la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

Crypto : Polkadot dévisse, la communauté gronde !

13h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Altcoins

Polkadot ambitionnait de devenir l’ossature du Web3. Pourtant, les derniers chiffres dressés par Messari pour le premier trimestre de cette année révèlent un net repli : activité en baisse, utilisateurs en recul, capitalisation en chute. Alors que d’autres écosystèmes consolident leur traction, le projet de Gavin Wood peine à concrétiser ses promesses. Le contraste entre l’architecture technique avancée du réseau et sa faible adoption alimente les doutes : Polkadot peut-il encore incarner l’avenir décentralisé qu’il proclamait vouloir bâtir ?

Le logo de de la crypto Polkadot (le “P” noir stylisé avec un point rose) est au centre, en chute libre verticale devant une foule dense de silhouettes furieuses, entouré de flammes stylisées et de lignes de vitesse, suggérant un effondrement brutal.

En bref

  • La promesse de Polkadot d’incarner l’infrastructure du Web3 est aujourd’hui remise en question par les chiffres et la communauté.
  • Le rapport Messari pour le T1 2025 révèle une baisse marquée de l’activité on-chain : -36,9 % de transactions et -13,1 % d’adresses actives.
  • Malgré cela, certaines parachains comme Moonbeam, Mythos et Peaq enregistrent des performances en hausse.
  • L’écosystème Polkadot semble pris entre excellence technologique et absence d’adoption massive, ce qui alimente les doutes sur son avenir.

Un trimestre dans le rouge pour l’activité on-chain

Pendant que sa communauté est partagée sur un investissement de 2 millions de dollars en Bitcoin, le rapport State of Polkadot – Q1 2025 publié par Messari, indique que l’écosystème a connu un recul sensible de ses indicateurs d’activité sur les trois premiers mois de l’année.

Le volume de transactions traitées sur l’ensemble du réseau est passé à 137,1 millions, marquant une chute de 36,9 % par rapport au trimestre précédent.

Ce repli intervient dans un contexte de transition technologique, en lien avec l’implémentation du module Neuroweb, censé optimiser le traitement des données, mais dont l’effet immédiat a été une diminution mécanique du nombre d’interactions.

De son côté, le nombre d’adresses actives mensuelles a baissé de 610 000 à 529 900, soit une baisse de 13,1 %. Le recul s’est également fait sentir sur les marchés, où la capitalisation du DOT est passée de près de 8 milliards de dollars en début d’année à 6,1 milliards fin mars, avant d’atteindre 5,14 milliards au 28 juin.

Malgré ce contexte globalement défavorable, certaines parachains du réseau Polkadot ont réussi à tirer leur épingle du jeu, témoignant d’une dynamique hétérogène au sein de l’écosystème :

  • Moonbeam a enregistré 16,7 millions de transactions sur le trimestre, soit une hausse de 6,5 %, représentant 12,2 % de l’activité totale du réseau ;
  • Mythos a vu son volume croître de 12 %, atteignant 12,3 millions de transactions, pour 9 % de la part totale ;
  • Peaq, en pleine ascension, a bondi de 84 %, avec 10,1 millions de transactions, soit 7,4 % du total.

Ces performances, bien que positives, restent toutefois isolées et ne suffisent pas à masquer la tendance globale : une érosion significative de l’activité sur la chaîne principale et une désaffection visible des utilisateurs sur l’ensemble du réseau.

Le contraste entre ces réussites ponctuelles et la dynamique d’ensemble souligne les défis de cohésion et de traction que Polkadot doit aujourd’hui affronter.

Le revers de la médaille technologique

Au-delà des indicateurs chiffrés, c’est la perception même de Polkadot qui semble se dégrader au sein de la communauté crypto. Dans un message relayé sur le réseau social X, l’analyste et trader Nonzee n’hésite pas à qualifier le projet de « plus gros pari crypto devenu une chaîne fantôme ».

« Polkadot prouve que la technologie ne suffit pas. Il a construit le châssis d’un super-système Web3, mais sans utilisateurs, avec une adoption lente, un désengagement des développeurs et un gel du marché, cela ressemble à une ville fantôme », affirme-t-il, estimant que le DOT est désormais « un moteur technologique de premier ordre sans voiture à propulser ».

La critique ne s’arrête pas là. Nonzee met aussi en cause la gouvernance du réseau, pourtant réputée innovante : « même les modèles de gouvernance les plus ambitieux n’ont pas empêché les baleines de le détourner ».

Il souligne également le manque de clarté sur l’utilisation des ressources : plus de 129 millions de dollars auraient été dépensés par la trésorerie, sans retour sur investissement identifiable. Si certains outils ont été lancés pour séduire les développeurs, comme la PAPI Console ou le programme UX Audit Grants, ceux-ci n’ont pas suffi à enrayer la tendance.

Les commits hebdomadaires ont chuté de 14,4 %, et le nombre de développeurs actifs dans l’écosystème est en baisse de 5,7 %, même si les « core devs » restent légèrement en hausse.

Si les fondations techniques du réseau ne sont pas remises en cause, c’est la capacité à convertir ces atouts en usages concrets qui est au centre du débat.

Le lancement attendu de Polkadot 2.0, notamment avec les innovations liées à JAM (Join-Accumulate Machine) et la refonte du système de core-time, pourrait constituer un tournant stratégique, alors que la décision de la SEC sur un ETF Polkadot est imminente. Toutefois, encore faudra-t-il convaincre les développeurs comme les utilisateurs. Sans une traction démontrable et soutenue, le projet risque d’avoir une avance technologique théorique. À l’heure où la compétition entre blockchains s’intensifie, l’avenir de Polkadot dépendra de sa capacité à répondre à ces critiques tout en regagnant l’adhésion de sa communauté.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.