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Le dilemme des retraités Bitcoin : Vendre ou emprunter ?

sam 07 Juin 2025 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
Investir Investissement

Comment gérer ses bitcoins au moment de la retraite ? Vaut-il mieux tout simplement vendre ses bitcoins, ou bien les apporter en collatéral et vivre à crédit ?

Dans une ambiance tamisée à dominante bleu pétrole, un retraité au visage soucieux est assis devant un miroir en bois. Il porte un cardigan rose passé et des lunettes rondes. Dans le reflet du miroir, on le voit tenant d’une main un contrat et de l’autre un Bitcoin brillant entouré d’un halo lumineux orange. Son regard est tendu, reflétant le dilemme intérieur. Sur un vieux téléviseur derrière lui, un graphique crypto en chute libre accentue la tension. À droite, un chat dort paisiblement sur des papiers, contrastant avec l’angoisse du personnage. L’ensemble évoque un choix crucial et la solitude face aux décisions financières.

En bref

  • Quelle est la meilleure stratégie pour un retraité disposant de 24 BTC (2,5 M€) entre vendre ses bitcoins ou emprunter contre ses bitcoins ?
  • Scénario 1 : vendre progressivement ses bitcoins pour couvrir les dépenses annuelles.
  • Scénario 2 : emprunter chaque année contre ses bitcoins en collatéral à un taux de 10 %.

Bitcoin, le capital du 21e siècle

Dans un fil de discussion publié sur X consacré au bitcoin, l’utilisateur Wicked a comparé les deux approches à la lumière d’un scénario pessimiste sur 10 ans. Les paramètres sont les suivants :

Un retraité ayant économisé en bitcoins l’équivalent de 50 fois ses dépenses annuelles. Les dépenses annuelles s’élèvent à 50 000 € pour une épargne totale de 2 500 000 € en bitcoins (24 BTC).

Années 1 et 2 : Marché baissier brutal. Le bitcoin plonge de 50 % à la fin de la première année et de 50 % supplémentaires à la fin de la seconde année. En clair, la valeur de ses bitcoins sombre à 1 250 000 € au bout d’un an, et à 625 000 € au bout de deux ans.

En conséquence, la dépense annuelle de 50 000 euros représente 2 % de la réserve initiale (année 1), puis 4 % (année 2) et 8 % (année 3).

Années 3 et 4 : Reprise. Le marché bitcoin se redresse, remontant de 100 % par an. Le prix du bitcoin revient au niveau initial à la fin de l’année 5.

Années 5 à 10 : Appréciation de 25 % par an du bitcoin (c’est la prévision de Michael Saylor).

Laquelle des deux stratégies est la plus rentable au bout de dix ans ? Vendre séchement une partie de ses bitcoins chaque année pour couvrir les dépenses, ou emprunter contre ces BTC qui sont donc conservés ? En sachant que le taux d’intérêt annuel est douloureux, à 10 %.

Voici une analyse détaillée des deux approches.

Stratégie 1 : vendre les bitcoins

Dans cette approche, le retraité vend chaque année, au début de l’année, la quantité de bitcoin nécessaire pour couvrir ses dépenses annuelles de 50 000 euros.

Wicked fait l’hypothèse simplificatrice que les bitcoins ne sont pas taxés. C’est le cas dans plusieurs pays européens comme le Portugal, l’Allemagne ou encore la République tchèque où l’impôt sur les plus-values n’est pas appliqué si les bitcoins sont gardés plus d’un an.

Voici comment évolue le coût de la vie et la réserve de bitcoin sur 10 ans :

Année 1 : Le retraité vend 2 % de ses BTC, il lui en reste 98 %.
Année 2 : Le retraité vend 4 % de ses BTC, il lui reste 94 %.
Année 3 : Vente de 8 %, reste 86 %.
Année 4 : Vente de 4 %, reste 82 %.
Année 5 : Vente de 2 %, reste 80 %.
Année 6 : Vente de 1,6 %, reste 78,4 %.
Année 7 : Vente de 1,3 %, reste 77,1 %.
Année 8 : Vente de 1 %, reste 76,1 %.
Année 9 : Vente de 0,82 %, reste 75,3 %.
Année 10 : Vente de 0,66 %, reste 74,6 %.

