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La Chine accuse les USA d’un vol massif de Bitcoins

20h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Tandis que les États renforcent leur contrôle sur les cryptos, un ancien vol de bitcoins refait surface en pleine rivalité géopolitique. LuBian, pool de mining chinois, aurait perdu plus de 127 000 BTC en 2020. Restée discrète pendant des années, l’affaire ressurgit brutalement, car Pékin accuse désormais les États-Unis d’avoir saisi ces fonds, aujourd’hui valorisés à plus de 14 milliards de dollars, via une opération de renseignement. Le soupçon d’une confiscation étatique relance les tensions entre deux superpuissances.

Un affrontement entre agents chinois et américains autour d’un coffre Bitcoin, ce qui symbolise les accusations de la Chine contre les États-Unis dans l’affaire LuBian.

En bref

  • La Chine relance une affaire oubliée : un vol de 127 272 BTC survenu en 2020 et longtemps passé inaperçu.
  • Pékin accuse les États-Unis d’avoir secrètement saisi ces fonds via leurs agences de renseignement.
  • Le piratage aurait exploité une faille cryptographique majeure dans le système de sécurité de LuBian.
  • Les bitcoins volés seraient restés dormants pendant près de 5 ans avant d’être transférés à une adresse liée au DOJ.

Pékin accuse les États-Unis d’avoir saisi des fonds issus d’un piratage massif

Le Centre national chinois de réponse aux urgences de virus informatiques (CVERC), organe gouvernemental, a affirmé que des « organisations de renseignement des États-Unis » seraient responsables d’un piratage de grande ampleur visant LuBian, une entreprise chinoise active dans le mining de bitcoins.

Selon leur rapport technique, le piratage a permis l’exfiltration de 127 272 bitcoins, une somme astronomique transférée sur des portefeuilles désormais identifiés comme liés à des entités américaines. Le rapport précise que « le Département de la Justice des États-Unis détient actuellement ces bitcoins », ce qui, si avéré, positionne cette affaire entre le cybercrime et des enjeux géopolitiques.

Les éléments factuels au cœur de cette accusation sont les suivants :

  • Le volume piraté : 127 272 BTC transférés depuis des adresses liées à LuBian, soit environ 15 milliards de dollars à l’heure actuelle ;
  • L’origine technique : le piratage est survenu en décembre 2020, selon plusieurs rapports concordants ;
  • La révélation publique : l’affaire est rendue visible en août dernier grâce aux recherches d’Arkham Intelligence ;
  • L’accusation officielle : la Chine affirme que les « organisations de renseignement américaines » ont mené l’opération de piratage ;
  • Pékin considère la saisie comme une confiscation d’actifs privés et met en question la légitimité du cadre juridique invoqué par Washington.

Cette accumulation de faits donne à l’affaire une ampleur inédite dans le domaine des cryptos, non seulement par le montant impliqué, mais aussi par la dimension diplomatique qu’elle pourrait entraîner.

Une faille cryptographique exploitée et un silence de cinq ans

Au-delà des accusations politiques, l’enquête technique dévoile que le piratage serait dû à une faille critique dans la sécurité interne de LuBian. La plateforme aurait généré des clés privées avec une entropie trop faible, limitant la sécurité à seulement 32 bits, une erreur grave dans l’univers du chiffrement.

Cette vulnérabilité aurait permis à un acteur malveillant d’accéder aux portefeuilles de LuBian, sans laisser de trace immédiate. Une fois les fonds déplacés, ils seraient restés dormants, répartis sur plusieurs adresses, pendant presque cinq ans. C’est précisément cette inactivité prolongée qui a éveillé les soupçons d’Arkham Intelligence.

La chronologie intrigue. Comment un tel volume de bitcoins, représentant à l’époque 6 % du hashrate mondial du réseau Bitcoin, a-t-il pu disparaître sans alerter les autorités ni les marchés ? Et pourquoi ces actifs ont-ils soudainement été liés à une saisie du DOJ américain en 2023, sans communication officielle préalable ? Les documents disponibles ne tranchent pas ces questions, mais soulignent une opacité persistante, aussi bien du côté des spécialistes du mining que des autorités judiciaires.

Si les déclarations du CVERC venaient à être corroborées, cette affaire pourrait raviver les tensions diplomatiques, mais également redéfinir les protocoles de transparence autour des saisies de cryptos. La confiance dans la traçabilité du bitcoin, souvent vantée comme absolue, se voit ici remise en question par un enchaînement d’actions discrètes, de failles techniques et de silences prolongés. D’un simple piratage, l’affaire LuBian se transforme en test grandeur nature pour la régulation mondiale des cryptos.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.