Crypto : Les actifs numériques au cœur d'un conflit politique
Parfois, le contexte politique des pays affecte les réalités économiques. Les conflits politiques dans le monde en donnent de réguliers exemples. C’est aujourd’hui, le cas au Myanmar. La brouille politique a divisé le pays en deux. D’un côté, on retrouve la junte militaire et ses partisans. De l’autre, il y a les partisans du gouvernement évincés en 2021. La junte militaire au pouvoir a annoncé son intention de créer une crypto. Au même moment, le gouvernement a aussi pris la décision de lancer sa monnaie numérique, en exploitant les fonds nationaux gelés.
Des cryptos nécessaires pour les efforts révolutionnaires
L’ancien exécutif du Myanmar ne compte pas rester les bras croisés face à la junte militaire, en dépit du fait qu’il ait été écarté du pouvoir. Dans une récente interview accordée à Bloomberg, le ministre de la Planification en exil, Tin Tun Naing, a déclaré qu’avec « la bénédiction des États-Unis », l’équipe gouvernementale va « utiliser virtuellement les réserves du pays gelées par la Federal Reserve Bank de New York depuis février 2021 » dans le but de déployer une monnaie numérique.
D’après Bloomberg, les fonds mentionnés par M. Naing pourraient avoisiner la barre du milliard de dollars. Ils auraient été gelés sur des comptes basés au Singapour, en Thaïlande et au Japon. Le ministre a cependant reconnu qu’il y a peu de chance que les États-Unis envisagent la possibilité d’allouer les fonds directement au gouvernement. Néanmoins, il a souligné que l’argent est nécessaire pour « soutenir les efforts révolutionnaires » dans le pays. Ainsi, les autorités financeront la révolution avec les cryptos.
Le gouvernement n’est pas le seul à envisager de lancer un actif crypto. En février 2022, un représentant de la junte a révélé que les militaires allaient eux aussi émettre un actif numérique. Ceci, dans l’objectif de soutenir les paiements à l’intérieur du pays. En outre, selon lui, la monnaie numérique servira à « améliorer les activités financières » dans le pays.
Pour rappel, peu de temps avant que les militaires ne prennent le pouvoir au Myanmar, la Banque centrale avait prévenu que toute personne qui utiliserait les actifs numériques pourrait soit être emprisonnée soit condamnée à une amende.
Les monnaies numériques pourraient se retrouver au cœur du conflit entre la junte militaire et l’ancien gouvernement du Myanmar. La junte prévoit de lancer sa propre monnaie numérique pour « soutenir les activités financières ». Parallèlement, le gouvernement a indiqué son souhait de développer lui aussi un actif crypto. Ceci, en se basant sur les fonds qui ont été précédemment gelés.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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