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Crypto : Internet est-il déjà entre les mains des stablecoins ?

16h03 ▪ 5 min de lecture ▪ par Evans S.
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L’ère du plastique touche à sa fin. Alors que Visa et Mastercard s’essoufflent sous le poids de frais opaques et de délais archaïques, une nouvelle forme d’infrastructure prend discrètement le pouvoir. Les stablecoins, longtemps relégués au rang d’outils de traders, s’installent aujourd’hui au cœur du Web comme la « couche de règlement par défaut ». Ce n’est plus une hypothèse futuriste : c’est une réalité qui s’ancre dans les chiffres et dans les usages.

Les stablecoins deviennent la « couche de règlement par défaut » d'Internet : Alchemy Les stablecoins sont désormais la « couche de règlement par défaut pour Internet », surpassant Visa et Mastercard en termes de volume de transactions en chaîne. Les stablecoins sont devenus l'épine dorsale des paiements sur Internet, leur adoption dépassant désormais celle des principaux réseaux de cartes traditionnels en termes de volume sur la chaîne, selon Noam Hurwitz, responsable de l'ingénierie chez Alchemy.

En bref

  • Les stablecoins dépassent désormais Visa et Mastercard en volume de transactions onchain, devenant l’infrastructure privilégiée des paiements en ligne.
  • Leur adoption massive s’explique par leur rapidité, leur faible coût et leur intégration croissante par des géants comme PayPal et Stripe.
  • Malgré des défis techniques et des critiques institutionnelles, ils s’imposent comme la base du futur système financier tokenisé.

De l’ombre à la domination : les stablecoins dépassent les cartes

Il y a une ironie presque poétique à voir Visa et Mastercard, fers de lance de la finance dématérialisée, être dépassés… par des lignes de code. Selon Noam Hurwitz d’Alchemy, les stablecoins ont officiellement surpassé les géants des cartes en volume de transactions onchain, avec une avance de 7 %. Ce n’est pas juste un signal fort : c’est un séisme pour l’infrastructure des paiements en ligne.

Pourquoi cet essor fulgurant ? Parce que les stablecoins vont droit au but. Pas d’intermédiaires gourmands. Pas de délai entre validation et règlement. PayPal, Stripe, Circle ou encore Visa eux-mêmes l’ont bien compris : pour rester dans la course, il faut intégrer la crypto dans ses rails, ou risquer de devenir obsolète. La monnaie programmable est en train de devenir la norme.

Dans ce jeu de bascule, Alchemy joue un rôle central. Fournisseur de l’infrastructure technique des plus grands portefeuilles et réseaux de paiement, l’entreprise se retrouve à alimenter une architecture financière parallèle qui n’a plus rien de marginal.

Les stablecoins : catalyseurs d’un Web financier universel

Mais les stablecoins ne se contentent pas de « payer vite ». Ils redéfinissent ce que signifie l’argent sur Internet. Transferts internationaux en quelques secondes, paiements automatisés, trésorerie optimisée… Ces actifs numériques, indexés sur des devises réelles, allient la stabilité de la monnaie fiduciaire à la flexibilité de la blockchain.

Le cas de Tether est révélateur. Avec 113 milliards de dollars investis dans les bons du Trésor américain, l’émetteur de l’USDT détient plus de dette souveraine que… l’Allemagne. À lui seul, Tether a généré 13 milliards de dollars de bénéfices l’an dernier. C’est un acteur monétaire à part entière, mais sans banque centrale. Et c’est là que le bât blesse pour les régulateurs.

Le monde ne parle peut-être pas encore crypto au quotidien, mais il en utilise déjà les fondations. Qu’il s’agisse de plateformes de paris prédictifs comme Polymarket ou de transferts transfrontaliers invisibles pour l’utilisateur final, les stablecoins s’infiltrent dans les rouages du commerce numérique global.

Une normalisation en marche… mais encore fragmentée

Le vote du Genius Act par le Sénat américain marque un tournant. Pour la première fois, les États-Unis encadrent de manière structurée ces nouveaux rails financiers. De quoi rassurer les institutions et attirer encore plus de capitaux traditionnels vers la crypto.

Cependant, tout n’est pas si simple. Le paysage blockchain reste éclaté, les standards inter-chaînes sont encore embryonnaires, et l’expérience utilisateur souffre d’une complexité technique difficile à masquer.

Les entreprises veulent la rapidité et le coût réduit des stablecoins, sans en assumer la lourdeur technologique.

Malgré l’enthousiasme des innovateurs, la Banque des règlements internationaux (BRI) apporte une note dissonante. Selon elle, les stablecoins échouent à incarner une monnaie digne de ce nom, car ils manquent d’unicité, d’élasticité et d’intégrité. Des critiques qui sonnent comme un chant du cygne d’un ancien monde, face à une infrastructure qui n’a pas attendu le feu vert des banques centrales pour s’imposer.

Les stablecoins ne sont plus de simples outils de niche dans l’écosystème crypto. Ils deviennent la colonne vertébrale d’un Web financier en mutation. Ni monnaie d’État, ni action cotée. Ce sont les nouveaux tuyaux d’un Internet où l’argent circule librement, sans friction. Et surtout, sans contrôle central. Une force silencieuse, là où le bitcoin inquiète les régimes autoritaires.

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Evans S. avatar
Evans S.

Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.