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La dette française va forcer la BCE à imprimer

20h00 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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La dette refait parler d’elle de part et d’autre de l’Atlantique. Le bitcoin est prêt à s’envoler si la Fed et la BCE devaient ressortir la planche à billets.

Deux immenses barrages, l’un frappé du sceau de la Fed et l’autre du logo de la BCE, se fissurent sous une pression colossale. Derrière eux, un ciel orageux orange et noir s’embrase de lumière, tandis que des torrents de billets verts et de pièces dorées se déversent vers l’avant… vers le bitcoin

En bref

  • La dette française s’élève à 3 345 milliards d’euros, soit 114 % du PIB. Le déficit budgétaire atteint plus de 6 % du PIB.
  • Face aux débordements budgétaires, la hausse des taux d’emprunt français pourrait forcer la Banque centrale européenne à monétiser la dette.
  • Le système fiat est un ponzi caractérisé par une croissance exponentielle de la masse monétaire de très bon augure pour le bitcoin, le seul actif absolument anti-inflationniste accessible aux masses.

La France n’a pas l’argent : une dette écrasante

Le Premier ministre mène cette semaine une série de discussions avec les partis politiques pour éviter l’effondrement de son gouvernement. L’objectif est de trouver un terrain d’entente pour retourner à un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB d’ici 2029.

À plus court terme, le déficit budgétaire de 6,1 % du PIB doit revenir dès 2024 à 5 %. L’effort budgétaire à fournir est de 60 milliards d’euros, dont environ 40 milliards via la réduction des dépenses publiques.

En 200 ans, la France a accumulé une dette de 3 345 milliards d’euros s’élevant à 114 % du PIB. Elle augmente d’environ 160 milliards par an. Sur ce grand total, 1 115 milliards ont été accumulés depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

En conséquence de quoi, les intérêts représentent à présent plus de 60 milliards d’euros par an. Ils pourraient devenir le premier budget de la nation dès cette année si les taux ne redescendent pas.

Problème, les partis d’opposition ne sont pas satisfaits de la stratégie d’austérité et comptent renverser le gouvernement lors du vote du 8 septembre.

La présidente de la BCE a mis en garde contre le risque « inquiétant » d’un effondrement du gouvernement. La raison étant qu’il en résultera très probablement une hausse des taux d’emprunt.

Le taux à 10 ans de la France se situe actuellement autour de 3,50 %, au plus haut depuis 2011. C’est autant que la Grèce. Et cela alors même que la BCE a baissé ses taux. Son taux directeur est passé de 4,50 % en septembre 2023, à 2,15 % aujourd’hui.

Christine Lagarde a déclaré qu’elle surveillait « très attentivement » les coûts d’emprunt de la France. Mais que pourrait-elle faire en cas de censure du gouvernement français le 8 septembre ?

Quantitative Easing en vue ?

Pour rappel, la BCE détient environ 25 % de la dette publique européenne. C’est 23 % aux États-Unis. Oui, la BCE a racheté un quart de la dette publique européenne via ses programmes de rachats d’actifs.

Cela signifie que les gouvernements ne paient plus d’intérêts sur 25 % de leur dette. La raison étant que les intérêts perçus par la BCE sont redistribués aux banques centrales nationales qui, à leur tour, les redistribuent aux États.

Dit autrement, le gouvernement américain ne paie pas 1 000 milliards de dollars d’intérêts, comme on l’entend souvent, mais 750 milliards. Pareil en France. Ce n’est pas 67 milliards, mais plutôt 50 milliards.

Ce rappel étant fait, la question est de savoir si la BCE pourrait relancer un Quantitative Easing si jamais les taux français venaient à s’envoler ? Oui.

Rien n’empêche les banques centrales de faire tourner la planche à billets. Le fait que Donald Trump parte à l’assaut de la Fed suggère d’ailleurs que c’est précisément son ambition. Le taux à 10 ans américain est à 4,22 %…

Mais il n’y a pas de miracle. Au bout du bout, faciliter l’endettement se soldera toujours par plus d’inflation si la croissance du PIB ne suit pas. Permettre aux États d’augmenter la masse monétaire beaucoup plus rapidement que la production économique se traduira in fine par une hausse générale des prix.

C’est ainsi, augmenter la productivité (production par personne) est difficile dans un monde ayant franchi son pic de pétrole conventionnel (2007). Les innovations comme l’IA ou l’ordinateur quantique sont pleines de promesses. Mais en attendant qu’elles se concrétisent vraiment, le constat est que la croissance n’a de cesse de ralentir, décennie après décennie, à cause des limites physiques à la croissance.

Par exemple, la croissance de la production de pétrole est passée de 7 % par an (de 1900 à 1970), à moins de 1 % aujourd’hui. Alors qu’en face, la masse monétaire continue de grimper à un rythme bien supérieur (~ 7 % par an).

Bitcoin et le pompier pyromane

Il est difficile pour un gouvernement de sabrer dans les dépenses. Mieux vaut imprimer de l’argent. Comme l’a écrit le légendaire investisseur Ray Dalio en juin :

Quand les pays ont trop de dettes, la voie privilégiée des décideurs politiques consiste généralement à baisser les taux d’intérêt et à dévaluer la monnaie dans laquelle la dette est libellée. Il est donc judicieux de parier sur ce scénario.

Ray Dalio, milliardaire fondateur du fonds d’investissement géant Bridgewater.

Et pour faire baisser les taux d’intérêt, il faut imprimer, via un « Quantitative Easing ». C’est le mot clé qu’il faudra surveiller au cours des prochains mois. Surtout à partir de mai, lorsque Donald Trump remplacera le président de la Fed.

Pour en venir au sujet qui nous intéresse, un énième Quantitative Easing serait haussier pour le bitcoin. Historiquement, tous les actifs caracolent pendant ces périodes d’assouplissement monétaire.

Le bitcoin s’est immédiatement apprécié il y a quelques jours, après que le président de la Fed a suggéré une baisse de taux prochaine, potentiellement le 18 septembre.

En somme, l’endettement met la France et l’Europe face à un dilemme. Réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros, comme prévu, risque de provoquer des tensions sociales et politiques, et d’autant plus si le gouvernement de François Bayrou tombe.

Relancer un Quantitative Easing permettrait de contenir les coûts d’emprunt, mais ce serait un aveu de faiblesse. Par ailleurs, la planche à billets profite à ceux qui sont assez riches pour détenir l’immobilier de prestige, les objets d’Art, les bons filons boursiers, etc.

Voilà pourquoi le bitcoin sera certainement le grand gagnant si les banques centrales devaient de nouveau agir en pompiers pyromanes. Il est l’actif le plus rare au monde tout en étant accessible à tous, quelle que soit la taille de son épargne.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin and geopolitics.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.