Handles are coming…
— Handle Marketplace (@XHandles) October 19, 2025
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Jusqu’à 1 million le pseudo ? X déclenche la spéculation sur les handles
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Sur X, un simple pseudonyme peut désormais se négocier au prix fort. La plateforme d’Elon Musk vient de lancer une marketplace dédiée à la vente de noms d’utilisateur inactifs, avec des tarifs atteignant le million de dollars pour les plus recherchés. Réservée aux abonnés Premium, cette initiative transforme l’identité numérique en actif monétisable.
En bref
- X (anciennement Twitter) lance son Handle Marketplace, une plateforme où les pseudonymes inactifs deviennent monétisables.
- Le système est réservé aux abonnés Premium Plus et Business, avec des conditions d’accès strictes et une interdiction de revente.
- Cette initiative vise à créer une nouvelle source de revenus pour X, en perte de vitesse sur le plan publicitaire.
- Le projet déclenche des critiques pour son manque de transparence, notamment sur la définition d’un compte inactif et les critères de tarification.
Un marché officiel pour les pseudonymes inactifs
X a officiellement lancé sa Handle Marketplace, une plateforme accessible uniquement aux abonnés Premium Plus et Business, alors que Elon Musk vient d’éditer Grokipedia. Elle permet de revendiquer ou acheter des pseudonymes inactifs selon deux statuts bien distincts.
Ce système marque une rupture avec le passé où des bots raflaient les handles dès leur libération. Désormais, tout se joue sous le contrôle de X, avec une hiérarchisation claire des accès.
Voici comment le système est structuré :
- Priority Handles : ils comprennent des noms classiques, alphanumériques ou multi-mots comme @JohnSmith ou @Lisa35. Ils sont gratuits à la demande, mais uniquement pour les abonnés Premium. Le handle est révoqué après 30 jours si l’abonnement est annulé. Il s’agit donc d’un modèle de location, et non de propriété.
- Rare Handles : handles très courts ou génériques (ex. @Pizza, @Tom, @One), ils sont considérés comme culturellement significatifs. Ils sont affichés entre 2 500 dollars et plus d’1 million de dollars, selon la demande estimée par X. Ces handles sont achetés définitivement. Ils restent associés au compte même après résiliation de l’abonnement. X précise : « les noms d’utilisateur acquis via la marketplace ne peuvent pas être transférés. », interdisant toute revente ou transfert.
En imposant un accès fermé, une tarification opaque et une interdiction formelle de revente externe, X entend supprimer les circuits non officiels de vente de pseudonymes et reprendre le contrôle total sur la distribution de ces ressources numériques rares. Le pseudonyme devient ainsi un actif contrôlé, mais non cessible, dans un cadre entièrement géré par la plateforme elle-même.
Un nouveau marché pour l’identité numérique sur X ?
Au-delà de la structuration commerciale, cette nouvelle fonctionnalité vient répondre à une logique de rentabilité, dans un contexte où les revenus publicitaires de X se sont fortement érodés depuis l’acquisition par Elon Musk.
En effet, la société chercherait à convertir la rareté des identifiants inactifs en levier financier, notamment auprès des marques, influenceurs ou collectionneurs. L’approche n’est pas neuve. Dès 2023, Musk évoquait la libération de 1,5 milliard de pseudonymes inactifs, et dès novembre de la même année, certains handles étaient proposés à 50 000 dollars. En avril 2025, des chercheurs rapportaient même que des organisations vérifiées pouvaient soumettre des offres à partir de 10 000 dollars pour obtenir un handle convoité.
Toutefois, cette logique commerciale déclenche déjà de vives critiques. Plusieurs cas médiatisés posent la question de l’arbitraire dans la redistribution de ces identifiants. En 2023, le pseudonyme @x avait été retiré sans compensation au photographe Gene X Hwang, simplement notifié que l’entreprise en revendiquait la possession.
De même, le handle @Cameron, initialement détenu depuis plus d’une décennie par un utilisateur actif dans la sphère crypto, avait été attribué sans préavis à Cameron Winklevoss, cofondateur de Gemini. « Je n’ai littéralement rien fait de mal sur cette plateforme, et c’est toujours le petit qui trinque », déclarait l’utilisateur dépossédé. Ces décisions, prises sans procédure de contestation claire, interpellent quant au respect des droits des utilisateurs historiques.
Une telle initiative pourrait préfigurer une nouvelle forme de hiérarchie numérique, où la valeur d’un pseudonyme dépend de sa visibilité, de sa simplicité ou de son potentiel de marque. La plateforme conserve l’intégralité du pouvoir décisionnel, sans transparence sur les critères de désactivation des comptes ou sur les mécanismes de fixation des prix.
Si ce système séduit certains investisseurs ou marques en quête de visibilité, il renforce une logique de centralisation et interroge sur la pérennité de la propriété numérique dans un environnement contrôlé par une seule entité. Pour les observateurs de l’écosystème web3, le pseudonyme est peut-être le prochain NFT, mais sans la blockchain pour en garantir la propriété.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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