Cynthia Lummis se retire du Sénat, l’industrie crypto perd une alliée majeure
Tout change, même ce que l’on croyait immuable. Dans l’univers crypto, les positions fortes ne sont plus garanties. 2026 n’a pas encore commencé que les annonces fracassantes tombent. Celle de la sénatrice Cynthia Lummis, figure centrale du camp pro-Bitcoin à Washington, en est la preuve vivante. Son retrait programmé du Sénat, annoncé pour janvier 2027, marque une césure dans les rapports entre institutions américaines et cryptomonnaies. Une page se tourne. Et pour les partisans de la décentralisation, l’interrogation est simple : qui pour reprendre le flambeau ?

En bref
- Cynthia Lummis annonce son départ du Sénat en 2027, invoquant l’épuisement et la charge mentale.
- Elle a porté le GENIUS Act, encadrant les stablecoins et structurant le marché américain crypto.
- Le Bitcoin Act proposait d’intégrer 80 milliards de BTC dans une réserve fédérale nationale stratégique.
- Sans successeur clair, l’industrie crypto perd une alliée expérimentée dans les couloirs de Washington.
Washington perd sa « Bitcoin Senator » : une onde de choc politique
Cynthia Lummis, 71 ans, ne briguera pas de second mandat. « Je suis une législatrice dévouée, mais je me sens comme une sprinteuse dans un marathon. L’énergie nécessaire ne suit plus », a-t-elle déclaré dans un communiqué, évoquant l’épuisement des longues sessions au Sénat. Pourtant, son aura n’était pas en baisse. Soutenue par Donald Trump, surnommée la « Crypto Queen », Lummis incarnait un pont entre la culture libertarienne de la blockchain et la vieille garde républicaine.
À peine l’annonce faite, les hommages ont afflué. Ji Kim, directeur du Crypto Council for Innovation, a salué :
La sénatrice Lummis a été une championne de premier plan des actifs numériques à Washington. L’écosystème des actifs numériques est plus solide grâce à son engagement, et nous lui sommes reconnaissants pour son leadership.
Sa décision arrive alors qu’aucune figure aussi exposée ne semble prête à reprendre son rôle dans les débats sénatoriaux. Harriet Hageman, possible remplaçante, reste silencieuse sur les crypto-actifs. En 2020, Lummis avait remporté son siège avec 46 % d’avance. Mais 2026 s’annonce plus incertaine pour les crypto-enthousiastes. Le Sénat pourrait ne plus être un terrain aussi favorable aux innovations blockchain.
Du GENIUS Act au Bitcoin Act : un héritage qui pèse lourd
Lummis n’a pas seulement parlé Bitcoin, elle a légiféré. En juillet, elle a fait adopter le GENIUS Act, premier texte fédéral structurant le marché des stablecoins. Cette loi, négociée en pleine tempête politique, offre un cadre clair aux émetteurs comme Circle ou Tether. Un exploit dans une Amérique fracturée.
En parallèle, la sénatrice a proposé une idée aussi disruptive qu’ambitieuse : faire du bitcoin une réserve stratégique nationale. Le Bitcoin Act propose un plan d’achat de 80 milliards de dollars en BTC sur cinq ans. Objectif : anticiper une bascule monétaire mondiale.
Depuis 2022, elle cosigne également le projet de loi sur la structure du marché crypto, avec sa collègue démocrate Kirsten Gillibrand. Mais les désaccords internes à l’industrie ont ralenti les débats. Ce texte, s’il passait, légaliserait la majorité des activités crypto aux États-Unis.
Lummis savait que sans règles, le chaos guettait. Mais elle savait aussi que trop de régulation tuerait l’innovation. Ce processus a été épuisant, mais nécessaire, a-t-elle confié, quelques jours après le report de la commission à 2026.
Après Cynthia Lummis, quel avenir pour le camp pro-crypto ?
Le timing interpelle : le marché crypto tente de se relever de deux années d’incertitudes. Sans Lummis, le Sénat perd sa voix la plus technique et la plus engagée sur les sujets Bitcoin, IA et actifs numériques. Or, 2026 pourrait être un tournant. La lutte autour du market structure bill est loin d’être close. L’industrie crypto, fragmentée, peine à s’accorder sur les priorités : régulation allégée ou sécurité renforcée ?
Un tweet sobre mais éloquent a officialisé le départ :
Merci, Wyoming ! Servir notre État a été l’honneur de ma vie.
Pendant ce temps, les autres cryptos comme Ethereum, Solana ou même XRP suivent des trajectoires réglementaires divergentes. L’absence de leadership cohérent au Sénat pourrait accentuer les inégalités de traitement. Et Washington, sans Lummis, pourrait refermer la parenthèse des dialogues constructifs avec l’écosystème blockchain.
Quelques repères clés pour comprendre l’enjeu
- Cynthia Lummis a été élue au Sénat en 2020 avec plus de 46 % d’avance ;
- En juillet 2025, le GENIUS Act sur les stablecoins est devenu loi ;
- Le Bitcoin Act prévoit 80 milliards de dollars de BTC dans les coffres fédéraux ;
- Le « market structure bill » est en négociation depuis 2022, sans issue ;
- Harriet Hageman, possible remplaçante, n’a aucune position publique sur les crypto-actifs.
Si la page Lummis se referme bientôt, le livre n’est pas terminé. En janvier prochain, elle aura encore un rôle à jouer. Le Sénat débattra alors de la Clarity Act, une autre pièce maîtresse pour définir le statut juridique des cryptomonnaies aux États-Unis. Et cette fois encore, la sénatrice du Wyoming pourrait bien peser dans la balance.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.