Le Bitcoin face à Darmanin

Doucement, mais sûrement, le pouvoir prépare les esprits à la fin du cash. Heureusement, il y aura toujours le bitcoin.

Touche pas à l’oseille

Gérald Darmanin a osé. Le Garde des sceaux a proposé aux sénateurs de supprimer l’argent liquide sous prétexte de lutte contre la drogue.

L’argent liquide, c’est le sujet principal. Comment on arrête la drogue ? Il y a une mesure assez simple : la fin de l’argent liquide. Il faut que l’argent soit traçable ».

Gérald Darmanin

L’appareil médiatique s’est empressé de relayer l’information, suggérant que l’on rêve toujours d’un monde sans cash en très haut lieu.

CNEWS y est aussi allé de sa petite collaboration, balayant d’un simple revers de main le concept absolument essentiel du droit à la vie privée. Tel un petit officier de la Stasi, Pascal Praud plaide en faveur de la surveillance de masse.

« Qu’on sache que j’ai acheté une bouteille d’eau, de la viande ou un Iphone, j’en ai rien à faire », a-t-il sournoisement lâché. Que répondre, si ce n’est la fameuse réplique d’Edward Snowden, le célèbre lanceur d’alerte américain.

Dire que votre droit à la vie privée importe peu quand on n’a rien à cacher revient à dire que la liberté d’expression importe peu quand on n’a rien à dire.

Edward Snowden

Contrairement à M. Praud, les Français restent très attachés au liquide. Selon une étude de la Banque de France parue cette année, 60 % d’entre eux considèrent qu’il est important de pouvoir payer en cash.

Rappelons aussi que les commerçants sont légalement obligés d’accepter les paiements en espèces. Ils risquent même 150 euros d’amende en cas de refus.

Par ailleurs, il faudrait convaincre tous les pays de la Zone Euro. Ce sera très difficile quand on sait que les Italiens et les Espagnols paient majoritairement en cash (60 %).

Christine Lagarde à la manœuvre ?

Face à la levée de boucliers, Gérald Darmanin a modéré ses propos quelques jours plus tard, reconnaissant que la France n’avait pas les moyens politiques d’y parvenir.

« Il y a une longue discussion évidemment à avoir avec les Français. L’argent liquide a d’autres avantages, les avantages d’une liberté individuelle où l’État, en effet, ne regarde pas tout à tout moment… C’est un débat public qu’il faut sans doute poser lors d’une campagne présidentielle, par exemple », a-t-il déclaré.

Qui pourrait porter un tel projet lors de la prochaine présidentielle ? Probablement Christine Lagarde. Cela tombe bien puisque la présidente de la BCE fait le forcing depuis son arrivée à la BCE pour lancer un euro numérique pouvant se substituer aux billets de banque.

Cette ambition a de quoi inquiéter quand on se remémore certaines de ses déclarations passées qui laissent songeur. Voici un extrait de l’un de ses discours de 2018 :

Que pouvez-vous faire si vous avez envie de bière et de pizza, mais que vous ne voulez pas que votre crédit score baisse ? Vous pouvez payer en liquide. Irez-vous plutôt vers le rayon des brocolis s’il n’est plus possible de payer en cash ? Les banques centrales pourraient-elles venir à la rescousse en offrant une monnaie numérique totalement anonyme ? Certainement pas. Ce serait une aubaine pour les criminels.

Christine Lagarde, discours Winds of Change: The Case for New Digital Currency

Toujours cette excuse du crime alors qu’ils se taisent devant le génocide en Palestine et sacrifient les ukrainiens sur l’autel de la géopolitique.

Le contrôle total sur l’argent crée la tentation de rationner les dépenses, en cas de guerre par exemple… Le crédit social, les taux d’intérêt négatifs et le rationnement sont autant de dérives qui nous pendent au nez dans une société sans cash.

Bitcoin, la glorieuse échappatoire

Christine Lagarde jure ses grands dieux qu’elle a nullement l’intention de faire disparaître le cash. Mais qui peut faire confiance à celle qui devait succéder à Klaus Schwab à la tête du World Economic Forum.

Comment faire confiance à quelqu’un qui décrit le bitcoin comme une « échappatoire ». Une échappatoire à quoi au juste ? À la guerre qui pourrait dépasser les frontières ukrainiennes ?

Le cash ne représentant que 5 % de la masse monétaire totale, c’est en effet le bitcoin qui offre une réelle échappatoire. Il permet de franchir une frontière avec toute sa fortune en tête. Il suffit de se souvenir d’une douzaine de mots (la seed).

Le bitcoin permet aussi de se protéger contre l’inflation ! Certes, il ne remplacera pas le système bancaire, mais il constitue une bien meilleure réserve de valeur que l’euro, qui a perdu 38 % de sa valeur en dix ans seulement. De son côté, le bitcoin a gagné plus de 38 % depuis le début de l’année !

Voilà le résultat d’une inflation en apparence bénigne de 2-3 % par an :

Bien entendu, rappelons que le Lightning Network permet de réaliser des paiements. Il est aujourd’hui relativement aisé de vivre en payant directement en bitcoins dans les grandes capitales.

À ce titre, la sénatrice Cynthia Lummis propose de supprimer la taxe sur les plus-values pour les paiements en BTC inférieurs à 600 dollars. En république tchèque, il suffit de garder ses BTC plus d’un an pour éviter toute taxe.

Christine Lagarde peut bien supprimer le cash, il restera toujours le bitcoin. Échec et mat.

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