Crypto : Six stars du foot accusées d’escroquerie !
Une escroquerie aux NFT secoue le monde du football professionnel. En Espagne, six joueurs de haut niveau, dont un champion du monde argentin et deux ex-stars du FC Barcelone, sont visés par une enquête judiciaire. Accusés d’avoir prêté leur image à un projet blockchain aux allures de fraude, ils auraient contribué à piéger des milliers d’investisseurs. L’affaire, aux ramifications financières complexes, renseigne sur les dérives possibles quand notoriété sportive et technologies crypto s’entremêlent sans garde-fous.
En bref
- Une affaire explosive mêle technologie blockchain, NFT et grandes figures du football international.
- Six footballeurs, dont un champion du monde argentin et deux anciens du FC Barcelone, sont accusés d’avoir promu un projet crypto frauduleux.
- Douze plaintes ont été déposées en Espagne, mais des milliers d’investisseurs pourraient être concernés selon les premières estimations.
- Cette affaire illustre les dérives possibles dans l’univers Web3 et pose la question du rôle des célébrités dans les campagnes de promotion crypto.
Une escroquerie de plusieurs millions d’euros au cœur de Barcelone
Tandis que de nombreux exchanges crypto comme Binance mettent en garde sur la recrudescence d’arnaques liées à de faux tokens, une enquête judiciaire ouverte par le tribunal de Barcelone renseigne sur une fraude présumée qui implique des NFT liés au monde du football.
Douze plaintes ont été déposées en Espagne, mais selon des estimations, le nombre de victimes pourrait se compter par milliers.
En effet, la société Shirtum Europa SLU, spécialisée dans la vente de NFT représentant des joueurs de football professionnels, lesquels étaient censés pouvoir être échangés via une application… n’a jamais vu le jour.
Les faits relevés par les enquêteurs sont précis et particulièrement graves :
- Des NFT vendus à plus de 450 € pièce, reposant sur des vidéos et images de joueurs connus ;
- Une plateforme annoncée, mais jamais lancée, ce qui laisse les investisseurs sans possibilité d’utiliser leurs actifs ;
- Des fonds détournés à des fins personnelles, selon le dossier d’accusation ;
- Une estimation des préjudices qui dépasse les 3 millions d’euros, avec un impact probablement plus large ;
- Une mise en cause formelle de la société Shirtum et de sa filiale andorrane, ainsi que de ses dirigeants.
Ces derniers, David Rozencwaig, Manel Ángel Torras, Marc Alberto Torras et Manuel Morillas, sont poursuivis pour onze chefs d’inculpation, dont la fraude, le détournement de fonds, la publicité mensongère, la manipulation de marché et le blanchiment d’argent.
Les enquêteurs estiment qu’ils ont monté une opération sophistiquée, qui utilise la notoriété des sportifs pour crédibiliser un projet techniquement creux, dont la finalité aurait été purement spéculative.
Des stars du football dans la tourmente judiciaire
Parmi les noms cités dans la plainte figurent des personnalités bien connues du football international : Alejandro Papu Gómez, champion du monde avec l’Argentine, Javier Saviola et Ivan Rakitić, deux anciens joueurs du FC Barcelone, ainsi que Lucas Ocampos, Alberto Moreno et Nico Pareja.
Si les enquêteurs ne les considèrent pas comme les cerveaux de l’opération, leur rôle actif dans la promotion du projet Shirtum est pointé du doigt. Les promoteurs de Shirtum ont bénéficié de la collaboration des footballeurs, menés par Papu Gómez, dont l’amitié avec David Rozencwaig, l’un des fondateurs de la société, est soulignée.
Les footballeurs auraient prêté leur image et participé à des vidéos promotionnelles pour légitimer la plateforme, ce qui a facilité la confiance des investisseurs. Toutefois, l’application promise n’a jamais été lancée, et les NFT achetés sont aujourd’hui sans valeur ni utilité concrète.
Si les joueurs se défendent d’avoir eu un rôle décisionnaire dans la gestion de l’entreprise, leur implication interpelle, notamment sur la frontière entre collaboration promotionnelle et coresponsabilité morale.
L’affaire pourrait entraîner des conséquences juridiques lourdes pour les dirigeants de Shirtum, mais elle provoque des interrogations profondes sur l’usage de la notoriété dans l’univers crypto. Tandis que les régulateurs européens s’apprêtent à renforcer les règles entourant la publicité des cryptos, cette affaire pourrait faire jurisprudence sur le devoir de diligence des influenceurs, y compris sportifs, dans la promotion de produits financiers. À mesure que les auditions avancent, le scandale Shirtum pourrait bien devenir un cas d’école des dérives possibles dans l’ère du Web3.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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