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Le PDG de BlackRock reparle du Bitcoin

20h00 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Larry Fink a ravivé le débat. Le bitcoin est-il avant tout une monnaie de tous les jours, ou bien une réserve de valeur ?

Un PDG souriant en costume sombre fait face à un gigantesque Bitcoin lumineux qui irradie d’une aura orange, dans un style bande dessinée rétro des années 70, contrastant entre l’ombre et l’éclat doré de la crypto.

En bref

  • Larry Fink ne voit pas le bitcoin remplacer le système fiat.
  • Le bitcoin est plutôt de l’or numérique permettant de se protéger de la dévaluation des monnaies fiat.
  • Pourquoi le bitcoin ne pourrait-il pas se substituer totalement au système fiat ?

Bitcoin, l’or numérique

Pour le PDG de BlackRock, le bitcoin, c’est de l’or, et non un substitut aux monnaies nationales. « Je suis devenu un partisan du bitcoin. Non pas en tant que monnaie de tous les jours, mais comme de l’or numérique », a-t-il déclaré.

On accumule des bitcoins lorsque l’on a peur pour son pays, lorsque l’on a peur que la monnaie nationale perde de sa valeur.

Larry Fink, PDG de BlackRock

Or, chacun sait que les monnaies nationales ne cessent de perdre de leur valeur. 10 000 dollars en 2015 permettent aujourd’hui d’acheter pour seulement 5 980 dollars de marchandises. Soit une perte de 40 % de pouvoir d’achat en dix ans à peine…

En sachant que le dollar est l’une des monnaies les plus fortes au monde ! La facture est bien plus salée en Turquie, en Argentine, en Égypte, au Venezuela, au Liban, au Nigeria, etc. Là-bas, l’inflation est à deux chiffres, et même trois chiffres sur la décennie.

Le bitcoin est une révolution en ce sens qu’il retire aux plus riches le privilège exclusif de profiter de l’inflation, tandis que les moins fortunés la subissent. La raison étant qu’il est possible d’acheter pour 100 euros de bitcoin, alors qu’il faut des centaines de milliers d’euros pour accéder aux actifs rares tels que l’immobilier de prestige, des objets d’art, les bons filons boursiers, etc.

Pourquoi le bitcoin rivaliserait-il avec l’immobilier de prestige ? Parce qu’il est une percée technologique ayant offert au monde pour la première fois un actif liquide (contrairement à l’immobilier ou la Joconde) existant en quantité absolument finie.

Alors que l’inflation a toujours profité aux riches fortunés, le bitcoin vient tout chambouler. Chacun peut à présent protéger son épargne dès le premier euro.

Pourquoi Larry Fink ne pense pas que le bitcoin puisse remplacer les monnaies nationales ? Réponse dans la troisième partie.

La dévaluation monétaire sans fin

Larry Fink sait que la dévaluation des monnaies nationales n’est pas près de s’arrêter. Il suffit de regarder du côté de la plus grande économie mondiale pour s’en convaincre.

La dette fédérale américaine a augmenté de 1 000 milliards de dollars au cours des 50 derniers jours. Soit 21 milliards de dollars par jour.

Les États-Unis ont enregistré un déficit de 291 milliards de dollars pour le seul mois de juillet 2025. C’est bien simple, le niveau des dépenses publiques par rapport au PIB est similaire aux niveaux atteints pendant la Seconde Guerre mondiale et la crise de 2008.

Le déficit budgétaire est en hausse de 7 % par rapport à 2024. Il atteint déjà 1 630 milliards de dollars, ce qui place 2025 en bonne voie pour enregistrer le troisième plus important déficit de l’histoire des États-Unis.

Au total, la dette est désormais proche de 37 000 milliards de dollars, soit 108 000 dollars par personne. L’Europe n’est pas en reste. La dette par français est de 51 000 euros (~60 000 $).

Cette fuite en avant est la règle quasiment partout dans le monde. Le problème est que la masse monétaire augmente en moyenne de 7 % par an depuis un siècle (aux États-Unis) alors que la croissance ne suit plus.

De 1970 à 1980, la croissance du PIB des pays avancés est passée de 3,75 % à 3,25 %. Puis 2,75 % dans les années 1980 à 1990, 2,25 % dans les années 1990 à 2000, 1,75 % dans les années 2000 à 2010, et enfin 1,25 % de 2010 à 2020.

Nous ne parvenons plus à mettre assez de croissance face à la création monétaire. D’où l’accélération de l’inflation et le succès planétaire du bitcoin.

Le bitcoin n’est pas une monnaie ?

Bien sûr que si, notamment grâce au Lightning Network. Les paiements en bitcoin se font aussi aisément que les paiements par carte. De nombreuses entreprises l’acceptent, mais il est vrai que c’est loin d’être le cas partout. Pour plusieurs raisons.

La première est qu’il faut payer des frais de transaction souvent douloureux pour acheter des bitcoins. Se débarrasser d’abord de ses euros permet donc de faire des économies.

La seconde est que le bitcoin ne peut pas vraiment se substituer au système bancaire qui est indispensable aux sociétés complexes (centrales nucléaires, usines de semi-conducteurs, constellations satellites, trains, avions, etc).

La capacité de pouvoir créer l’argent ex nihilo et de le détruire au moment du remboursement est la pierre angulaire de toute économie. Sans cet outil monétaire, adieu aux centrales nucléaires, aux voies ferrées, et même à l’accès à la propriété foncière. En clair, tout ce qui coûte très cher et dont l’amortissement s’étale sur des années.

Nous ne pourrions pas bâtir une civilisation avancée sans système bancaire. Nous avons besoin d’un « système de réserves fractionnaires » qui, par définition, ne peut pas exister si la quantité de monnaie est fixe.

La masse monétaire doit d’une part être élastique et, d’autre part, augmenter en permanence. Pourquoi ? Pour que chaque acteur économique puisse trouver dans le magma de l’économie assez d’argent pour rembourser son emprunt, PLUS les intérêts. C’est cet impératif comptable qui fait que le système fiat doit être un ponzi.

Voilà pourquoi Larry Fink ne pense pas que le bitcoin puisse remplacer les monnaies nationales. Nous avons besoin de deux monnaies. Une pour investir, une pour épargner.

Le bitcoin n’a pas besoin de remplacer l’ensemble du système monétaire pour réussir. Ne manquez pas notre article : Le Bull Run continue !

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin and geopolitics.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.