Ethereum s’effondre sous les 3 000 $ : Les trésoreries crypto plongent dans le rouge

Ethereum a chuté de près de 30 % en un mois, brisant le seuil symbolique des 3 000 dollars. Ce recul brutal met en péril les finances d’un pan entier de l’écosystème crypto. Derrière la courbe, des entreprises exposées à l’ETH voient une année de gains s’évaporer.

Des milliards de dollars de pertes non réalisées sur ethereum

La récente chute de l’ether (ETH) sous les 3 000 dollars a brutalement mis en difficulté plusieurs entreprises du Web3 ayant structuré leur trésorerie en ETH.

Selon une analyse de Capriole Investments, la majorité des DAT (Digital Asset Treasuries) enregistrent désormais des pertes latentes de -25 % à -48 % sur leurs positions. Ces pertes, encore non réalisées, pèsent lourdement sur les bilans.

L’entreprise BitMine Immersion Technologies, qui détient 3,56 millions d’ETH, soit 2,94 % de l’offre circulante d’Ethereum, est l’un des exemples les plus importants. En effet, « BitMine est actuellement en perte de 1 000 dollars par ETH acheté, soit une perte cumulée de 3,7 milliards de dollars sur l’ensemble de ses avoirs ». D’autres acteurs majeurs du secteur, comme Galaxy Digital, The Ether Machine ou encore SharpLink, connaissent des pertes similaires sur des positions prises au plus haut.

Au-delà des pertes en capital, les signaux de fragilité financière se multiplient. Le ratio mNAV (market value to net asset value) de nombreuses de ces entreprises est désormais inférieur à 1, indiquant que leurs actifs numériques valent moins sur le marché que dans leurs livres comptables. Cette situation impacte directement leur capacité à lever des fonds ou à refinancer leurs opérations. Voici les principaux constats chiffrés relevés par Capriole :

• BitMine Immersion Technologies : -28 % sur 7 jours et -45 % sur 30 jours, soit une perte de 3,7 milliards $ en valeur non réalisée ;

• The Ether Machine, Galaxy Digital, SharpLink : des pertes allant de -50 % à -80 % sur leurs positions ETH par rapport aux sommets annuels ;

• Le top 10 des DAT : tous affichent des rendements négatifs sur les périodes hebdomadaires et journalières ;

• Le Ratio mNAV < 1 : ce seuil technique reflète un affaiblissement de la valorisation perçue par le marché, qui pourrait freiner ou rendre impossible de futures levées de capitaux.

Ces données on-chain révèlent une pression croissante sur les bilans de sociétés fortement exposées à Ethereum. Si les prix continuent de baisser ou de poursuivre leur repli, certaines entreprises pourraient être contraintes à des arbitrages défensifs : ventes d’actifs, restructurations, voire le gel de projets pour préserver leur solvabilité.

Un scénario baissier déjà vu

La configuration actuelle du marché n’est pas sans rappeler celle de 2022. À l’époque, une configuration graphique identifiée comme un fractal baissier avait anticipé un repli massif du cours de l’ether.

Aujourd’hui, cette même structure semble se reproduire, avec une séquence marquée par une chute brutale depuis un sommet, suivie d’un repli vers la moyenne mobile sur 200 semaines, située actuellement autour de 2 450 dollars. Le super trend hebdomadaire a déclenché un signal de vente, un indicateur qui avait précédemment été observé en mars dernier, juste avant une correction de -66 %, et en janvier 2022, précédant un effondrement de -82 %.

En parallèle de ces signaux techniques alarmants, les flux institutionnels se tarissent. Les dernières données indiquent que depuis le 11 novembre 2025, les réserves combinées d’ETH détenues par les ETF et fonds stratégiques ont chuté de 280 414 ETH.

Si cette tendance venait à se prolonger, Ethereum pourrait être confronté à un double défi : une perte de confiance du marché et une érosion de ses soutiens structurels, qu’ils soient financiers ou techniques. La perspective d’un retour sur le niveau des 2 500 dollars, après avoir franchi la barre des 4000 $, n’est plus théorique, car elle est désormais alimentée par des données concrètes, à la fois chartistes et comportementales.