Le Bitcoin atteint un nouveau record de difficulté

Le réseau Bitcoin n’a jamais été aussi puissant. Sa difficulté de mining vient d’atteindre un record absolu à 142,3 trillions, en hausse de 29,6 % depuis janvier. Ce chiffre reflète à la fois la montée en puissance du hashrate et la pression croissante sur les sociétés de mining. Tandis que la blockchain se renforce face aux attaques potentielles, les exigences techniques et économiques imposent une sélection de plus en plus rude parmi les acteurs du secteur.

Un réseau à la puissance inédite

Tandis que le hashrate du Bitcoin était en recul pendant quelques semaines, CJ Burnett, directeur des revenus chez Compass Mining a déclaré : « La difficulté d’ajustement est l’une des caractéristiques les plus élégantes et sous-estimées du bitcoin ».

Selon lui, cette capacité d’autorégulation du protocole permet à la blockchain de se recalibrer en continu, garantissant que l’intervalle moyen entre chaque bloc reste proche des dix minutes prévues par le code initial. Cette dynamique explique pourquoi la récente hausse a propulsé la difficulté de mining à un niveau historique.

Voici les chiffres importants :

• 142,3 trillions : nouveau record de difficulté, soit une hausse de 29,6 % depuis le début de l’année ;
• 136,04 trillions : précédent sommet atteint une semaine plus tôt seulement ;
• 1,09 ZH/s : niveau inédit du hashrate, représentant la puissance de calcul collective du réseau.

Cette hausse simultanée de la difficulté et du hashrate traduit un renforcement significatif de la sécurité du réseau Bitcoin. Plus il faut de puissance de calcul pour miner, plus il devient complexe, et coûteux, de tenter une attaque à 51 %. Autrement dit, le protocole s’impose comme un système toujours plus robuste, en perpétuelle évolution, qui consolide son rôle central dans l’écosystème crypto.

Une pression accrue sur les spécialistes du mining

Si cette montée en puissance illustre la solidité du protocole, elle redessine aussi les conditions de survie pour les acteurs du mining. Comme l’explique Burnett, l’augmentation de la difficulté « force souvent les spécialistes les moins efficaces à se déconnecter, tandis que ceux disposant d’infrastructures solides et d’énergie à bas coût prospèrent ».

Dans un secteur hautement concurrentiel, seuls les opérateurs capables de tirer parti d’équipements de dernière génération peuvent rester compétitifs.

Pour Alex de Vries, fondateur de Digiconomist, les progrès technologiques jouent toutefois un rôle clé. « À mesure que de nouvelles générations d’équipements de mining arrivent sur le marché, la quantité d’électricité consommée par unité de calcul diminue », souligne-t-il.

Cette efficacité accrue réduit le lien direct entre hashrate et consommation énergétique, ce qui permet aux acteurs du mining de faire tourner davantage de machines sans nécessairement alourdir leur facture globale. Autrement dit, l’augmentation de la difficulté ne se traduit pas mécaniquement par une hausse proportionnelle des coûts d’exploitation.

La tendance actuelle confirme que la rentabilité des sociétés de mining reste étroitement liée au prix du bitcoin. Tant que ce dernier évolue à des niveaux élevés, les revenus générés leur permettent d’absorber des dépenses énergétiques plus importantes, consolidant ainsi leur présence sur le marché. Cependant, si le cours venait à subir une correction brutale, la hausse de la difficulté pourrait accentuer la fragilité des acteurs les moins bien armés.