Ethereum : La mise à niveau Fusaka officiellement repoussée à décembre

Ethereum s’apprête à franchir une étape clé de son évolution. Après des mois de développement intensif, la mise à niveau Fusaka est désormais attendue pour le 3 décembre 2025. Ce report traduit une volonté d’équilibrer sécurité, scalabilité et attractivité. Quel impact pour les utilisateurs et investisseurs ?

Ethereum recule encore la mise à jour Fusaka

Les développeurs principaux d’Ethereum ont tranché lors de la réunion Consensus (ACDC) #165. Le hard fork Fusaka, initialement prévu pour novembre, verra finalement le jour le 3 décembre 2025. Cette décision reflète la volonté des équipes de privilégier la sécurité et la stabilité plutôt que de céder à la pression temporelle.

Christine D. Kim, figure reconnue de la recherche Ethereum, confirme que cette mise à niveau intégrera douze propositions d’amélioration Ethereum (EIP). L’objectif est simple : transformer radicalement l’évolutivité du réseau tout en préservant sa décentralisation. 

Le calendrier de déploiement suit une progression logique et sécurisée. Les tests débuteront sur Holesky le 1er octobre, se poursuivront sur Sepolia le 14 octobre, puis sur Hoodi le 28 octobre. Cette phase de validation permettra d’identifier et corriger les dernières vulnérabilités avant le lancement sur le réseau principal.

La Fondation Ethereum a d’ailleurs lancé un programme d’audit de quatre semaines, doté de 2 millions de dollars de récompenses. Cette initiative témoigne de l’importance stratégique accordée à Fusaka et de la détermination à éviter tout incident technique majeur.

Les blobs au cœur de la révolution technique

L’innovation la plus marquante de Fusaka réside dans sa gestion révolutionnaire des blobs. Ces structures de données, introduites avec la mise à jour Dencun, stockent d’importantes quantités d’informations hors chaîne. Leur optimisation représente un enjeu crucial pour l’efficacité des réseaux de couche 2.

Le calendrier est déjà fixé : deux semaines après le lancement de Fusaka, soit autour du 17 décembre, la capacité maximale passera de 6 à 15 blobs par bloc. Puis, un second hard fork programmé le 7 janvier 2026 portera cette limite à 21 blobs. 

Comme le souligne la communauté de développeurs Ethereum ethPandaOps, « 5 BPO sont prévus pour Fusaka, ce qui nous permet de garantir une grande évolutivité du réseau principal, en toute sécurité ».

Cette évolution progressive répond à une tendance tangible : depuis mars 2023, l’utilisation moyenne des blobs est passée de 0,9 à 5,1 par bloc, selon les données de Dune. 

Cette croissance rapide illustre l’urgence d’une montée en capacité pour absorber la demande croissante, en particulier du côté des rollups et autres solutions de couche 2.

Les hard forks BPO présentent un avantage technique majeur : ils ne nécessitent aucune mise à jour côté client. Cette simplicité facilite le déploiement et minimise les risques de fragmentation du réseau. 

L’échantillonnage de disponibilité des données par les pairs, autre nouveauté de Fusaka, permettra aux validateurs de vérifier efficacement de vastes ensembles de données sans télécharger l’intégralité des informations.

Une préparation minutieuse face aux défis d’adoption

L’actualité récente met cependant en lumière certaines tensions dans l’écosystème Ethereum. La file d’attente de sortie des validateurs a atteint un niveau record avec 2,6 millions d’ETH en attente de retrait, soit près de 12 milliards de dollars. 

Un chiffre qui alimente les interrogations : reflète-t-il une perte de confiance de certains acteurs ou une simple rotation naturelle du staking ? Et surtout, quel impact potentiel sur le cours de l’ETH ?

Face à ces inquiétudes, Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, a tenu à rassurer. Selon lui, la longue file d’attente de sortie existe pour une raison. Réduire artificiellement ces délais affaiblirait la robustesse du protocole et le rendrait « beaucoup moins digne de confiance ». 

Cette position illustre le dilemme permanent d’Ethereum : offrir davantage de flexibilité aux participants tout en garantissant la sécurité structurelle du réseau.

La mise à niveau Fusaka s’inscrit dans une feuille de route progressive. Après Pectra en mai 2025 — qui avait introduit l’abstraction des comptes et optimisé l’efficacité des validateurs —, Fusaka représente une étape intermédiaire avant le hard fork Glamsterdam, attendu en 2026. 

Cette prochaine évolution devrait cibler une réduction des temps de bloc et l’intégration du format d’objet EVM complet (EOF), renforçant encore les performances de l’écosystème.