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Laisser ses BTC sur les exchanges revient à shorter le bitcoin

mar 10 Mai 2022 ▪ 5 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Laisser ses BTC sur un exchange en refusant de prendre soi-même possession de sa clé privée contribue littéralement à faire baisser le bitcoin.

Not your key, not your BTC

Lorsque nous achetons un BTC sur un exchange, nous n’achetons pas véritablement un BTC. Nous possédons en réalité un « IOU » (I Own You), comme disent les anglophones. C’est-à-dire la promesse de l’exchange de nous transférer un BTC si nous en faisons la demande.

Cela ne veut pas dire que les exchanges possèdent stricto sensu moins de BTC qu’ils en doivent à leurs clients. Ce serait trop risqué.

Néanmoins, les exchanges savent qu’il y a peu de chance que tous leurs clients retirent leurs BTC en même temps. Il leur est donc possible de prêter ces BTC pour engranger des intérêts.

C’est pour cette raison que les exchanges font tout pour décourager les retraits. De plusieurs manières. Via des frais de retrait élevés et, pour les plus riches, en proposant des cartes de paiement offrant de faibles coûts de transaction.

Certains exchanges proposent même de rémunérer vos dépôts (« staking ») si vous échangez vos BTC contre leur token (« BNB » sur Binance). Les exchanges proposent ce service car ils savent très bien qu’à long terme, le taux d’appréciation du BTC est plus élevé que le taux proposé en staking.

Exchange Run

Un exchange est une sorte de banque « DeFi » qui prête nos BTC pour engranger des intérêts.

Imaginons qu’un exchange ait acheté 1000 BTC pour le compte de ses clients. Rien ne l’empêche d’en prêter 900 à quelqu’un (un trader de futurs par exemple…). Les clients n’y verront que du feu. Il suffit de faire apparaître le chiffre qui va bien sur chaque balance. Mais il ne s’agit que d’un chiffre affiché sur un écran…

Dit autrement, les exchanges impriment des BTC. Ils répliquent le système de réserve fractionnaire des banques traditionnelles qui s’illustre par le fait qu’il n’y aurait pas assez d’argent si tout le monde allait retirer le sien en même temps.

L’argent fiat sous forme de pièce et billets ne représente que 5 % de tout l’argent en circulation. Si bien que seulement 5 % de l’argent en dépôt pourrait être retiré en cas de bank run. Le reste sont des IOU, des euros BNP Paribas, Société Général, etc.

Dans notre exemple, en cas d’« exchange run », seulement 10 % des BTC pourraient être retirés.

Pourquoi laisser ses BTC sur les exchanges revient à shorter le BTC ?

Le prix du bitcoin dépend de l’offre et de la demande. Lorsqu’il y a beaucoup de BTC, l’offre augmente et les prix baissent.

Lorsqu’il y a peu de BTC, l’offre diminue et les prix montent. Soit dit en passant, le bitcoin s’apprécie fortement tous les quatre ans en raison des halvings qui divisent la création de BTC (l’offre) par deux.

Laisser les exchanges prêter les BTC de leurs clients est la même chose qu’imprimer des BTC. L’offre de BTC est artificiellement gonflée, ce qui pèse automatiquement sur les prix.

Plus il y a de BTC sur les exchanges et plus il est possible de créer des IOU. Il est donc impératif de transférer ses BTC vers son propre wallet sous peine d’obtenir l’effet inverse de celui recherché.

Nous pourrions ajouter que la SEC (Securities and Exchange Commission) autorise la création de « bitcoins papier » (IOU) par le biais de produits financiers que l’on appelle « future ». Ces derniers ne voient jamais la couleur d’un BTC… Sans parler du fait que l’on attend toujours le feu vert pour un ETF spot qui permettrait aux institutions financières d’investir dans de vrais bitcoins.

Le président de la SEC est Gary Gensler. Voici l’opinion de Max Keiser à propos du fait que Gary Gensler n’autorise toujours pas la création d’un ETF spot (pour les anglophiles) :

Terminons en soulignant que le parlement européen veut justement interdire les retraits depuis les exchanges vers des wallets privés (unhosted wallet). Ce qui reviendrait de facto à créer des IOU de manière illimitée.

Concrètement, la Commission Européenne veut légaliser l’arnaque consistant à vendre du vent. C’est pour « protéger » les consommateurs, vous comprenez…

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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