Résultat après 10 ans : Le retraité conserve 74,6 % de sa réserve initiale, soit (grâce aux calculs rapides de l’IA !) l’équivalent de 7 115 314 € compte tenu de la baisse suivie de l’appréciation du bitcoin imaginée dans le scénario.

Stratégie 2 : emprunter

Dans ce scénario, le retraité emprunte chaque année pour couvrir ses dépenses. Il utilise sa réserve de bitcoin comme collatéral. Les bitcoins ne sont donc jamais vendus. Les hypothèses sont les suivantes :

Exigence de collatéral : 2x. En clair, pour emprunter l’équivalent de 1 % de la valeur de la réserve en euros, il faut immobiliser 2 % des BTC en collatéral.

Modalités : Les intérêts de 10 % s’accumulent d’année en année. Le retraité reporte la dette continuellement sans jamais rien rembourser.

Voici l’évolution de la dette et du collatéral sur 10 ans :

Année 1 : Coût = 2 %. Emprunt de 2 %, dette initiale = 2 % × 1,1 = 2,2 % (intérêts). Collatéral = 4,4 % de l’épargne totale. En fin d’année, avec la baisse de 50 % du bitcoin, la dette ajustée est de 4,4 %, collatéral = 8,8 %.

Année 2 : Coût = 4 %. Dette précédente = 4,4 % (année précédente) + 4 % (nouvel emprunt) × 1,1 = 8,8 %. Collatéral = 17,6 %. En fin d’année, avec la nouvelle baisse de 50 % du bitcoin, dette = 17,6 %, collatéral = 35,2 %.

Année 3 : Coût = 8 %. Dette = 17,6 % + 8 % × 1,1 = 26,4 %, collatéral = 52,8 % ! En fin d’année, le bitcoin remonte de 100 %, dette = 13,2 %, collatéral = 26,4 %.

Etc.

Résultat après 10 ans : Le retraité conserve 100 % de sa réserve initiale qui vaut alors 9 537 322 euros, auxquels il faut retrancher 885 846 € de dette liée aux intérêts.

Conclusion

Résultats financiers après 10 ans :

Scénario 1 (vendre) : 7 115 314 €.
Risque de liquidation : Aucun, car il n’y a pas d’emprunt.

Scénario 2 (emprunter) : 8 651 477 €.
Risque de liquidation : Élevé, surtout au début de l’année 3, où le ratio [dette/épargne totale] atteint 50 % ! Une baisse supplémentaire du bitcoin de 50 % déclencherait une liquidation, entraînant une perte de 50 % de tous les bitcoins.

Comme vous pouvez le voir, même avec un point de départ extrêmement conservateur (seulement 2 % de l’épargne en BTC dépensée chaque année, trois années consécutives de baisse de 50 % du bitcoin déclenchent une liquidation et la perte de la moitié des 24 bitcoins initiaux).

C’est-à-dire, par exemple, si le bitcoin tombait de 104 000 euros à 13 000 euros. Cela semble toutefois peu probable maintenant que le bitcoin est adoubé par les États-Unis et de nombreuses grandes institutions financières. Ici, le vice-président américain soutient activement le bitcoin :

Enfin, le risque de liquidation est grandement réduit si vous n’êtes pas retraité et que vous continuez à travailler. Si vous souhaitez acheter votre maison par exemple.

Il est à prévoir que ce type de « prêt lombard » se démocratiseront au cours des prochaines années en France. Ils existent déjà aux États-Unis avec le lancement de la compagnie 21 Capital chapeautée par Jack Mallers. Il est d’ores et déjà possible de contracter des prêts à des taux situés entre 9 et 13 %.

Pour vous convaincre de vous faire votre retraite en bitcoins, ne manquez pas notre article : Les intérêts de la dette française explosent.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin and geopolitics.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.