Cynthia Lummis révolutionne l'immobilier : Les cryptos bientôt acceptées pour les prêts hypothécaires américains
La sénatrice américaine Cynthia Lummis a officiellement introduit le 21st Century Mortgage Act, une législation révolutionnaire qui exigerait des entreprises parrainées par le gouvernement qu’elles considèrent les cryptos lors de l’évaluation de l’éligibilité aux prêts hypothécaires unifamiliaux.
En bref
- Le projet de loi Lummis veut inclure les cryptos dans l’éligibilité aux prêts immobiliers.
- Fannie Mae et Freddie Mac devraient développer des standards pour évaluer les portefeuilles crypto.
- Cette initiative pourrait ouvrir un précédent mondial et accélérer l’adoption mainstream.
Cette initiative marque un tournant historique dans l’intégration des cryptomonnaies au système financier traditionnel américain, s’inscrivant dans une tendance internationale déjà amorcée en France où les cryptoactifs peuvent servir de garantie pour les crédits Lombard depuis avril 2025.
Un projet de loi qui cible la génération crypto
Ce nouveau projet de loi de la sénatrice Lummis permettrait aux actifs crypto détenus à long terme de compter pour l’éligibilité hypothécaire, ciblant spécifiquement les jeunes acheteurs natifs du monde crypto. Cette approche reconnaît une réalité démographique majeure : une génération entière d’Américains détient désormais une part significative de leur patrimoine sous forme de cryptomonnaies.
La sénatrice Lummis justifie cette initiative par un constat alarmant : « Le rêve américain de l’accession à la propriété n’est pas une réalité pour de nombreux jeunes. » En permettant l’inclusion des crypto-actifs dans les critères d’éligibilité, cette législation pourrait débloquer l’accès au crédit immobilier pour des milliers d’investisseurs crypto jusqu’alors pénalisés par un système financier traditionnel.
Cette proposition fait suite à celle de la représentante Nancy Mace, les deux élues cherchant à codifier en loi un ordre de juin de l’Agence fédérale de financement du logement américaine (FHFA). Cette convergence bipartite souligne l’urgence perçue d’adapter le système hypothécaire américain aux nouvelles réalités patrimoniales.
Fannie Mae et Freddie Mac dans le collimateur
Le projet de loi Lummis mettrait dans la loi un ordre d’une agence gouvernementale américaine du logement d’évaluer les cryptomonnaies. Concrètement, cela obligerait les géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac à développer des méthodes d’évaluation standardisées pour les portefeuilles crypto.
Cette évolution réglementaire s’inscrit dans un mouvement plus large de reconnaissance institutionnelle des actifs numériques. Alors que les ETF Bitcoin et Ethereum sont désormais acceptés par la SEC, l’intégration des cryptos dans les critères hypothécaires représente la prochaine étape logique de cette institutionnalisation.
L’impact pourrait être considérable : Fannie Mae et Freddie Mac garantissent ou détiennent environ 60% des prêts immobiliers américains, donnant une portée massive à toute modification de leurs critères d’éligibilité.
L’écosystème de l’immobilier tokenisé en pleine expansion
Cette proposition législative intervient alors que l’immobilier tokenisé connaît un développement accéléré. Des plateformes comme RealT, qui combine les avantages de l’immobilier et des cryptos pour offrir des opportunités tokenisées aux investisseurs, démontrent déjà la viabilité de l’intersection entre blockchain et immobilier.
RealT propose d’exploiter la puissance de la DeFi pour emprunter ou vendre de façon décentralisée, créant un écosystème parallèle où l’immobilier traditionnel rencontre la finance décentralisée. Depuis 2019, RealT met en vente des biens immobiliers tokenisés sur blockchain, permettant aux investisseurs d’acheter des fractions de propriété à des prix très abordables à partir de 50 dollars.
Cette approche fractionnée préfigure l’évolution que pourrait connaître le marché hypothécaire traditionnel. Si les cryptoactifs deviennent acceptables comme garanties, nous pourrions assister à l’émergence de nouveaux modèles hybrides combinant prêts traditionnels et mécanismes DeFi.
Implications techniques et réglementaires
L’implémentation de cette législation soulève des défis techniques considérables. Comment évaluer la volatilité d’un portefeuille crypto ? Quels mécanismes de décote appliquer selon les actifs ? Ces questions nécessiteront des développements réglementaires complexes.
Les précédents existent déjà dans le secteur privé. Certaines banques européennes acceptent déjà Bitcoin comme collatéral pour des prêts, établissant des ratios de couverture stricts et des mécanismes de marge d’appel. L’adaptation de ces modèles au marché hypothécaire américain représente un défi d’ampleur.
