Crypto : Des traders misent gros sur un envol d’Ethereum à 6 000 $

Malgré un marché morose, Ethereum rallume les passions sur deux plateformes de prédiction majeures. Loin des analyses institutionnelles, ce sont des milliers de traders anonymes qui injectent des millions de dollars dans un pari aussi audacieux qu’inattendu : voir l’ETH grimper jusqu’à 6 000 dollars. Ce regain spéculatif, alimenté par Polymarket et Kalshi, réveille l’intérêt autour d’un actif dont la trajectoire semblait figée. Derrière ces paris, une conviction persiste : les grands mouvements d’Ethereum ne sont pas derrière, mais à venir.

Polymarket : une spéculation en tension entre envolée et krach

Tandis que l’intérêt ouvert d’Ethereum franchit les 20 milliards, les anticipations autour de la crypto sur la plateforme décentralisée Polymarket traduisent un climat d’incertitude extrême.

Pendant que la crypto affiche une baisse de 24 % depuis le début de l’année et reste à 48 % de son pic historique, certains traders continuent d’envisager une remontée spectaculaire à court et moyen terme.

D’ici le 30 juin 2025, une prédiction très suivie implique 4,58 millions de dollars de volume engagé, avec 25 % des parieurs qui misent sur un ETH à 3 000 dollars. Une autre prédiction, cette fois pour le 31 décembre 2025, mobilise 6,45 millions de dollars autour de scénarios encore plus polarisés.

Les pourcentages issus de cette seconde prédiction illustrent une fourchette d’anticipations particulièrement large :

• 38 % des traders pensent que l’ETH pourrait atteindre 4 000 dollars d’ici la fin de l’année ;
• 24 % estiment possible un passage à 5 000 dollars ;
• 16 % croient à une montée jusqu’à 6 000 dollars ;
• 16 % également misent sur une chute brutale à 1 000 dollars, un scénario baissier extrême.

Cette répartition traduit une profonde division des anticipations : entre parieurs espérant un rallye haussier et d’autres redoutant un effondrement. Les traders ne renoncent pas à leur pari, car de grands mouvements restent à venir.

Cela traduit la conviction largement partagée que les mouvements à venir, quelle qu’en soit la direction, seront potentiellement spectaculaires. Sur Polymarket, plus que le prix cible, c’est l’ampleur de la volatilité qui semble captiver les investisseurs.

Kalshi : la prudence des marchés régulés à l’horizon 2025

À l’opposé de la spéculation effervescente sur Polymarket, Kalshi, plateforme régulée par la CFTC, propose une lecture plus posée et plus lointaine du futur d’Ethereum. Ses prédictions portent sur une échéance fixée au 31 décembre 2025, avec des probabilités actualisées en temps réel.

Les chiffres montrent une montée récente de l’optimisme, sans pour autant atteindre les niveaux de confiance observés sur Polymarket. Le scénario d’un ETH à 4 000 dollars est désormais crédité de 35 % de probabilité, soit une hausse de 3 points. Celui de 4 500 dollars atteint 31 %, soit une progression de 7 points. En revanche, seuls 21 % des traders misent sur un Ethereum atteignant 5 000 dollars d’ici la fin 2025.

Ces paris ont mobilisé un volume total de 321 301 dollars, nettement inférieur à celui observé sur Polymarket. Cette différence n’est pas anodine. Elle peut refléter des profils d’investisseurs plus prudents, mais aussi une régulation plus stricte encadrant les mises sur Kalshi.

Il est également possible que les échéances plus longues induisent une plus grande réserve, d’autant que la volatilité actuelle du marché rend toute projection à deux ans particulièrement incertaine. En cela, Kalshi sert davantage de baromètre du sentiment moyen et moins de boussole spéculative à court terme.

Le contraste entre les deux plateformes offre une lecture nuancée des perspectives d’Ethereum. Là où Polymarket révèle une spéculation à haute intensité, parfois quasi-binaire, Kalshi adopte une approche plus pondérée, fondée sur une appréciation progressive de la reprise. Ce décalage pose une question centrale : les traders sur Kalshi incarnent-ils une vision plus rationnelle du marché, ou simplement un optimisme différé ? Quoi qu’il en soit, les perspectives à moyen terme restent marquées par l’incertitude, et aucun consensus clair ne semble émerger.