France : Le déficit budgétaire tombe à 100,4 milliards fin juin
Août est là, et avec lui son lot de sueurs froides. Pendant que les températures grimpent, les chiffres tombent. La France est en pleine turbulence budgétaire, entre pression européenne, arbitrages internes et tension sociale croissante. Pourtant, un chiffre fait office d’accalmie : le déficit budgétaire de l’État s’établit à 100,4 milliards d’euros à fin juin. Une légère amélioration par rapport à l’année précédente. Mais faut-il vraiment s’en réjouir ? Si certains indicateurs semblent doper l’économie, la situation reste plus tendue qu’il n’y paraît. Tour d’horizon d’un paysage budgétaire en surchauffe.
En bref
- Le déficit atteint 100,4 milliards d’euros fin juin, en baisse de 3 milliards.
- Les recettes fiscales augmentent grâce à l’arrêt du bouclier tarifaire sur l’énergie.
- Les dépenses restent élevées, surtout la dette et la masse salariale publique.
- 40 milliards d’économies restent à trouver pour le budget 2026 de la France.
Une baisse symbolique qui ne dit pas tout
Le gouvernement Bayrou tente de souffler. Après deux exercices hors des clous, la France affiche un déficit réduit de 3 milliards d’euros par rapport à juin 2024. De 103,47 à 100,4 milliards d’euros : une amélioration en apparence. Pourtant, ce recul tient surtout à un coup de pouce conjoncturel.
La fin du bouclier tarifaire et la hausse de certaines taxes ont artificiellement dopé les recettes fiscales. Celles-ci atteignent 163,3 milliards d’euros (+7 milliards), tirées par l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu.
Mais dans le détail, la mécanique reste grippée. Les dépenses nettes atteignent toujours 262,1 milliards d’euros. Et la charge de la dette publique pèse plus que jamais : +6 % en un an. Même chose pour la masse salariale, en hausse de 2,4 %. S’ajoute un autre trou noir : les comptes spéciaux du Trésor, dégradés de 5,9 milliards d’euros, notamment à cause des remboursements différés liés à la crise sanitaire.
Bref, la courbe baisse, mais la pente reste raide. Et les économistes avertissent : sans réformes de structure, le mieux ne durera pas.
Une économie dopée aux recettes exceptionnelles
Quand les comptes vont mal, on serre les boulons. Depuis février, l’État a gelé ou annulé 17 milliards d’euros de crédits. Objectif : tenir les engagements européens et rassurer les marchés. Côté recettes, la croissance de +4,2 % tient plus d’un contexte fiscal que d’une reprise économique. L’arrêt des aides sur l’énergie a renforcé les rentrées, mais c’est une rustine, pas une solution.
La consommation, elle, ne suit pas. L’épargne grimpe, la TVA stagne. Bercy s’en inquiète en silence, car une économie qui n’achète plus, c’est une économie qui ralentit. Une équation que la Banque de France connaît bien.
Sur le terrain politique, le climat reste inflammable. Les 40 milliards d’économies à trouver pour 2026 font déjà trembler l’Assemblée. À gauche comme à l’extrême droite, les menaces de censure se multiplient. Car chaque euro économisé risque d’être un service public amputé, une aide rabotée, un poste gelé.
Et pendant ce temps, Bruxelles veille au grain, rappelant la règle des 3 % de déficit par rapport au PIB. Un cap que la France peine à viser.
France, économie et crédibilité : l’équation à plusieurs inconnues
Avec cette légère baisse du déficit, le gouvernement essaie de reprendre la main. Mais la route est semée d’embûches. Standard & Poor’s a déjà abaissé la note de la France en mai 2024, alertant sur « le manque de consolidation fiscale durable ». Et la Cour des comptes insiste : sans réforme en profondeur, la dette pourrait compromettre la stabilité économique à long terme.
À l’automne, le projet de loi de finances 2026 promet d’être explosif. Bayrou joue gros : sa majorité reste fragile, et le pays montre des signes de lassitude face à la rigueur.
Repères économiques à retenir :
- Le déficit atteint 100,4 Mds € à fin juin (vs 103,5 Mds € en 2024) ;
- Les recettes fiscales augmentent de 7 Mds € grâce à l’arrêt du bouclier tarifaire ;
- La charge de la dette augmente de 6 %, la masse salariale de 2,4 % ;
- Les comptes spéciaux accusent un trou de 20,8 Mds €, soit 5,9 Mds € de plus qu’en 2024.
Pendant que la France tente de regagner un semblant d’équilibre, les regards se tournent aussi vers les États-Unis. Là-bas, inflation galopante et dette abyssale font débat. Pour l’investisseur Ray Dalio, les remparts ne sont plus à chercher du côté des politiques publiques : l’or et le bitcoin doivent faire partie de tout portefeuille cherchant à survivre à l’inflation et à l’endettement massif. Une leçon qui pourrait bien traverser l’Atlantique.
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