La volatilité reste l’obstacle principal. Contrairement aux actifs traditionnels, les cryptomonnaies peuvent perdre 50 % de leur valeur en quelques semaines. Les régulateurs devront probablement exiger des ratios de couverture très conservateurs, limitant potentiellement l’attrait du dispositif.
Réactions du secteur financier traditionnel
L’industrie bancaire américaine observe cette évolution avec un mélange d’intérêt et d’appréhension. D’un côté, l’intégration des cryptos pourrait ouvrir de nouveaux segments de clientèle et sources de revenus. De l’autre, elle complexifie considérablement la gestion des risques.
Les grandes banques comme JPMorgan Chase et Bank of America, qui ont déjà développé des services crypto pour leur clientèle institutionnelle, semblent mieux positionnées pour s’adapter à cette évolution. Les établissements plus petits pourraient peiner à développer l’expertise technique nécessaire.
Cette asymétrie pourrait accélérer la consolidation du secteur bancaire américain, les établissements crypto-compatibles gagnant un avantage concurrentiel sur les acteurs traditionnels.
Un précédent pour l’adoption mainstream
Au-delà des considérations techniques, cette initiative représente un signal politique majeur. Cynthia Lummis, largement considérée comme la plus forte alliée de l’industrie crypto au Congrès, utilise son influence pour normaliser l’utilisation des cryptomonnaies dans l’économie réelle.
Cette approche pragmatique contraste avec les débats idéologiques qui ont longtemps caractérisé les discussions crypto à Washington. En se concentrant sur un cas d’usage concret : l’accession à la propriété, la sénatrice évite les polémiques tout en avançant l’agenda crypto.
Le timing est stratégique. Avec l‘administration Trump favorable aux cryptos et un Congrès potentiellement plus réceptif, cette législation a de réelles chances d’aboutir. Son succès pourrait catalyser d’autres initiatives similaires dans d’autres secteurs.
Défis et opportunités pour l’écosystème crypto
Cette évolution créerait des opportunités majeures pour l’écosystème crypto américain. Les plateformes de custody institutionnelle, les services de valorisation crypto, et les consultants spécialisés dans l’évaluation d’actifs numériques verraient leur marché exploser.
Des acteurs comme RealT, qui ont levé 5 millions de dollars pour développer leur plateforme de tokenisation immobilière et combinent déjà immobilier et finance décentralisée, pourraient bénéficier d’un effet d’entraînement considérable.
Cependant, cette intégration impose aussi de nouvelles responsabilités. L’industrie crypto devra développer des standards de transparence et de reporting compatibles avec les exigences réglementaires bancaires. Une professionnalisation nécessaire, mais potentiellement coûteuse.
Perspectives d’évolution et impacts internationaux
Le succès de cette initiative américaine pourrait influencer d’autres juridictions. L’Union européenne, avec MiCA, et le Royaume-Uni observent attentivement l’évolution réglementaire américaine. Une adoption réussie aux États-Unis légitimerait l’approche pour d’autres marchés.
L’impact sur les prix des cryptomonnaies pourrait être substantiel. L’ouverture d’un nouveau cas d’usage majeur : les garanties hypothécaires, créerait une demande structurelle supplémentaire, particulièrement pour les actifs les plus établis comme Bitcoin et Ethereum.
Cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large de « financiarisation » des cryptomonnaies, qui passent progressivement du statut d’actifs spéculatifs à celui d’instruments financiers mainstream. Un processus inéluctable, mais qui transforme fondamentalement la nature de cet écosystème.
Cet article ne constitue pas un conseil financier. Les cryptomonnaies sont des actifs volatils et risqués. Il est essentiel de faire ses propres recherches avant tout investissement. L’évolution réglementaire reste incertaine.
Le projet de loi ne spécifie pas encore quels actifs seraient éligibles, mais Bitcoin et Ethereum semblent les candidats les plus probables compte tenu de leur reconnaissance réglementaire.
Des mécanismes de décote importants et des appels de marge seraient probablement nécessaires, similar aux pratiques actuelles des prêteurs crypto privés.
Le processus législatif peut prendre plusieurs mois, voire années, mais l’environnement politique actuel semble favorable à son adoption.
Indirectement oui, en légitimant l’intersection entre crypto et immobilier, cette loi pourrait accélérer l’adoption de plateformes de tokenisation immobilière.
Non, elle ne concernerait que les prêts garantis par Fannie Mae et Freddie Mac, soit environ 60 % du marché hypothécaire américain.
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