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Le mining de bitcoins (BTC) et son impact carbone : Ce qu’on ne nous dit pas

lun 13 Juin 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.

Les nombreux détracteurs du bitcoin se réfèrent tous à la consommation d’énergie du protocole Proof-of-Work de ce dernier, qui, selon eux, détruit bien plus la planète qu’il ne lui apporte de la valeur. La conséquence en est que la Chine, par exemple, a interdit le mining sur son territoire. Aux États-Unis, l’État de New York est sur le point d’interdire le mining sur les deux prochaines années. Des voix se font d’ailleurs entendre pour demander que le bitcoin change de protocole et adopte le Proof-of-Stake.

Il est d’autant plus difficile de défendre le bitcoin dans la mesure où les données montrent clairement que le mining du bitcoin consomme autant d’énergie que des pays entiers.

Ce qu’on dit moins, en revanche, c’est tout l’apport de cette blockchain dans le même domaine de l’énergie et de la diminution de l’impact carbone. Dans cet article, nous en faisons le point.

À la recherche de l’énergie perdue

Les détracteurs du bitcoin et de son mining omettent souvent de dire que la part la plus développée du mining est celle qui s’inscrit dans une logique de récupération des sources d’énergies gaspillées. L’exemple le plus courant est le gaz naturel qui fuit et brûle dans les secteurs d’extraction. Jusqu’à récemment, on laissait brûler et donc se perdre ce gaz, une pratique que l’on appelait le torchage. Le bitcoin ayant désormais pris de la valeur, les mineurs installe leurs dispositifs sur les sites d’extraction pétrolière et, récupérant l’énergie vouée à la perte, font leur mining. Il est vrai que même ce processus a, lui aussi, son impact carbone, mais une incitation financière est prélevée sur le revenu généré pour soutenir l’efficacité énergétique et la production d’énergie durable.

Mieux, il existe aujourd’hui des entreprises qui envisagent de récupérer de manière plus institutionnelle le gaz de torchage pour le mettre au service du mining de bitcoins. C’est notamment le cas de la société Crusoe Energy, qui s’est engagée à aider les pays du Moyen-Orient dans la rentabilisation du torchage. Pourquoi le Moyen-Orient ? Parce que cette région représente plus de 38 % du torchage mondiale. Le projet de Crusoe Energy, qui va dans ce sens, devrait démarrer d’ici à la fin de l’année à Oman.

De même, en mars 2022, Exxon Mobil se serait associé à la même entreprise Crusoe Energy pour conduire un projet similaire dans le Dakota du Nord aux États-Unis, plus précisément dans le bassin de schiste de Bakken.

Le choix de l’énergie renouvelable pour le mining

Les blockchains accompagnent les entreprises de production d’énergie dans l’optimisation de l’infrastructure énergétique en misant davantage sur les sources d’énergies renouvelables. 

De plus en plus de société de mining sont en effet alimentées aujourd’hui à l’énergie renouvelable, avec un faible impact carbone.

Un exemple concret est la société Marathon Digital Holdings, qui a déplacé ses installations de mining du Montana en vue de se mettre à une source d’énergie plus durable. L’ambition de cette entreprise de mining de bitcoins est en effet de pouvoir atteindre une neutralité carbone avant décembre 2022. Pour son PDG, Fred Thiel, cette décision est mue par la volonté de « s‘assurer que nos mineurs sont alimentés de manière aussi durable que possible. »

Pour finir, il faut rappeler que si la consommation énergétique du mining de bitcoins est souvent décriée, rien n’est généralement dit sur l’impact carbone des investissements plus traditionnels, tels que les liquidités et les investissements des entreprises. Or, justement, selon le rapport Carbon Bankroll publié le 17 mai, l’impact carbone de certaines entreprises dépasse largement celui du réseau Bitcoin. Ainsi, la consommation électrique mensuelle du bitcoin se situe actuellement à 10,67 TWh. Ce chiffre, bien qu’élevé, reste en deçà de ce qu’ont consommé par exemple PayPal et Alphabet. En effet, ces entreprises ont multiplié leur émission de carbone respectivement par 55 et 38.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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