucoup mais n’investissent pas en Europe. Il impute cela à l’absence de marchés de capitaux unifiés. Ainsi, il déclare : « Si j’étais un responsable politique européen, cette union serait ma priorité absolue. »
BlackRock veut financer son agenda ESG
BlackRock estime que 68 000 milliards de dollars seront nécessaires aux infrastructures dans les années à venir. Ni les entreprises ni les gouvernements n’ont cette capacité financière. Par ailleurs, plus de 25 000 milliards de dollars d’épargne sont stockés dans les banques américaines, et environ 13 000 milliards dans l’UE.
L’objectif réel transparaît clairement : utiliser cette épargne pour financer l’agenda ESG et les objectifs de développement durable des Nations Unies. Raj Raalo, PDG de Global Infrastructure Partners (acquis par BlackRock), a révélé que la première priorité des investissements dans les infrastructures est la décarbonation de l’économie mondiale.
BlackRock acquiert littéralement les infrastructures mondiales. L’entreprise possède déjà un réseau de 43 ports dans 23 pays. Un conteneur maritime sur 20 circulant dans le monde passe par ces ports chaque année. Cette privatisation des infrastructures représente un enjeu géopolitique majeur.
Les risques pour les épargnants
Les projets d’infrastructure que BlackRock souhaite financer présentent un inconvénient majeur : ce sont des actifs illiquides. Le capital investi sera bloqué pendant des années. Les épargnants ne pourront pas vendre s’ils ont besoin de liquidités supplémentaires.
Cette illiquidité pourrait constituer le talon d’Achille de la mondialisation 2.0. Personne de sensé n’accepterait de bloquer son argent pendant des années dans un monde de plus en plus incertain. C’est pourquoi BlackRock mise sur l’inscription automatique à la retraite pour contourner cette résistance naturelle.
En outre, si l’épargne migre massivement vers ces investissements, les rendements obligataires augmenteraient. Cette hausse rendrait paradoxalement les obligations encore plus attractives comme instrument d’épargne. Entre investir dans une start-up spéculative du secteur des énergies vertes et une obligation à 7 %, la plupart des épargnants choisiraient l’obligation.
Bitcoin face au système traditionnel
Larry Fink a récemment fait une déclaration surprenante sur bitcoin. Il affirme que si les États-Unis ne maîtrisent pas leur dette, l’Amérique risque de perdre sa position de monnaie de réserve au profit d’actifs numériques comme bitcoin.
Cette prédiction s’inscrit dans un contexte particulier. D’ici 2030, les dépenses obligatoires et le service de la dette épuiseront tous les revenus fédéraux américains. Ainsi, les investisseurs pourraient commencer à considérer bitcoin comme un pari plus sûr que le dollar américain.
La tokenisation des actifs constitue l’autre pilier de cette transformation. Larry explique que cette technologie démocratisera l’accès aux investissements. Cependant, BlackRock souhaite également un nouveau système de vérification d’identité numérique pour accompagner cette évolution.
Vers un nouveau paradigme financier piloté par BlackRock
La stratégie de BlackRock révèle les tensions du système financier actuel. D’un côté, les gouvernements sont massivement endettés et ne peuvent plus financer les infrastructures. De l’autre, des dizaines de milliers de milliards d’épargne dorment dans des comptes à faible rendement.
Cette situation crée une opportunité unique pour les gestionnaires d’actifs. Ils peuvent se positionner comme intermédiaires indispensables entre l’épargne et les besoins d’investissement. Cependant, cette position leur confère un pouvoir considérable sur l’allocation des capitaux mondiaux.
Bitcoin pourrait bénéficier de cette dynamique. En tant qu’actif décentralisé et liquide, il offre une alternative au système traditionnel. Les stablecoins utilisés pour acheter des cryptomonnaies sont d’ailleurs soutenues par la dette gouvernementale américaine. Chaque achat de stablecoin constitue donc indirectement un achat de dette américaine.
La mondialisation 2.0 de BlackRock soulève des questions fondamentales sur l’avenir du système financier. Alors que les gouvernements peinent à financer leurs besoins, les gestionnaires d’actifs privés s’imposent comme acteurs incontournables. La stratégie de BlackRock invite tous les citoyens à réfléchir à la manière dont ils souhaitent placer leur argent : auprès de gestionnaires privés comme BlackRock ou sur bitcoin, un actif neutre et incontrôlable ?
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