Le dollar vacille, la dette s’envole… et les cryptos battent des records
À 37 000 milliards de dollars, l’endettement américain atteint un niveau inédit, nourrissant les doutes sur la solidité du dollar. Tandis que les marchés s’interrogent, le bitcoin grimpe au-delà des 124 000 dollars, entraînant l’ensemble du secteur crypto vers des sommets. Entre inquiétude budgétaire et ruée vers les actifs alternatifs, un basculement semble s’opérer.
En bref
- La dette publique américaine atteint un niveau record de 37 000 milliards de dollars, suscitant une inquiétude croissante sur les marchés.
- L’économiste Kenneth Rogoff, ancien sceptique du bitcoin, reconnaît s’être trompé et alerte sur un risque de perte d’influence du dollar.
- Plusieurs facteurs macroéconomiques, dont les taux d’intérêt élevés et l’absence de réformes budgétaires, fragilisent la position du dollar.
- Jerome Powell, président de la Fed, évoque une possible baisse des taux en septembre, renforçant l’intérêt pour les cryptos.
Une dette record et la méfiance croissante envers le dollar
La dette publique américaine a franchi les 37 000 milliards de dollars cette année. Ce seuil critique alimente une défiance exponentielle vis-à-vis du dollar, qui reste pourtant la principale monnaie de réserve mondiale.
Kenneth Rogoff, ancien économiste du FMI et professeur à Harvard, a reconnu sur le réseau social X (ex-Twitter) : « Il y a presque dix ans, j’étais l’économiste de Harvard qui affirmait que le bitcoin avait plus de chances de tomber à 100 dollars que d’atteindre 100 000. Qu’ai-je raté ? ».
Dans une tribune, Rogoff va plus loin et évoque une dynamique inquiétante : « à moyen et long terme, le dollar pourrait perdre des parts de marché face au yuan chinois, à l’euro, voire aux cryptos ».
Cette remise en question de la suprématie du dollar s’explique par une série de facteurs macroéconomiques critiques synthétisés dans sa dernière analyse :
- La hausse persistante des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale, censée juguler l’inflation, alourdit mécaniquement le coût du service de la dette ;
- L’absence de réformes budgétaires profondes renforce l’idée d’une addiction structurelle à l’endettement, comme le souligne Rogoff dans son article intitulé « America’s Coming Crash » ;
- Les marchés commencent à intégrer le risque d’une « décennie perdue » pour l’économie américaine, selon les propres termes de l’économiste ;
- L’équilibre géopolitique est en train de basculer : le dollar pourrait perdre son statut de monnaie hégémonique, affaibli à la fois de l’intérieur (par la dette) et de l’extérieur (par la montée de monnaies alternatives).
Ces éléments conjugués posent une question fondamentale : le dollar est-il encore un actif refuge ? De plus en plus d’investisseurs, institutionnels comme particuliers, semblent en douter, et cherchent désormais des alternatives tangibles dans l’univers crypto.
L’alternative crypto prend forme sur fond d’effondrement monétaire
Pendant que les signaux d’alerte s’accumulent sur le dollar, le marché des cryptos connaît une ascension spectaculaire. Le bitcoin a dépassé les 124 000 dollars, tandis que la capitalisation totale du marché crypto a franchi les 4 000 milliards de dollars, une première historique.
Ce bond s’insère dans un contexte particulier, car la Réserve fédérale pourrait envisager une baisse des taux dès septembre, comme l’a laissé entendre Jerome Powell lors du très attendu symposium de Jackson Hole.
Une telle inflexion a eu un effet immédiat. « Cela pourrait supercharger le récit du bitcoin comme couverture contre l’incertitude des monnaies fiduciaires », estime Jessy Gilger, conseiller en investissements chez Unchained.
Ce momentum est également alimenté par des prises de position politiques inattendues. Le président Donald Trump, a validé la constitution d’une réserve stratégique de bitcoin, un geste symbolique fort qui contribue à légitimer davantage encore le rôle des cryptos dans l’économie réelle.
Brian Armstrong, PDG de Coinbase, va jusqu’à prédire un Bitcoin à 1 million de dollars d’ici 2030. Dans une interview avec John Collison (cofondateur de Stripe), il justifie cette prévision par la combinaison de plusieurs facteurs : adoption croissante par Wall Street, régulation plus claire, et surtout détérioration du ratio dette/PIB américain, qu’il estime entre 150 % et 170 % actuellement.
Ces événements dessinent les contours d’un monde où les cryptos ne sont plus seulement des actifs spéculatifs, mais des instruments d’ajustement monétaire dans un paysage en recomposition. À mesure que le dollar perd en crédibilité, le bitcoin pourrait s’imposer comme un actif refuge de dernière génération, moins volatil que le Nasdaq et le S&P 500, surtout si les politiques économiques peinent à rétablir la stabilité.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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