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Coinbase offre 12 000 dollars en crypto à 160 jeunes en situation de précarité !

15h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Dans la crypto‑sphère, chacun s’y met pour « démocratiser » : plateformes, ONG, start‑ups rivalisent d’approches pour rendre l’univers numérique plus inclusif. Certains mettent en avant l’éducation, d’autres la redistribution, parfois les deux. Coinbase propose aujourd’hui un mélange inédit : verser 12 000 $ en crypto USDC à 160 jeunes new‑yorkais. Derrière cette initiative, une stratégie qui dépasse le simple geste social : une quête d’influence, de légitimité et d’expérimentation économique.

Trois jeunes émerveillés à New York, assis sur des marches, leurs téléphones Coinbase illuminés affichant «  000 » en lueur orange.

En bref

  • Coinbase offre 12 000 $ en USDC à 160 jeunes new-yorkais en situation de précarité numérique.
  • Le programme Future First mêle don non conditionné, pédagogie financière et usage du stablecoin USDC.
  • Les bénéficiaires peuvent dépenser, épargner ou convertir leurs cryptos, avec des frais imposés par Coinbase.
  • Coinbase vise une licence bancaire pour redessiner la frontière entre crypto et finance traditionnelle centralisée.

Le pari social de Coinbase : crypto + don non conditionné

Coinbase, en partenariat avec GiveDirectly, lance un programme nommé Future First. L’idée : offrir 12 000 $ en stablecoin USDC à 160 personnes âgées de 18 à 30 ans, à faibles revenus. La distribution se fait en deux temps : 8 000 $ en une fois, puis 5 versements de 800 $ mensuels. 

Le choix du stablecoin (USDC) évite la volatilité du bitcoin ou de l’ethereum, mais introduit de nouveaux défis. Les bénéficiaires peuvent retirer vers un compte bancaire (avec 1,75 % de frais), utiliser une carte Coinbase ou laisser les fonds produire un intérêt de ~4,1 %. 

Un critique universitaire, Hilary Allen, avertit que cela pourrait encourager les bénéficiaires à se lancer dans des spéculations risquées.

Ce dispositif vise à mesurer si la technologie crypto peut amplifier l’impact d’un revenu universel classique. Mais il porte aussi une dimension pédagogique implicite : apprendre à ces bénéficiaires à « vivre en crypto ».

Précarité, autonomie et trajectoires : qui gagne ?

Centrer l’expérience sur des jeunes en situation vulnérable expose le projet à une forte charge morale et stratégique. Parmi les bénéficiaires figure Luis Acero, 25 ans. Il a déjà expérimenté les cryptomonnaies… à ses dépens. Il avait perdu plusieurs milliers de dollars en misant à l’aveugle sur des actifs volatils. Aujourd’hui, il veut tourner la page et aborder cette nouvelle opportunité avec prudence. 

Étudiant à temps partiel, il voit dans cette allocation un levier pour reprendre le contrôle : rembourser ses dettes, épargner, mieux comprendre la crypto, et peut-être construire un avenir plus stable.

L’enjeu : leur donner une liberté réelle, non un « chèque conditionné ». En effet, sans injonction sur l’usage des fonds, ces jeunes peuvent choisir logement, études, projet entrepreneurial. L’injection de 8 000 $ en une fois (plutôt que des versements réguliers) reflète cette logique d’autonomie : donner un levier initial fort pour amorcer un projet.

Mais l’écueil demeure : tous ne maîtrisent pas les mécanismes crypto. Des frais, des choix, des conversions. Certains pourraient hésiter ou commettre des erreurs. Coinbase affiche prudemment qu’ils ne recommandent pas aux particuliers d’investir dans des actifs risqués.

L’expérience interroge donc la fracture numérique : la technologie peut-elle venir à bout de précarité sans creuser de nouvelles inégalités ?

Coinbase et l’ambition bancaire : quand le social flirte avec le système

Tout cela ne serait pas innocent : Coinbase explore une transformation plus profonde de son rôle dans la finance. Il envisage aujourd’hui d’obtenir une licence bancaire fédérale aux États-Unis. Cette charte permettrait de gérer ses propres réserves, lancer de nouveaux produits, tout en s’ouvrant à des usages bancaires classiques, sans devenir officiellement une banque.

D’autres acteurs crypto emboîtent le pas : Circle, Ripple, Paxos ou BitGo sont aussi sur les rangs. Coinbase, de son côté, travaille déjà avec JPMorgan Chase et le Département de la Justice pour la gestion d’actifs numériques. Il héberge également les bitcoins détenus par les ETF de BlackRock ou Fidelity. La frontière entre Web3 et finance traditionnelle se dissout.

Quelques chiffres clés à ne pas oublier :

  • 160 jeunes bénéficiaires sélectionnés à New York ;
  • 12 000 $ distribués en stablecoin USDC par personne ;
  • 1,75 % de frais pour les retraits vers un compte bancaire ;
  • Rendement potentiel de 4,1 % sur USDC en compte Coinbase ;
  • Objectif bancaire de Coinbase : élargir ses services avec une charte OCC.

En parlant de banque, Coinbase s’est récemment interrogée : et si les stablecoins tuaient les banques ? Une question pas si anodine quand on voit comment cette plateforme tisse des liens entre technologie, inclusion sociale et pouvoir institutionnel. L’enjeu n’est plus seulement d’envoyer de l’argent : c’est de redessiner les règles du jeu.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.