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Ethereum (ETH) : Vitalik Buterin dévoile son « Endgame » pour l’ETH 2.0

lun 13 Déc 2021 ▪ 8 min de lecture ▪ par Mikaia A.

Vitalik Buterin se croirait-il dans un épisode des Avengers pour se permettre d’attribuer le titre de « Endgame » à sa prochaine plus grande mission ? En tout cas, le fondateur d’Ethereum n’était pas allé par quatre chemins pour présenter sa feuille de route via son blog.

Une feuille de route « plausible »

Animé par l’objectif de mise en place d’un système favorisant la production de blocs centralisée, mais autorisant en même temps une validation de blocs très décentralisée, Vitalik Buterin suggère une alternative d’upgrade de son écosystème.

Pour ce faire, il suggéra, dans son billet du 6 décembre, une feuille de route incluant :

–  l’ajout d’un deuxième niveau de jalonnement moins gourmand en ressources, lequel assurera la validation de bloc distribué. Sachant que chaque transaction de bloc comporte 100 compartiments dotés d’une racine d’état d’arborescence Merkle ou Verkle et que ceux-ci pourraient accueillir l’un des jalonneurs de deuxième niveau par le concours du hasard ;

– l’introduction de preuves de fraude ou des ZK-SNARK : ces dernières autorisent une vérification directe et à moindre coût sur la base de la cryptographie ;

– l’introduction de l’échantillonnage de la disponibilité des données pour faciliter la vérification de la disponibilité des blocs. Ainsi, le CEO d’Ethereum suggère le recours aux contrôles DAS ;

– l’ajout de canaux de transaction secondaires pour éviter toute forme de censure. Et ce sera grâce à la soumission des listes de transactions incluses dans le prochain bloc principal par les jalonneurs secondaires que cela deviendra effectif.

Et la suite c’est quoi ?

Bien évidemment, Vitalik s’attend à l’émergence d’une chaîne de blocs produite de manière centralisée. Certes, la validation de ces blocs serait exempte de confiance, mais le niveau de décentralisation élevée sera louable. De plus, les producteurs de blocs verront leur pouvoir de censure ou d’attaque réduit, voire anéanti. La crainte du cofondateur d’ETH réside dans l’éventualité d’une déconnexion intégrale des blocs au point de stopper les transactions au niveau de la chaîne.

Des conséquences sur le long terme

Une migration massive vers ce rollup est attendue vu la qualité de l’implémentation de nœud. La vitesse de 10 000 transactions par seconde en présence de dispositifs suffisamment puissants ne sera plus une utopie. Quelques noms de rollup particuliers comme Arbitrum, Optimism ou StarkNet ont été évoqués par l’auteur de ce blog à l’occasion.

Cela est rendu possible grâce à l’appui de techniques, comme la division de l’exécution en un seul thread sur le PCU (bon marché) et d’autres threads hautement parallélisables en matière de cryptographie (coûteux).

Et si Ethereum décide d’implémenter le sharding avec échantillonnage de la disponibilité des données, développé parallèlement avec un espace de déstockage de données en chaîne pour ce cumul entre 64 fragments, l’effet sera plus que décuplé.

Pour ce qui est de cette logique de cumul, Vitalik les nomme cumul ZK, un genre de cumul optimiste garantie par les SNARK. Dans un passage de cet article, celui-ci déplore l’absence de sécurité liée à cette logique tant que l’utilisateur manque d’honnêteté.

Un autre scénario est également évoqué. Dedans, l’homme fort d’Ethereum table effectivement sur une validation décentralisée, une résistance accrue à la censure, un cumul amoindri et facilement produit par les blocs… Pour Vitalik, cette situation serait engendrée par le choix d’un multi-rollup (comme Cosmos) occasionnant un plafonnement à quelques centaines de transactions par seconde. Cette vision étant concentrée au-dessus de la couche de base assurant la disponibilité et le partage des données. Son atout est l’absence de frais élevés au sein de la chaîne principale puisque le passage d’un cumul à un autre sera fonction du pontage.

Seul inconvénient, la durée de la décentralisation de la production de bloc en raison de la possibilité de MEV interdomaine. Or, plusieurs avantages sont adossés à la construction de bloc en faisant recours à plusieurs domaines de manière simultanée. La création de blocs utilisant des opportunités d’arbitrage en fait partie : celle qui use de deux rollups, ou un rollup combiné à une chaîne principale, ou encore une technique usant des combinaisons très complexes.

Conclusion du maestro : la combinaison de techniques est de mise. La première consiste en un cumul d’implémentation d’un mécanisme de mise aux enchères de la production de blocs à chaque emplacement. Celle-ci peut être substituée ou complétée par l’implémentation par la couche de base Ethereum de la séparation proposer/builder (PBS). L’autre se présente comme un cumul implémentant des canaux de contournement résistant à la censure couplée à une implémentation des techniques anti-censure PBS de la part de la couche de base Ethereum.

En d’autres termes ?

Pour faire en sorte que la construction d’un écosystème blockchain évolutif et sécurisé s’étale sur le long terme, et en même temps pour éviter que tous les efforts butent sur un mur, il y a lieu d’user d’autres techniques. Entre autres : le travail au niveau des protocoles incluant la validation par un comité ou encore l’échantillonnage par la disponibilité des données, etc.

Quant aux producteurs de blocs, ils seront vite confrontés à un accroissement des sources de revenus vu que leur spécialité et leur expertise vaudraient de l’or en de telles circonstances. Qu’ils travaillent pour le compte de Polygon, d’Arbitrum ou d’Optimism, ou bien qu’ils développent des blocs de couche de base chez Ethereum, leur capacité d’arbitrage interdomaine, par exemple, seront largement récompensée dans le futur.

Pour Ethereum, cela se présente comme une opportunité vu que sa feuille de route centrée sur le rollup ETH est très ouverte. À Vitalik Buterin d’ajouter que son entreprise ambitionne d’être la couche de base de ce cumul, autorisant une armure anti-fraude, anti-censure très efficace.

C’est aux chercheurs d’Ethereum de trouver la meilleure issue pour un niveau élevé de décentralisation de blocs, a-t-il ajouté. Et ce en dépit des enjeux adossés au MEV interdomaines.

Pour ce qui est des grandes chaînes de blocs, elles hériteront d’un moyen de transformation dépourvu de confiance, mais résistant à la censure. La manifestation d’intérêt de leurs principaux développeurs et communautés quant à cette résistance à la censure et cette décentralisation est grandement attendue dans le futur.

En guise de conclusion, Vitalik Buterin a avancé que tout cela prendra des années à se réaliser. Il reconnaît en effet la complexité du partitionnement et de l’échantillonnage de la disponibilité des données. Une grande volonté d’affinement et d’audit est très attendue pour faire en sorte que les utilisateurs se fient amplement dans le stockage de leurs actifs numériques dans un cumul ZK exécutant un EVM complet. Déjà, il y a lieu de considérer le lancement du processus de la recherche relative aux MEV interdomaines. Dans tous les cas, l’émergence des blockchains évolutives semble déjà mise sur les rails. Wait and see !

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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