France : Un ancien trader crypto séquestré, ses ravisseurs réclamaient 10 000 euros

Faut-il s’attendre à ce que la police suive les investisseurs crypto jusque dans leur salon ? En France, comme ailleurs, détenir un portefeuille numérique garni devient une cible vivante. Les détenteurs de crypto fortunés ne sont plus seulement des anonymes derrière un écran : ils suscitent désormais la convoitise et l’aversion. L’affaire récente d’un ex‑trader séquestré pour 10 000 euros en atteste : la crypto attire les convoitises jusque-là discrètes, et les pas nantis sont désormais dans le viseur des kidnappeurs.

Quand 10 000 euros valent une vie, une rançon crypto déroutante

En mai, un coup de filet a permis de démanteler un réseau criminel impliqué dans plusieurs enlèvements ciblant des entrepreneurs crypto en France. Cette arrestation collective, menée après plusieurs mois d’enquête, n’a pourtant pas dissuadé les actes isolés. Le montant de 10 000 euros exigé pour la libération d’un homme séquestré entre Paris et Saint‑Germain‑en‑Laye interpelle.

C’est un montant étonnamment faible pour un profil déjà lié à la crypto, secteur réputé pour ses fortunes soudaines. L’ex‑trader, âgé de 35 ans, s’appelle Alexandre ; le visage tuméfié, il raconte avoir été étranglé jusqu’à perdre connaissance.

Envoyé en Algérie, le message d’enlèvement incluait une photo de la victime, à genoux. Les ravisseurs semblaient utiliser des méthodes rudimentaires, mais efficaces : géolocalisation du téléphone, séquestration express. L’enquête commence à peine, mais la police s’active déjà à relever traces et indices sur la peau et les vêtements de la victime.

Son épouse est contactée et précise que son mari avait quitté le domicile mardi matin à 11 heures pour se rendre à son travail. Elle révèle que cet ancien trader avait exercé une partie de son activité dans la cryptomonnaie.

Une source proche de l’affaire – Source : Le Parisien

Ce scénario plat et presque banal remet en cause l’idée romantique du crime numérique sophistiqué : parfois, la simplicité d’un geste suffit à semer la terreur, surtout dans le monde crypto où le visible attire les prédateurs.

De Ledger à Paymium — la protection des pionniers du Web3 s’effrite

La France n’est pas épargnée : des cas violents touchent régulièrement les personnalités crypto. Le cofondateur de Ledger, David Balland, a été enlevé en janvier 2025, son doigt coupé, jusqu’à ce qu’une opération GIGN le libère après demande de rançon en crypto, vite récupérée par les enquêteurs.

En mai, la tentative de kidnapping en plein Paris visant la fille du CEO de Paymium s’est soldée par un échec, grâce à l’intervention d’un passant avec un extincteur. La communauté crypto française vit désormais dans la peur.

Chiffres et faits marquants :

• Janvier 2025 : David Balland enlevé, doigt coupé, rançon payée partiellement, opération GIGN réussie. ;
• Mai 2025 : tentative d’enlèvement avortée contre la fille du CEO de Paymium, intervention citoyenne ;
• Plus de 20 arrestations liées aux kidnapping en lien avec la cryptosphère ;
• Le ministre de l’Intérieur promet une collaboration renforcée avec la police et les acteurs crypto.

Ces événements questionnent la capacité de protection actuelle des acteurs crypto. Entre les réseaux criminels organisés et l’absence de sécurité personnelle, la crypto en France semble s’exposer sans filet.

Les menaces planent partout, hors ligne comme en ligne. Entre hacking, escroqueries, kidnapping et la montée de l’informatique quantique, l’univers crypto reste fragile. Il devient impératif de vérifier si vos bitcoins sont en sécurité (ou pas) dans ce nouvel environnement en mutation, où une simple transaction ou un portefeuille exposé peut semer le chaos.