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Banque d’Angleterre : Les stablecoins dans le viseur, les tokens en ligne de mire

13h12 ▪ 6 min de lecture ▪ par James G.
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Les stablecoins sont devenus un moyen largement utilisé pour les transactions transfrontalières, notamment pour les paiements de détail et autres transferts de fonds internationaux. Malgré une adoption croissante, certains dans le milieu bancaire ont exprimé un certain scepticisme à l’égard de ces actifs numériques adossés au fiat. Une personnalité bancaire de premier plan a même averti les plus grandes banques mondiales de ne pas émettre leurs propres stablecoins.

Un homme sévère en costume pointe du doigt une pièce numérique brillante dans une salle de réunion, tandis que des banquiers nerveux regardent et que les graphiques des stablecoins s'effondrent en arrière-plan.

En bref

  • Le gouverneur de la BOE Andrew Bailey met en garde les grandes banques contre l’émission de stablecoins, les qualifiant de menace pour la stabilité du système financier.
  • Andrew Bailey prône les dépôts tokenisés plutôt que les stablecoins ou les CBDC, invoquant une meilleure intégration aux systèmes bancaires traditionnels.
  • Les USA et l’UE tracent des voies différentes en crypto, la régulation des stablecoins et les CBDC dominent les discussions législatives.
  • Les stablecoins atteignent une capitalisation de 258 milliards de dollars, avec plus de 750 000 utilisateurs hebdomadaires sur Ethereum.

Andrew Bailey plaide pour les dépôts tokenisés

Dans une interview avec le média britannique The Times, Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a conseillé aux grandes banques de ne pas lancer leur propre monnaie blockchain adossée au fiat, affirmant que les stablecoins constituent un risque pour le système financier.  

Bailey a expliqué que l’augmentation de l’adoption de cette nouvelle forme de monnaie pourrait affecter l’injection de liquidité dans les systèmes bancaires traditionnels et créer un système financier séparé non réglementé. Il a ajouté que les stablecoins en sont encore à leurs débuts et qu’ils manquent d’une supervision réglementaire claire.

Le gouverneur de la BOE a suggéré que les banques centrales adoptent les dépôts tokenisés, qui sont la représentation numérique réelle de l’argent traditionnel. Bailey a maintenu qu’il serait « raisonnable » que les banques empruntent cette voie plutôt que d’émettre des monnaies numériques de banque centrale (CBDC) ou des stablecoins du secteur privé.

Je préférerais de loin que [les banques] empruntent la voie des dépôts tokenisés et se demandent comment numériser notre argent, particulièrement pour les paiements.

Andrew Bailey

Bailey, qui est aussi président du Conseil de stabilité financière, organe international de surveillance monétaire, a mis en garde contre l’achat de Bitcoin. Il a affirmé que le BTC n’était « pas de l’argent » et « n’a pas la fonction d’une monnaie. »

Le gouverneur de la BOE a souligné que les investisseurs décidant d’acheter du Bitcoin doivent être prudents et bien comprendre les risques avant de le faire. Le BTC a dépassé la barre des 120K $ pour la première fois le 14 juillet, atteignant un nouveau record historique à 123 191 $.

L’UE et les USA prennent des chemins divergents sur les stablecoins

Les déclarations de Bailey interviennent à la veille de la « Crypto Week » déclarée par le GOP à la Chambre, durant laquelle les deux chambres du Congrès américain vont délibérer sur la réglementation des cryptomonnaies.  

Dans le cadre de ce débat, la Chambre des représentants des États-Unis discutera d’une version du GENIUS Act, qui fixe un cadre pour que les grandes entreprises et institutions financières émettent des stablecoins. En outre, la Chambre pourrait également examiner un projet de loi de marché plus large et une mesure interdisant à la Fed d’émettre une CBDC.

Cependant, Bailey a souligné qu’aucune de ces juridictions n’envisage des dépôts tokenisés.

Je dirais que les USA vont vers les stablecoins. La Banque centrale européenne va vers la monnaie numérique de banque centrale. Aucun des deux ne se tourne vers la tokenisation des dépôts.

Bailey

Bailey est depuis longtemps un critique des actifs crypto. Lors d’une intervention à l’Université de Chicago Booth School of Business à Londres en février, le chef de la BOE a qualifié les cryptoactifs non adossés à une monnaie stable de « risque d’investissement pur. »

Les responsables des banques centrales appellent à la prudence et à une régulation stricte des stablecoins

Bailey n’est pas la seule personnalité bancaire de haut rang à adopter une position conservatrice concernant les stablecoins. L’ancienne présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a mis en garde contre l’adoption des stablecoins, affirmant que cela sape les politiques monétaires et menace la souveraineté nationale.

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Les inquiétudes ont aussi porté sur l’absence d’une réglementation claire de ces actifs adossés au fiat, certains craignant que des acteurs malveillants exploitent ce manque de supervision pour le blanchiment d’argent. Pour limiter ce risque potentiel, certains banquiers centraux ont appelé à un cadre plus standardisé similaire à celui des banques traditionnelles.

Bailey soutient également cette idée, laissant entendre que les stablecoins devraient bénéficier de règles strictes. Selon lui, ces monnaies doivent être sûres et fiables puisque les gens les utilisent comme de l’argent ordinaire.

Les stablecoins poursuivent leur croissance malgré les inquiétudes réglementaires

Malgré les commentaires de Bailey, les stablecoins ont gagné en traction à l’échelle mondiale, notamment ces dernières années.

Voici ce que disent les données on-chain :

  • La capitalisation totale du marché des stablecoins est de 258,533 milliards de dollars.
  • Au cours des 30 derniers jours, la capitalisation a augmenté de 2,71 %.
  • En juin, le nombre d’émetteurs de stablecoins sur Ethereum a atteint un nouveau record historique, avec plus de 750 000 utilisateurs uniques hebdomadaires.
  • Croissance incluant les principaux stablecoins tels que USDT, USDC, BUSD et DAI.

Cette tendance démontre l’attention croissante des institutions envers ces actifs et l’adoption grandissante par les utilisateurs. De plus, la croissance récente au cours de l’année suggère que les stablecoins pourraient transformer l’intérêt spéculatif en une adoption fondée sur une utilité réelle.

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