Le Bitcoin s’effondre et la peur extrême revient

Tandis que les marchés traditionnels vacillent sous le poids des incertitudes macroéconomiques, l’écosystème crypto traverse une zone de turbulence inédite. Le bitcoin chute sous les 104 000 dollars, entraînant dans son sillage l’ensemble des autres actifs. Cependant, cette correction dépasse la simple volatilité habituelle. Le sentiment des investisseurs s’effondre, basculant de l’optimisme à une peur extrême en quelques jours. Ce retournement brutal marque une rupture de tendance majeure, qui pourrait bien redéfinir les équilibres du marché à court terme.

Le sentiment de marché bascule dans la peur extrême

Le marché crypto traverse une période de tension aiguë. Le Crypto Fear & Greed Index, baromètre psychologique bien connu des investisseurs, a basculé en zone de « peur extrême », avec un score de 21.

Ce niveau marque une rupture nette avec les semaines précédentes, où l’indicateur flirtait encore avec la zone dite de « greed ». Ce retournement traduit une défiance croissante qui dépasse les seules variations de prix. En effet, cette chute du sentiment résulte d’un ensemble de signaux convergents. L’analyse quotidienne de six variables révèle une dégradation généralisée :

• La volatilité : fortement élevée, ce qui accentue l’incertitude des acteurs ;

• Le volume et le momentum : en chute libre, preuve d’un affaiblissement de la dynamique d’achat ;

• Les indicateurs sociaux : en forte baisse, selon les données agrégées des plateformes ;

• La domination du bitcoin : en hausse, traduisant une fuite des capitaux depuis les altcoins vers le BTC ;

• Les enquêtes de sentiment : les réponses pointent une défiance accrue, cohérente avec le climat général.

À travers ces données on-chain, le marché semble avoir basculé dans une phase de repli défensif. La narration optimiste qui prédominait, adoption institutionnelle, avancées des ETF, innovation Web3, est désormais supplantée par une logique de précaution.

Les investisseurs réévaluent leurs positions, souvent dans l’urgence, face à une volatilité croissante et des signaux techniques dégradés. L’extrême peur peut être le signe que les investisseurs sont trop inquiets. Cela peut représenter une opportunité d’achat.

Une vague de ventes : les investisseurs de long terme liquident 40 milliards de dollars

Dans ce climat déjà tendu, une donnée majeure a amplifié la pression. Les détenteurs de bitcoin de long terme ont vendu environ 405 000 BTC en octobre, représentant près de 40 milliards de dollars de sorties.

Long-Term Holders have offloaded 405,000 BTC in the past 30 days 🧯 pic.twitter.com/6QPo8BE8YC

— Maartunn (@JA_Maartun) November 2, 2025

Ces ventes massives pèsent d’autant plus sur les prix que, dans le même temps, les entrées liées aux ETF et aux DAT (Digital Asset Trusts) n’ont représenté qu’un volume cumulé d’environ 4 milliards de dollars. Ce déséquilibre entre offre et demande a mécaniquement fragilisé le support des prix.

Le bitcoin a ainsi glissé sous les 104 000 dollars, atteignant 101 497 dollars, soit une baisse de 5,6 % sur la journée et de 17,5 % depuis son sommet historique atteint début octobre. Cette chute s’explique par une conjonction de facteurs, dont une crise persistante dans la DeFi et des inquiétudes macroéconomiques généralisées incitant les investisseurs à réduire leur exposition au risque. Lundi, les liquidations ont atteint 1,2 milliard de dollars, touchant à 90 % des positions longues, preuve de la violence du mouvement en cours.

Ces événements interpellent sur l’avenir immédiat du marché : la purge actuelle constitue-t-elle un simple ajustement ou le début d’une phase plus durable de repli ? Certains observateurs y voient déjà un signal d’accumulation à venir, dans l’hypothèse où les investisseurs de long terme auraient épuisé leur capacité de vente. Une fois que ces détenteurs auront fini de vendre, ou prendront une pause, une nouvelle base pourrait se former pour permettre au prix du bitcoin de repartir à la hausse. Toutefois, en l’absence de catalyseurs clairs, le marché pourrait demeurer dans cette zone de faiblesse encore plusieurs semaines.