Le Bitcoin peut-il survivre à l’ère quantique ? BlackRock répond
Les doutes s’amplifient autour du fameux « Q-Day ». Ce jour où la technologie quantique dépasserait la cryptographie protégeant Bitcoin. Cette inquiétude vient de BlackRock, qui a ajouté une mention explicite du risque quantique dans son dossier d’ETF Bitcoin. Cette avancée soulève une question : la sécurité du Bitcoin est-elle obsolète face à la puissance des futurs ordinateurs quantiques ? Les enjeux sont colossaux, car il ne s’agit pas que d’un risque théorique.
En bref
- BlackRock liste pour la première fois le risque quantique dans son dossier Bitcoin ETF.
- 25 % des bitcoins seraient vulnérables en cas d’apparition d’un ordinateur quantique puissant.
- Google a mis au point un processeur quantique capable d’effectuer des calculs impossibles pour les superordinateurs classiques.
- Des solutions post-quantiques sont déjà en cours de test pour protéger Bitcoin contre cette menace à venir.
Le danger quantique guette Bitcoin
BlackRock, le géant de la gestion d’actifs, a pour la première fois évoqué la menace de l’informatique quantique dans son prospectus mis à jour pour son ETF Bitcoin, iShares. Cette menace repose sur une capacité potentielle des ordinateurs quantiques à déchiffrer les clés privées qui sécurisent les transactions en bitcoin.
Dans son dossier, BlackRock explique que :
Si des processeurs quantiques assez puissants émergent, ils pourraient décrypter les clés privées et compromettre la sécurité des portefeuilles.
La firme souligne aussi que la transition vers une cryptographie résistante au quantum nécessiterait un large consensus au sein de la communauté Bitcoin. Ce passage à une nouvelle norme pourrait être complexe, voire conflictuel.
Techniquement, la peur vient de l’algorithme de Shor, capable en théorie de casser la cryptographie elliptique sur laquelle le réseau Bitcoin repose. Google et Microsoft ont présenté des avancées en informatique quantique, comme les processeurs Willow et Majorana 1, capables de réaliser en minutes des calculs inimaginables auparavant. Pourtant, la réalité est encore loin de la menace immédiate.
Comme l’explique Paolo Ardoino, CEO de Tether, « les machines quantiques sont encore loin de pouvoir craquer la sécurité 256 bits », ce qui laisse un peu de répit.
Cependant, selon les analyses, près de 25 % des bitcoins en circulation sont stockés dans des adresses potentiellement vulnérables, notamment celles qui ont déjà dévoilé leur clé publique. Si un jour un ordinateur quantique assez puissant voit le jour, ces coins seraient alors à risque.
Regards croisés sur la menace quantique
Les avis sont partagés dans la communauté crypto. Certains comme Coin Bureau alertent sur la gravité de la menace. Leur tweet souligne :
Le plus grand gestionnaire d’actifs mondial, BlackRock, vient d’ajouter l’informatique quantique comme risque dans son dossier Bitcoin ETF.
Cette mise en garde institutionnelle a de quoi renforcer l’attention.
À l’inverse, des experts comme Ole Lehmann adoptent une posture plus rassurante. Ils rappellent que Bitcoin a anticipé ce risque, il y a longtemps. Ole écrit : « Bitcoin n’a pas peur de Willow, le processeur quantique de Google. Satoshi a prévu cette menace il y a 14 ans ». Il détaille que le processeur Willow, bien que révolutionnaire, n’est qu’un premier pas dans un long parcours. Pour menacer Bitcoin, il faudrait un saut technologique de plusieurs ordres. Ole ajoute que :
Les développeurs Bitcoin travaillent déjà sur des signatures post-quantiques, comme SPHINCS+, qui remplaceront les anciennes méthodes.
Par ailleurs, la blockchain n’est pas figée. Les récents forks, comme SegWit ou Taproot, ont déjà renforcé la sécurité et la scalabilité du réseau. La communauté et les développeurs montrent une capacité d’adaptation qui laisse entrevoir un futur avec des protections post-quantiques efficaces.
Chiffres clés et enjeux financiers
Le quantum représente une menace potentielle mais aussi un défi économique considérable pour Bitcoin et la crypto-sphère. Voici les chiffres à retenir :
- Le fonds Bitcoin iShares de BlackRock détient 64 milliards de dollars d’actifs nets ;
- Environ 25 % des bitcoins (4 millions environ) sont dans des adresses vulnérables ;
- Google a annoncé un processeur quantique capable de résoudre un problème en 5 minutes, contre 10^25 ans pour les superordinateurs classiques ;
- Depuis le début de l’année, les ETF Bitcoin ont attiré plus de 41 milliards de dollars, preuve d’un fort intérêt malgré les risques ;
- Les signatures post-quantiques telles que SPHINCS+ sont déjà testées sur des testnets Bitcoin.
Ce constat montre une contradiction : le marché ignore encore largement la menace, focalisé sur la volatilité et la croissance immédiates, alors que la menace quantique appelle à une préparation profonde. Par ailleurs, la transition vers une cryptographie post-quantique pourrait être laborieuse et diviser la communauté.
Dans cette course contre la montre, certains acteurs voient aussi dans l’informatique quantique une opportunité. Par exemple, Naoris, spécialisé en cybersécurité, propose des solutions pour sécuriser les blockchains compatibles EVM sans nécessiter de hardfork. Cette approche innovante offre un confort supplémentaire face aux risques futurs, tout en conservant la compatibilité des réseaux. Ainsi, l’essor du quantum pourrait stimuler une nouvelle génération de protections, conjuguant sécurité renforcée et continuité technologique.
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